Cher Journal,Il l'a fait.
Veuillez pardonner mon écriture. Voyez-vous si je n'écris pas bien ce soir, si les lettres ne ressemblent plus à des lettres, si les phrases sont de travers, si ce que j'écris est devenu de l'incompris, c'est à cause de mes mains qui tremblent. Elles tremblent de souffrance, de peur, de défaite, de tristesse et de honte. Elles se laissent mourir de mots en mots.
Voyez-vous si ce que je vous écris vous semble bizarre, plus abstrait que d'habitude et dépourvu de sens c'est parce-que rien n'a de sens, LA VIE N'A AUCUN SENS !
Veuillez excuser ma soudaine agressivité, c'est tout ce qu'il me reste après ce qu'il m'a pris. Je me retrouve perdue et seule avec ma tristesse qui de temps à autre devient de la colère puis de l'agressivité. Ne vous étonnez point si je suis sur la défensive.
Veuillez m'excuser d'être comme ça aujourd'hui, je le serai surement encore demain et après-demain,...Cela vous pose un problème ? Tant pis.
Veuillez m'excuser de ne plus croire en rien, je vous déçois peut-être, et bien au diable de vous plaire ou non ! Je n'en ai que faire maintenant. Si je ne crois plus en rien c'est uniquement SA FAUTE! C'est lui le coupable, le responsable.
Voyez-vous si cette feuille est mouillée c'est parce que se sont mes yeux qui laissent échapper un trop plein. La pluie vient d'eux et à ce stade ce n'est plus juste de la simple pluie, vous pouvez le constater.
Veuillez m'excuser si certains mots sont mal écrit, si des « e » sont remplacés par des « a ». C'est tout simplement car je ne vois rien. Mes larmes prennent tellement de place, je n'essaie même plus de les retenir à ce stade. Ni de cligner des yeux, je ne retiens plus rien. Alors pardonnez-moi si cette feuille est illisible et ressemble plus à une rivière qu'a une feuille.
Et vous savez quoi ? J'en ai marre de m'excuser alors je ne le ferai plus. Depuis que ça a commencé je m'excuse, je m'excuse de tout même si je n'ai rien fait ou que je n'y suis pour rien.
Je me suis toujours dit que si des personnes s'en prennent à moi, c'est qu'il y a une raison. Quelque chose ne va pas, j'ai fait, dit quelque chose de mal. Alors je l'ai cherché si j'ai bien compris ? Apparemment. C'est surement pour ça que je m'excuse, peut-être qu'en m'excusant tout ça prendra fin.
Désolé.
Ah non pardon, ça n'a pas fonctionné. Je ne suis pas désolée alors.
Mais qu'est-ce que je dois faire pour que ça s'arrête ?!
Une petite voix dans ma tête, dans cette partie sombre me dit « Rejoins les cieux, tu seras en paix ». Ensuite il y a cette autre voix, celle qui m'aide à me battre tous les jours mais qui disparait un peu plus de jour en jour me dit « Ne les laisse pas gagner, rends toi fière de toi-même ».
Qu'est-ce que j'ai à me prouver?
Il a dépassé les limites. Savait-il qu'il y avait des limites à ne pas dépasser ? Surement pas.
Moi aussi j'ai mes limites. Je suis arrivée à saturation. J'ai mes douleurs, mes peurs, mes faiblesses. Pardon, j'ai fait une erreur, laissez-moi rectifier ; il a mes douleurs, mes peurs, mes faiblesses. Il tient tout ça entre ses mains et il s'amuse à jouer avec, sans-aucun-scrupule.
Vous voulez que je vous dise ? Je suis fatiguée de me battre. Je n'ai plus d'énergie pour me lever, marcher et résister.
Comprendrez-vous si je vous disais que je suis brisée ?! Écoutez, regardez, aidez-moi.
Ceci est un appel à l'aide.
J'aurai aimé avoir une famille. Des frères et sœurs.
J'aurai aimé avoir cette figure parentale ; des adultes qui m'aiment, m'écoutent, me regardent et m'aident. Ces personnes qui me soutiendront, qui croiront en moi, qui me comprendront et qui ne me jugeront pas. Ces personnes qui auraient pu être mes bouées de sauvetage, qui sait.
J'aurai pu avoir une épaule pour pleurer, là actuellement.
Mes lèvres tremblent, mes mains aussi, mon cœur se brise encore de secondes en secondes à une vitesse folle. Mes larmes dévalent mes joues, mon visage se plisse de douleur, j'hoquette de souffrance et des sanglots s'échappent de ma gorge nouée, étouffée. Le voilà mon état.
Brisée, je suis brisée mais personne n'a l'air de comprendre, de le voir.
Je dois vous rappeler la définition de briser peut-être ? Vous qui, ne voyez rien, ne comprenez rien et vous qui ne vous rendez compte de rien.
1.Sens littéraire : Casser, mettre en pièces (ce que je suis en ce moment).
2.Sens figuré : Rendre inefficace par une intervention violente. (Ce qu'il fait avec moi).
3. Abattre, vaincre quelqu'un, interrompre le déroulement d'une action, d'une évolution, faire cesser un état (...).
Non mais je pense que même après ça, vous ne pourrez pas comprendre, alors comment faire pour vous ouvrir les yeux ?
Et même si je vous le crierai, vous n'entendrez pas. Et même si je vous l'écrirai, vous ne comprendrez pas. Et même si je vous le montrerai, vous ne verrez pas.
Et ça, ça me tue davantage.
Parce que personne ne pourra s'imaginer à quel point je souffre. Je ne sais pas l'extérioriser, le montrer, le faire comprendre.
Essayez juste de mettre « souffrance extrême » comme étiquette sur moi.
Définissez-moi, par ces deux mots, définissez-moi.
Ces deux petits mots remplis de sens pour moi, car ils me décrivent. Mais est-ce que je suis encore définissable ? Est-ce que je suis encore quelqu'un ?
Je suis morte, voilà ce que je suis. Et pourtant je suis bien là...
Cher journal, je suis là, mais je suis morte.
Maya.
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MAYA
Teen FictionMaya est, pour les autres, trop grosse, sans personnalité, pas assez belle, trop intelligente, sans origine, pas à la hauteur, trop bronzée, en bref, pas à leurs gouts. Maya est jugée seulement avec des "trop", des "pas assez" et des "sans", quelqu...