Chapitre 7 : Binôme infernale.

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Je ne sais pas avec quelle force j'y suis parvenue, mais je me trouve actuellement debout devant mon casier (vierge cette fois; le directeur m'a obligé à le nettoyer). Me voici, encore là, à supporter cette guerre qu'il m'a déclarée. Ça n'en finit pas, j'aurai voulu compter les jours où il ne m'est rien arrivé mais ce ne serai utile. Je n'aurai jamais plus que le chiffre zéro. J'en ai bavé tous les jours sans exception. Le plus important, c'est que j'arrive encore entière dans la maison de ma famille d'accueil, du moins de l'extérieur car de l'intérieur il ne reste plus rien de moi. Ils ont gagné, mais ils ne le savent pas encore car je me tiens debout, chaque jour, toujours devant ce foutu casier.

Je me dirige vers mon local pour mon prochain cours ; sciences. Lorsque j'entre dans la classe je vais me mettre à ma place habituelle. Le professeur se tient debout devant nous avec une boîte dans les mains.

—Aujourd'hui nous allons disséquer un crapaud. Je vais vous en distribuer un par binôme.

—Ça ira pour moi, j'ai déjà mon propre crapaud ! N'est-ce pas Maya ?! Dit-il en me montrant du doigt.

Tout le monde se met à rire de moi. Je regarde mon professeur qui fuit mon regard, j'attends qu'il dise ou qu'il fasse quelque chose mais rien. Tiens donc, comme c'est étonnant, les adultes ne font rien !

—Faites des groupes de deux s'il vous plait, nous demande-le professeur.

J'étais déjà ennuyée à l'idée d'être la dernière parce que personne ne veut travailler avec « la poubelle » ou même « gros tas ».

—Je me mets avec Maya ! S'écrie quelqu'un.

Ma surprise s'évapore quand je me rends compte que ce n'est personne d'autre que lui qui s'est précipité à dire ça. Qu'est-ce qu'il mijote encore ?

—Heu...Non merci, je préfère être seule...

—Mademoiselle je vous rappelle que c'est un travail d'équipe ! Si vous n'êtes pas capable d'accepter les autres, je vous invite à sortir.

Sors Maya, sors ! Je tiens à dire que ce n'est pas moi qui n'accepte pas les autres, c'est eux qui ne m'acceptent pas. J'aimerai sortir mais je ne suis pas une fille insolente, d'un autre côté je ne veux pas me retrouver avec lui. Il pourrait sérieusement m'enfoncer le scalpel dans le thorax ! Avec hésitation, je me lève, ce qui étonne tout le monde dont lui.

—Je dois vous prévenir que si vous sortez, vous aurez un jour de renvoi en plus d'une retenue, c'est la règle.

Je le déteste, je déteste les adultes ! Je m'assis doucement sur ma chaise en tentant de contenir toute cette colère en moi.

—Ça ne sert à rien de vous asseoir là, allez à côté de votre binôme, dit-il en montrant le fond de la classe où il se trouve.

Dîtes-moi que je rêve, pincez-moi ! Ils se sont alliés contre moi c'est ça ? Il ne restait plus que lui de libre, je n'avais donc apparemment pas le choix. Je soupire, me lève et je le rejoins à contrecœur au dernier rang qui se trouve au fond de la classe. Les sièges sur lesquels nous sommes assis sont fixé au sol et malheureusement, ils sont très proches. Le professeur, lui, nous lit les consignes, nous distribue des feuilles puis s'installe à son bureau en oubliant notre existence. Je ne peux pas compter sur lui, tout d'abord car c'est un professeur (et ils craignent aussi les garçons comme lui ) bref c'est un adulte et puis c'est un très mauvais témoin. Je suis dans la misère.

Il me fixe tandis que je me contente de regarder ce pauvre crapaud. Bientôt, je serai dans la même situation que lui. D'un coup, il me prend brutalement le poignet. Je le regarde immédiatement de travers, mon regard est interrogateur et apeuré à la fois. J'aimerai lui demander à quoi il joue et ce qu'il veut mais je préfère me débattre. J'essaie d'enlever l'emprise qu'il a mais impossible, il a trop de force c'est perdu d'avance. Il me fait mal ! J'essaie encore et encore de me débattre mais sans m'y attendre, il glisse ma main dans son jeans déboutonné et tirette baissée. Le temps s'arrête pour moi.

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant