FLASHBACK—Tu crois que c'est ses vrais yeux ?
—Ils sont trop bizarres...
—Elle n'est pas comme nous, c'est sûr !
—Alors elle est quoi ?
—Je ne sais pas mais elle n'est pas normale.
Je n'ai pas besoin de me retourner ou de lever la tête pour savoir qui dit des choses aussi affreuses. De toute façon il n'y a pas une seule personne qui ne parle pas de moi comme ça...Je ferme mes yeux et lâche mon crayon de couleur pour arrêter de compléter mon coloriage. Des larmes menacent de couler mais je me retiens en fermant le poing.
—Madame ?
Je lève ma main le plus haut possible pour que celle-ci voit d'où vient l'appel.
—Oui ?
—Puis-je aller aux toilettes s'il vous plait ? C'est urgent...
—Vite alors !
Je me lève directement de ma chaise et cours aux toilettes en laissant les larmes couler à flot. Je pousse la porte des toilettes des filles et je me dirige dans l'une d'elle. Je m'assis dessus en prenant soin de baisser l'abattant d'abord.
Je me laisse aller en plongeant ma tête dans mes mains, j'éclate en sanglot lorsque je vois sur la porte des toilettes pleins d'insultes et de commentaires méchants sur moi, mal orthographié évidemment.
*
J'entends la porte des toilettes de filles s'ouvrir alors je m'arrête directement de pleurer pour ne pas qu'on se moque encore de moi. J'entends des pas, des chuchotements puis des petits rires discrets.
Je surprends mon verrou faire du bruit et bouger légèrement.
—C'est occupé ! Criai-je.
Le bruit ne cesse pas pour autant sauf qu'à présent des petits rires résonnent aussi puis vient le tour de plusieurs petits pas puis la porte s'ouvrir et se refermer.
—Il y a quelqu'un ?
Aucune réponse.
Je me lève, essuie mon visage avec du papier toilette et essaie d'ouvrir ma porte. J'enlève le verrou et essaye encore mais la porte ne bouge pas d'un poil. Je pousse encore et encore jusqu'à essayer de la défoncer avec mon épaule.
—Il y a quelqu'un ? S'il vous plait, je suis coincée !
La panique me prend alors que je n'arrête pas d'essayer d'ouvrir cette foutue porte.
—AIDEZ-MOI !
Je m'emballe, ou plutôt mon cœur s'emballe. Ma respiration devient incontrôlable alors que mes yeux s'affolent. Je frappe encore et encore sur la porte mais rien à faire, elle est bloquée. J'ai l'impression en une fois que les murs se rapprochent de moi, qu'ils remplissent le peu d'espace qu'il reste entre eux et moi. Je me sens oppressée, je me raidis alors en appuyant de mes mains sur les murs pour essayer de les arrêter. Ils vont m'écraser !
—À L'AIDE !
Je me mets à pleurer en frappant les murs mais aussi la porte, j'ai du mal à respirer, je suffoque !
Une goutte de sueurs traverse ma tempe tandis que mes membres se mettent à trembler. Je suis prise de nausée en une fois, puis des frissons mais aussi des bouffées de chaleur. Tout autour de moi se met à bouger, à tourner comme si j'étais leur centre de gravité, je m'assieds donc vite sur la toilette avant de perdre l'équilibre. Des palpitations prennent possessions de tout mon corps.
—AU...SECOURS !
Il ne m'a jamais été aussi difficile de parler et de respirer... Je sens mon cœur se resserrer dans ma poitrine alors je place ma main, tremblante, dessus en pleurant à chaude larme. J'ai l'impression de mourir à petit feu.
FIN DU FLASHBACK
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MAYA
Ficțiune adolescențiMaya est, pour les autres, trop grosse, sans personnalité, pas assez belle, trop intelligente, sans origine, pas à la hauteur, trop bronzée, en bref, pas à leurs gouts. Maya est jugée seulement avec des "trop", des "pas assez" et des "sans", quelqu...