W a n t e d (Asheiji)

Chapitre 1 : Unforgettable

« Mon âme sera toujours avec toi, à tes côtés »

Cette phrase... Cette phrase tourne toujours autant dans ma tête, encore et encore, dans mes rêves les plus fous ainsi que dans mon quotidien depuis des années, pour la simple et bonne raison que je n'arrive pas à t'oublier, Ash.

Ce jour là, alors qu'on a enfin réussi à vaincre le mal qui te tourmentait autant, tu es parti, si loin et si vite, toi qui était invincible, alors que je ne t'ai même pas vu. Que s'était-il vraiment passé ? Dis Ash, si tu m'entends, as-tu reçu la lettre que j'ai écrite pour toi ? Qu'as-tu pensé ?

Je me suis toujours dit, si seulement j'étais avec toi ce jour là, tu serais peut-être toujours en vie, on aurait pu faire plein de choses ensemble, te préparer des repas comme tu les aiment tant, t'apprendre le japonais, avoir une nouvelle vie au Japon et tout recommencer...

Je suis désolé Ash... si désolé, de n'avoir pas pu te sauver cette fois là...

***

Je m'appelle Eiji Okumura, je suis un vieux de 25 ans, photographe, habitant dans une banlieue de Tokyo. Je préfère la campagne mais bon, le boulot fait que je dois être pas trop loin de la capitale. J'habite seul dans mon sobre appart' et.. célibataire. Mais bon ça, on s'en fiche. Je finirai vieux célibataire comme la majorité de la population de toute manière. Physiquement ben... rien de spécial quoi, je me trouve quelconque, un asiatique, cheveux noirs, yeux marrons, la base. 

Cela doit faire maintenant cinq ans que je ne suis toujours pas retourner aux Etats-Unis depuis la mort d'Ash. C'était mon seul et unique meilleur ami que je n'ai pu avoir. Même encore aujourd'hui, sa mort reste mystérieuse, sa voix et sa figure me hantent toujours. Repartir là-haut après tout ce que j'ai vécu a été difficile. Il fallait résister moralement et physiquement. J'ai pourtant promis à mon ami Sing avec qui je suis resté en contact que je viendrai un jour. Je n'ai pas envie qu'il me prend pour un menteur. Et puis, tous mes amis me manquaient. C'était peut-être à l'autre bout de la Terre, aux Etats-Unis, mais c'était là où je me suis senti si bien et revivre, tout ça grâce à eux tous. Y compris Ash. Alors je me suis dit, et si je changeais un peu les idées ? Et si j'essayais quelque chose qui me rassurerais ? 

C'est alors que j'ai commencé à faire du sport, j'ai voulu devenir plus fort, être capable de me protéger, comme toi tu l'a fait. J'enchaînais plusieurs sports durant ces années, la musculation, le kendo, le karaté et le tir, jusqu'à la perfection. J'avais même un tuteur. Je m'entraînais d'arrache pied, c'est presque devenu une obsession chez moi, une obsession maladive. Même Ibe m'a conseillé d'aller voir un psychologue, chose que je n'ai pas fait. Est-ce une maladie de ce raccrocher au passé ? Je ne pense pas. Je voulais être capable de me défendre et pas être celui qui fiche tout en l'air parce qu'il ne peut rien faire. A l'époque, J'étais le bienveillant d'Ash, mais aujourd'hui en y repensant, je pense que ce n'était pas suffisant, il fallait que je sois fort, pour battre à ses côtés. Les mots n'étaient pas suffisants. 

C'est peut-être trop tard maintenant mais c'est comme ça que je me sens prêt à repartir là-bas. Je veux comprendre pourquoi il est mort, par qui et le détruire après. Tout le monde a été silencieux sur ce sujet, prétextant qu'il a été tué, on ne sait par qui, retrouvé dans une bibliothèque de New-York, puis envoyé à l'hôpital et c'est là que s'arrête l'histoire. Il est mort si facilement... Et pendant ce temps là, je rentrais tranquillement au Japon.

-Ash.. Tu me manques tellement que ça fait mal...

Je serra mon pull à col roulé rien que d'y penser. Mon cœur se serre.

-Mince ! A trop penser, je vais être en retard à l'aéroport ! Ibe m'attend en plus !

J'attrapa ma valise en toute vitesse et me dirigea vers la porte d'entrée. Je regardais une dernière fois ma chambre avant de fermer la porte derrière moi, déterminé. C'est parti !

-Eiji ! ici !

-Salut Ibe !

-Alors comment tu te sens ? Enfin prêt à repartir aux Etats-Unis ? Il sourit.

-Totalement ! J'ai beaucoup de choses à faire là-bas.

-Eiji, (Il posa sa main sur mon épaule) je pense savoir ce que tu vas faire là-bas, mais s'il te plait, fait attention. Je sais que maintenant c'est plus calme mais on dit toujours que la curiosité est un vilain défaut...

-C'est bon papy ! T'inquiète, je me suis préparé pendant ces cinq ans, je ne suis plus le même Eiji d'avant, je saurai me défendre.

-Mais quand même... Tu y vas seul, je ne serais pas avec toi cette fois-ci...

-Merci de t'inquiéter Ibe, je te rassure, je ne tenterai rien de risqué, je serai prudent, comme Ash l'a toujours été. Et puis, c'est le seul moyen pour moi de tourner la page... Je veux avoir le cœur net et ne pas vivre toute ma vie comme ça.

-Mon garçon, c'est vrai, tu as raison, tu n'es plus le même Eiji, tu as grandi, et a mûri, on va dire que tu t'es endurci ? Haha Je te fais confiance. J'ai prévenu Charlie pour ton retour aux Etats-Unis.

-Merci Ibe ça marche, je te dis à plus du coup ?

-Oui à bientôt Eiji et bon voyage ! On t'attend au bercail !

Je lui ai fait le plus grand des sourires pour le rassurer. Il a toujours été là pour moi, c'est comme mon deuxième père. Après tout, lui aussi il a vu les atrocités là-haut il y'a quelques années, il a aussi connu Ash et les autres.

Je pris ma place dans l'avion, près de la fenêtre. Je ressens plusieurs choses. L'excitation, la tristesse, la mélancolie et la peur. Et surtout, j'ai le cœur serré. Pourquoi ? Je ne peux plus faire marche arrière de toute manière.

-Madame et messieurs, veuillez attacher vos ceintures pour le décollage de l'avion. Nous vous remercions...

Non c'est pas ça, j'ai le cœur serré car je vais là où tous mes souvenirs avec Ash y sont. Et puis tous ces gens, mes amis avec qui on a combattu durement tous ensemble, pour le bien d'Ash et de tout le monde. Mais aussi, parce que j'avais cette même vue splendide du ciel bleu et ces nuages qui l'accompagnaient le jour où il s'est fait tué. Pendant qu'il mourrait, moi, j'avais cette magnifique vue à côté me doutant de rien de ce qu'il lui arrivait. Rien que d'y voir, ça me fait penser à ce jour... Et ça fait mal... 

Après tout, ce qu'a dit Ibe n'était pas totalement faux. Je dois être sûrement malade, d'être devenu fou de lui.

La suite dans le prochain chapitre...