J'étais tranquillement en train de marcher dans les couloirs quand tout à coup je me fais projeter sur les casiers. J'atterris sur le sol après m'être prise un cadenas dans le dos.C'est arrivé tellement vite que je n'ai pas eu le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer ni de savoir qui m'a poussée.
De toute évidence c'est lui et il a fuis. Certaines personnes me regardent avec pitié tandis que les autres font les aveugles. J'imagine déjà mes futurs bleus suite à cette mauvaise chute...
Je me redresse, remets ma mèche de cheveux derrière mon oreille et resserre contre moi mes livres. J'avance le plus vite possible en faisant comme si de rien n'était.
Lorsque j'arrive enfin à un endroit où personne ne vient jamais, je me colle contre le mur et essaie de calmer ma respiration bien trop saccadée.
Mes mains se mettent à trembler, mes livres tombent. Viens au tour de mes jambes qui, petit à petit, commencent aussi à perde le contrôle. Je me laisse alors glisser contre le mur, tombe à terre et enfuis mon visage dans mes mains.
—Ne pleure pas, soit forte, ne pleure pas, me répétai-je tout bas à plusieurs reprises.
Non mais de quoi je dois avoir l'air...
Je dois faire pitié.
À quoi je m'accroche sérieusement ?
À rien, je ne veux juste pas leur donner le plaisir d'avoir gagné. Du coup je continue de me battre et ils continuent de me battre parce que tant que je ne serais pas morte, ils n'auront pas gagné.La sonnerie qui retentit me fait sortir de mes pensées. Je m'empresse de faire en sorte que mes cheveux ressemblent à quelque chose et cligne plusieurs fois des yeux pour remballer toute forme de larme. Je me relève, prend une grande inspiration et frotte mes vêtements. Je me calme, ramasse mes cahiers par terre ainsi que ma fierté et mon courage.
Je me dirige vers ma salle de cours et m'installe à une place, au hasard. Le professeur n'est pas encore arrivé alors nous patientons tous et je ne manque pas de recevoir des boulettes de papier sur la tête. Je suis sûre que quelqu'un ici pourrait être capable de me jeter un compas sans se soucier que ça me blesse physiquement. Qu'est-ce que ça pourrait bien leurs faire hein ?
Une gomme par-ci, un stylo par-là, -en bref- tout ce qui se trouve à leur portée.
Lorsque je reçois un manuel scolaire en pleine tête, c'est la goutte de trop.Je ne peux pas me laisser faire, il faut que je réagisse! À bout, je récupère un feutre et je ne réfléchis pas un seul instant à ce que je m'apprête à faire. Sans que personne ne s'y attende, je me retourne et le lance.
Il atterrit malencontreusement dans le visage d'un élève. Ce n'est pas n'importe lequel, c'est lui. Je ne voulais pas le viser, tout comme je ne voulais pas lancer aussi vite et aussi fort.
Malheureusement pour moi, lorsque je me remets bien à ma place, honteuse et rouge comme une tomate, j'aperçois mon professeur les poings sur ses hanches. Il est probablement en colère, je vais certainement avoir des problèmes.Se défendre à des conséquences apparemment.
Le regard qu'il m'a lancé avant que je ne quitte la classe voulait tout dire ; je suis cuite !
Le professeur m'a exclue du cours et envoyé chez le directeur. J'hallucine, c'est l'hôpital qui se fout de la charité !Le directeur me fait la morale pendant au moins dix minutes.
« Ce n'est pas digne d'une fille comme toi. » ou encore « la violence n'est pas toléré ici ! ». C'est ce que je vois, elle n'est tellement pas tolérée que des élèves comme moi se font violenter tous les jours mais que des adultes comme eux sont incapable de le voir ou de l'admettre alors qu'ils sont dans la même pièce, le même couloir et établissement !
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MAYA
Teen FictionMaya est, pour les autres, trop grosse, sans personnalité, pas assez belle, trop intelligente, sans origine, pas à la hauteur, trop bronzée, en bref, pas à leurs gouts. Maya est jugée seulement avec des "trop", des "pas assez" et des "sans", quelqu...