W a n t e d (Asheiji)

Chapitre 14 : Troubled

La nuit était parfaitement enjolivée par les douceurs de la bruine et des senteurs voisins. Au beau milieu de cette campagne, une maison à la fois rustique et hospitalière s'y trouvait. La nuit était particulièrement chaude en cette saison d'été. Les animaux du coin émettaient leurs petits cris nocturnes et, le vent chantait à la même allure que les deux cœurs qui se logeaient dans ce ravissant logis.

-Désolé, mais je ne te laisserais plus jamais partir, Eiji.

Je vis Ash, au dessus de moi, me serrant si fort que mes côtes pouvaient se briser en deux. Je sentis son cœur battre à tout allure, le visage enfouit sur mon torse.

-Ash...

Moi non plus je ne voulais pas me séparer de lui, pas aussi vite. On venait à peine de se rencontrer, de se revoir, je ne voulais pas te quitter aussitôt, comme ça. Je le comprenais parfaitement. Dis Ash, comment est ta vie ici ? Est-ce que tu t'y plais ? Ne te sens-tu pas seul ? Ces questions me trottaient dans la tête depuis un moment mais je les mis de côtés, par peur de toucher un point sensible. 

Ash se releva tout doucement, pour me faire face, et me relâcha. Il me regarda sans rien dire, les cheveux touchant presque ma peau. Son regard me donna un frisson, il n'était pas comme d'habitude, c'est bien la première fois que je le vois ainsi. Je ne savais pas précisément comment le décrire, mais il me faisait presque peur. Non pas un regard de tueur, mais c'est tout autre chose... Celui d'une bête affamée, comme si il mourrait de faim. Ses prunelles étaient si perçantes et si dévorantes. On croirait qu'une lueur de braise est passée par là. J'étais paralysé face à lui.

Il me caressa la joue délicatement, ses doigts étant chauds et gracieux. Il se rapprocha progressivement de moi, jusqu'à ce que je pouvais sentir ses cheveux sur ma peau. Sa respiration se mêla presque à la mienne, son cœur battant, les pommettes rougies. Il releva frugalement ma tête de sa main, tout en caressant mes cheveux. La sensation était agréable, c'était une chose nouvelle pour moi. Alors que je m'emportais vers sa démarche avenante, il s'arrêta net, à quelques centimètres de moi, nos lèvres s'entrechoquaient presque.

Il s'interrompit abruptement, tout en s'éloignant de moi, et se leva du canapé. Il se mit de dos et ne bougea pas, tenant son t-shirt, la tête baissée.

-Désolé Eiji, pardonne-moi de t'avoir fait peur, je ne sais pas ce qu'il m'a pris.

Il serra encore plus son t-shirt, déjà froissé par son geste.

-J'ai vu que tu tremblais, je ne recommencerais plus, promis.

-Je...

Je tremblais ? Pourtant je n'avais rien senti... J'avais si peur que ça ? Peur de quoi ? Qu'est ce qu'il s'apprêtait à me faire ? Une atmosphère pesante commença à s'installer dans la pièce, un mur entre nous.