MAYA

Chapitre 23: Un moment de bonheur ?

Après de longues recherches interminables, je suis enfin parvenue à trouver UN magasin de disques. Je pensais que de nos jours, ça n'existait plus tant la technologie avait évoluée mais finalement, j'ai eu de la chance (pour la première fois de ma vie !). Par contre, il ne se trouve pas tout près de là où je suis...Il est à une demi-heure de marche ! Je vais tout de même y aller à pied, je suis complètement inconsciente, je sais, je m'imagine déjà me plaindre à la moitié du chemin ! 

*

Me voilà enfin devant ce fameux magasin ! Vieux, c'est la première chose qui me vient à l'esprit. Je ne pense pas pouvoir trouver des artistes « de nos jours » mais ça ne m'embête pas, moi, j'écoute de la vieille musique. Dans mon répertoire on ne trouve que des morceaux des années nonante et deux-mille et parfois des années quatre-vingts, j'adore ! Autant vous dire que je suis bien la seule de mon école à écouter ça, mais disons que c'est plutôt eux qui ne connaissent pas les classiques !

Je pousse la porte d'entrée et suis directement intéressée par les murs, remplis de disques, de vinyles. Au centre de la grande pièce se trouve pleins de bacs de petits disques et contre les murs, il y en a avec des vinyles. Je suis impressionnée ! On juge trop souvent le monde ancien, moi, j'aurai aimé vivre dans les années  où il fallait apprivoiser les jeunes demoiselles qui portaient de belles et grosses robes ou plutôt les années folles. Enfin bref, un joli monde bien différent de l'actuel... J'ai toujours eu du respect pour ce qui est vieux mais là, je l'admire ! J'ai l'impression que dès notre entrée dans ce magasin nous sommes plongés des années en arrière, c'est merveilleux !

Au fond de cette grande pièce se trouve un certain nombre de fauteuils et un espace assez grand, suffisamment pour s'y mettre à danser. Au centre de cet espace, se trouve un tourne-disques si cela est bien son nom.

J'aime l'ambiance qui circule ici, je pense que j'ai trouvé mon coin. Celui où je viendrais pour me recueillir, me ressourcer, me renfermer ou justement m'ouvrir, ce coin où –peut-être– je me sentirais enfin bien.

Je me demande quand même comment ils arrivent à faire tenir leur commerce, plus grand monde achète encore des disques ou des vinyles et puis, il n'y a que 6 personnes ici !

Les vinyles m'intéressent beaucoup mais je dois me contenter des petits CD.

—Salut, moi c'est Rick le gérant, bienvenue au paradis!

Je me retourne en sursautant, je fais face à cet homme qui tient une caisse remplie de disques dans les bras. Il a un sourire plaqué sur le visage, on dirait qu'il est heureux...C'est bizarre...Mais j'aime bien voir qu'il y ait encore des gens heureux dans ce monde. Leurs sourires me rassurent, quoi que certains sont trompeurs !

—Salut Rick-le-gérant, moi c'est Maya.

Quand on me parle en souriant, je me sens obligée de répondre avec un sourire même s'il ne vient pas du cœur, sinon j'ai l'impression de casser l'humeur de la personne...

—Alors Maya, quel bon vent t'amène ?

—Je recherche des disques d'artistes des années nonante à deux-milles.

—Ah ! Mademoiselle a de bon goûts, suis-moi !

Il laisse la caisse par terre et m'incite à le suivre. Je traverse le magasin avec lui jusqu'à ce qu'il s'arrête devant un rassemblement de caisse où il est écrit sur une pancarte qui pend du mur « 90-00 ».

—Merci.

—À votre service ! Dit-il en faisant signe de la main avec son éternel sourire.