Aujourd'hui, je me suis habillée d'un grand pull qui descend jusqu'à mi-cuisses et bien-sûr, un legging noir en dessous. C'est ma façon de me cacher, d'être discrète. Lorsque j'arrive devant mon casier, je vois que pleins de choses ont été écrite dessus. C'est très enfantin...
Ça ne me toucherait point s'il n'y avait que des dessins, là, en l'occurrence, c'est des insultes. Ce n'est vraiment pas classe... Le mot qui occupe le plus de place est « gros tas », et puis d'autres insultes que je ne citerai point.Et bien non, je ne suis pas une fille mince, je ne fais pas la même taille de ventre, d'hanche, de cuisse que les autres filles. Je n'ai pas leurs petites joues creuses qui laissent place à de belles fossettes non, tout ça ce n'est pas moi. J'ai de grosses joues moelleuses mais boutonneuses, un petit nez retroussé puis des cheveux qui graissent trop vite.
J'ai mes rondeurs, oui, elles font partie de moi et malheureusement c'est cette partie qui m'handicape le plus auprès des autres.
Comme si, ils avaient des critères, comme si être amis avec quelqu'un qui a des kilos en trop c'est la honte, c'est mauvais pour leurs images, leurs réputations bien que certains utilisent ça pour se mettre en avant.
C'est comme si une personne avec des boutons dans leurs entourages allaient les contaminés et qu'ils seront à leurs tours atteint.Je ne vais pas mentir, ça fait mal. Très mal. Sur le moment, mon cœur se reserre. Je prends sur moi pour ne pas pleurer, c'est dur. Je passe ma main sur la surface de mon casier, peinée de la situation. C'est écrit en rouge, rouge-sang. J'essaie de ne pas craquer mais laissez-moi encore dire à quel point j'ai l'impression que mon cœur est torturé.
Est-ce que je mérite tout ça ? Qu'ai-je fait ? A part respirer je ne vois pas ce que je fais qui les dérange... Apparemment je suis coupable, coupable d'exister.
J'entends alors des personnes rire de moi, dont lui.—Regarde-la ! Elle ressemble à un sac poubelle ! Se moque une fille.
—Justement, tu n'as pas fini ton jus ? Il faudrait le mettre à la poubelle...Répond-il.
—Oui, tu as raison.
Et je sentis une brique de jus se jeter sur moi, pile sur ma tête. Dans un élan de solidarité et d'amusement, tout le monde rit de moi.
Je n'ai pas la force de bouger, de protester. La seule chose que je fais c'est me contenir, gérer mon pouls, ma respiration et mes larmes.
Je baisse la tête et ferme les yeux. Ce n'est pas réel, ça ne m'arrive pas, ça ne peut pas m'arriver.Quand j'ai enfin l'impression que tout est fini, je me retourne et me retrouve soudainement en face de lui, à seulement quelques centimètres. Son grand sourire plaqué sur le visage et une grande poubelle à la main. Je réfléchi à une manière de lui dire que tout ceci est complètement débile et qu'il devrait grandir mais je fus interrompu dans ma réflexion.
—Ça ne fait que commencer, gros porc, me dit-il en soulevant la poubelle au-dessus de ma tête et en la renversant entièrement sur moi.
Tout ce qu'il s'y trouva me tomba dessus et tout le monde sait à quel point ce qu'il y a dans une poubelle est répugnant. J'eu même un reste de yaourt dans les cheveux. Une pomme à moitié entamée me tombe aussi sur la tête et non d'un chien qu'est-ce que ça fait mal !
Je ressentis la colère prendre possession de moi, de mon corps entier. J'avais envie de le pousser, de prendre l'autre poubelle non-loin et de le frapper avec mais tout ça ne serai que rentrer dans son jeu. On ne résout pas la violence avec la violence. On ne calme pas le feu avec de l'essence et on le l'arrête pas en se défendant, au contraire. Je l'ai bien compris après tant d'années.
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MAYA
Teen FictionMaya est, pour les autres, trop grosse, sans personnalité, pas assez belle, trop intelligente, sans origine, pas à la hauteur, trop bronzée, en bref, pas à leurs gouts. Maya est jugée seulement avec des "trop", des "pas assez" et des "sans", quelqu...