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À la mi-temps, la jeune femme en profita pour reprendre d'autres apéritifs faits maison qu'elle avait laissés dans le four et rapporta des bières sur le plateau de la table basse.

– C'est vraiment délicieux, ces petits feuilletés !

– Ouais...

– Je confirme. Tu nous as gâtés, Novak...

– Remerciez Romane. C'est elle qui a décidé de vous gâter, ce soir !

– Ce n'était pas grand-chose, assura la jeune femme, toute gênée.

Alors qu'ils discutaient, le portable de la jeune femme se mit à sonner. Surprise, elle se leva pour répondre.

– Excusez-moi.

S'éloignant vers la cuisine, elle décrocha :

– Allô ?

– Bonsoir, Romy...

Merde. C'était Gilles. Romane raccrocha. Mais le jeune homme était aussi borné qu'elle et rappela.

Elle voulait l'ignorer, mais la sonnerie insistante attira la curiosité des convives. Pour ne pas les déranger, elle décrocha une nouvelle fois en se rendant dans le couloir.

– Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-elle sèchement.

– Tu sais quel jour on sera, demain ?

La jeune femme se mit à réfléchir. Le lendemain, ça ferait précisément quatre ans qu'elle avait fait la fausse couche.

– Je veux qu'on se voie... en souvenir du bon vieux temps...

– En souvenir du bon vieux temps ? En souvenir du bon vieux temps ? répondit-elle en hurlant de plus en plus. Tu te fiches de moi ?

– Chérie, calme-toi... je veux juste te demander pardon. Je t'aime, je veux tout recommencer à zéro !

La jeune femme n'en croyait pas ses oreilles.

– Tu es cinglé si tu crois que je vais revenir avec toi, espèce d'enfoiré !

Alertés par les cris de Romane, les convives se turent et Ben la rejoignit.

– Bébé, c'est lui ?

La jeune femme acquiesça.

– Romy, continua Gilles, je sais qu'on est fait l'un pour l'autre. Je veux me faire pardonner, on pourrait avoir d'autres enfants, tous les deux. Qu'en penses-tu ?

Bon sang. Il ne manquait pas d'air.

– Écoute-moi bien, car je ne le répéterai pas. Toi et moi, c'est terminé, fini. Il n'y a plus rien et jamais, tu m'entends, jamais de ma vie, je ne retournerai avec toi... Et je peux te jurer que si tu m'approches encore à moins de cent mètres, je te tuerais, c'est compris ?

Complètement énervée, elle lui raccrocha au nez et jeta son téléphone au sol où il se brisa.

– Bébé, calme-toi. Je suis là...

– Je n'en peux plus, j'en ai assez !

– Je sais, ma puce...

– Il a osé me dire qu'il m'aimait encore, qu'il voulait qu'on se voie demain, parce que c'était l'anniversaire de... l'anniversaire de ma fausse couche... il voulait tout reprendre à zéro et même que je lui fasse d'autres bébés... Seigneur !

– Bon sang !

Le match n'était pas terminé, mais Ben voulut tout arrêter. Il proposa à Romane d'aller se coucher et qu'il allait dire aux autres de s'en aller.

Amour véritableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant