MAYA

Chapitre 30: -Chantage-

FLASHBACK

—Le devoir de français.

—NON !

—Qu'est-ce que tu as dit là ?

J'expire lourdement tiraillée entre lui répondre ou me laisser faire...

—Ce sera cinq euros.

Son petit rire me fait comprendre que non, pour lui ce n'est pas drôle, mais ce n'est pas juste ! Pourquoi devrais-je offrir mes services sans rien en échange à part la torture qu'ils me font subir ? Il me prend soudainement par le col de ma veste et me colle violement contre le mur.

—Tu me le fais sinon je t'explose ta petite tronche de monstre, compris ?

J'hausse vite ma tête d'haut en bas, apeurée par ce qu'il pourrait me faire si je refusais.

—C'est bien toutou, dit-il en me relâchant et en tapant sur le haut de mon crâne nu comme on le fait aux chiens.

Ma mâchoire se serre tout comme mes poings, non mais ça ne va pas la tête ? Les battements de mon cœur s'accélèrent, ma poitrine monte et descend de plus en plus vite alors qu'une chaleur me prend dans l'entièreté de mon corps.

« Trouble explosif intermittent »

Les paroles du père d'Adriana me reviennent en tête alors que je sens la colère prendre possession de moi.

Je ferme les yeux avec beaucoup de conviction, je presse le plus possible mes paupières. Non, je ne suis pas ce monstre colérique, ce n'est pas moi.

« Tu es une fille incroyable »

Je presse davantage mes pauvres paupières.

« Tu n'as aucune raison de te détester »

Mes ongles s'enfoncent durement dans ma peau.

« Tu es une fille normale »

—NON ! Criai-je entre les dents serrées au maximum.

« Tu n'as pas de trouble »

Et pourtant me voilà dans un état qui me terrifie moi-même, et si je l'étais ? Et si c'était ça mon problème ?

—Qu'est-ce que tu as dit ? S'énerve le garçon en face de moi.

« Je t'aime »

C'est parce que c'est ma mère, sinon elle ne m'aimerait pas ! Si seulement elle savait...

« Tu devrais aussi t'aimer »

—NON !

« Tu es magnifique, de l'intérieur et de l'extérieur »

—NON, NON ET NON !

J'ouvre enfin les yeux et, soudainement, sans m'en rendre compte, ma main s'était élancée vers son visage pour faire partir ce trop-plein colère qui me submergeait. Heureusement il l'attrape avant qu'elle ne touche son visage.

—Tu as essayé de faire quoi là ?!

—Tu n'as pas le choix ! Tu me fais mon devoir et il a intérêt à être bon sinon je te promets de t'enterrer vivante, tu as compris ?

Je me mords la lèvre et acquiesce en bougeant ma tête d'haut en bas.

—Bien.

Il place sa main sur mon épaule et me donne un coup de poing violent dans le ventre avant de me laisser là.

FIN DU FLASHBACK