Chapitre 20: -Changement de surnom-

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FLASHBACK

Des rires, beaucoup de rires m'ont cassé les oreilles toute la journée.

J'ai profité qu'on était en hiver pour mettre un bonnet afin de cacher mon crâne rasé, par-dessus je n'oublie évidemment pas de mettre ma capuche au cas où quelqu'un s'amuserait à me retirer mon bonnet.

Une fois à l'école, je me suis fait interpellée par un éducateur qui m'a demandé de retirer ce que j'avais sur la tête, je l'ai donc fait mais j'ai laissé ma capuche...

En classe une institutrice m'a demandé de la retirer...J'étais alors piégé, tout le monde s'était retourné vers moi pour essayer de comprendre ce qu'il se cachait en dessous.

Une fois enlevé, mon crâne fut mis à nu et tout le monde s'est moqué de moi. L'adulte n'a rien fait, elle essayait de continuer son cour mais impossible avec tous ces rires et ses réflexions sur moi.

Maintenant mon surnom n'était plus boulette mais le monstre.

Pendant la récréation, j'avais remis mon bonnet mais un groupe de garçons s'amusait à me l'enlever et à jouer avec ; ils se le lançaient et je devais essayer de le rattraper. C'était peine perdue ; ils sont beaucoup plus grand !

Toute l'école s'était alors rassemblée autour de moi, ils me pointaient du doigt en riant, alors qu'Adriana jetait mon bonnet à travers la grille qui sépare l'établissement scolaire et le monde extérieur.

Ma tête s'était mise à me faire mal, toute cette scène tournait de plus en plus vite autour de moi et mon cœur se serrait.

J'essayais de me faire un chemin entre tous ces élèves pour sortir de ce cercle qui s'était formé autour de moi mais c'était impossible, ils ne voulaient pas que je sorte, ils voulaient plutôt regarder le lion en cage. En l'occurrence, j'étais le lion et ils étaient ma cage.

Quand je suis rentrée et que maman m'a demandée comment ma journée s'était passée je lui ai souris en répondant d'un petit « bien » à peine plausible. Elle se doutait que ça n'allait pas être facile pour moi à l'école sans cheveux, elle m'a posé beaucoup de questions mais je n'ai pas arrêté de mentir.

Je lui ai fait croire que tout le monde pensait que j'avais le cancer et qu'ils étaient donc tous très gentils et attentionnés, puis elle m'a cru.

Maintenant que j'étale la vérité sur ce bout de papier, j'espère qu'elle ne va pas le trouver parce que ça la tuerait de savoir tout ce qui se passe à l'école. Elle qui croit que comme tous les jeunes, ce n'est pas facile mais que je m'en sors, je préfère la laisser croire ça plutôt que de lui avouer que sa fille est une moins que rien.

Ma maman, Lise, est une femme avec un grand cœur, elle ne supporterait pas de savoir la vérité.

Je lui rends service, quand je rentre, j'affiche un sourire et invente quelques mensonges, en bref, je déforme la réalité à mon avantage. Je ne veux pas voir le sourire qui s'affiche sur son visage quand je lui raconte ça s'envoler. Elle qui voit le monde d'une manière dont elle seule connait le secret, elle qui voit le beau et le bon partout, elle qui a une vision améliorée de la réalité, elle qui m'aime de tout son cœur, je ne pourrais lui faire ça.

FIN DU FLASHBACK

Je reviens enfin à moi, un sourire nostalgique collé sur le visage. Je m'étais perdue dans mes souvenirs lorsque j'ai retrouvé une photo de Lise et moi (chauve) riant sur une luge. Je me souviens qu'après cette première journée d'école sans cheveux horrible, Greg nous avait proposé de faire de la luge.

Mon sourire disparait lorsque je me rappelle qu'ils m'ont menti.

Ce ne sont pas eux mes parents, ils ne l'ont jamais été mais ils me l'ont bien fait croire.

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant