Chapitre 56 : Plus jamais

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—Salut toi !

Je me saisis à l'entente de ces deux petits mots. Une vague de frisson parcourt le long de ma colonne vertébrale, je me raidis d'un coup, ça faisait longtemps...

—Qu'est-ce que tu veux Damon?

—Mmh j'hésite aujourd'hui. Tu sais j'ai eu le temps de réfléchir pendant que tu étais avec Zack, et maintenant qu'il n'est pas la...

Mince Zack sérieux si seulement tu pouvais venir tous les jours à l'école ! Surtout ce vendredi, un vendredi ce n'est rien, c'est le meilleur jour, avant le weekend ou les congés !

—On dirait bien qu'il est ton assurance vie.

Un peu, clairement.

—Qu'est-ce qu'on va donc faire de toi ? Demande t'il en prenant une mèche de mes cheveux et en jouant avec.

Je m'éloigne de lui en refermant mon casier mais des mains et une force incroyable me pousse le dos pour avancer, j'ai du prendre sur moi pour ne pas finir à terre tellement je ne m'y attendais pas. Et hop! Ça recommence, je n'ai pas le temps de tourner la tête pour regarder de qui il s'agit que ça continue encore et encore jusqu'à ce qu'on soit à l'endroit où personne ne passe.

Ça cesse, j'en profite pour regarder autour de moi, même si il fait sombre ici, je les reconnais bien, je les reconnaîtrai toujours, leurs visages ne disparaîtront jamais de ma mémoire et de mes cauchemars. Cette sale bande de gamins harceleurs, avec comme chef, ce fameux Damon.

Ils s'amusent -pour commencer- à me pousser chacun vers l'autre dans leur cercle. Et puis, sans même que je puisse le voir venir, un coup de poing vient rencontrer la zone de mon oeil droit.

Comme assommée, je me laisse m'effondrer par terre, ne voyant que du noir, des petites étoiles clignoter partout et mon oeil qui refuse de s'ouvrir à nouveau. Damon ne se salirait pas les mains autant, il en a encore trop besoin. Il l'a demandé à quelqu'un d'autre, le plus fort du groupe même. Mon arcade, mon œil, et le premier os qu'on rencontre en dessous de l'œil me font bien comprendre ; coup reçu 5/5 !

Je reste là par terre, abasourdie, gémissante de douleur, couvrant d'une main mon œil. Quand soudain la voix de Damon fait cesser ce silence.

—Et bah vous attendez quoi les gars ? Faites vous plaisir ! Dit-il en s'agenouillant devant moi avec ce sourire que j'aurai presque pu oublier pendant quelques semaines.

Il s'approche de moi, me montre toutes ses dents en souriant comme un gosse de 7 ans devant un petit bonbon, mais en plus malsain évidement. Il prend mon pull de sa main, et commence à le soulever. De ma main libre je l'arrête directement comme je le peux du moins.

Les autres se rapprochent en un rien de temps, tous à genoux autour de mon corps pétrifié au sol, impossible à bouger. Je me débat avec Damon, j'enlève ma deuxième main de mon oeil pour plus d'efficacité mais deux garçons qui se trouvent de chaque côté de moi me prennent les bras, les collent au sol et les retiennent avec leurs poids.

J'ai envie de crier...

—FAIS CHIER !

Je me débat encore et encore, mais au plus je me débat au plus la douleur de la zone de mon oeil se propage dans toute ma tête.

—Regardons de près tout le poids que tu as perdu.

Un autre des garçon continue de remonter mon pull, heureusement que je mets toujours plusieurs couches en dessous, par ancienne habitude pour cacher ma graisse. Damon pose sa main sur ma cuisse, et là, tout mon corps se raidit, s'arrête de fonctionner, pendant une seconde, mon coeur cesse, la circulation à l'intérieur de moi aussi, les interférences entre mon cerveau et le reste aussi, tout se met sur pause comme si pendant un moment je n'étais plus. Je n'étais plus en vie. Comme si mon corps rendait l'âme déjà bien avant pour ne pas à devoir endurer ça. Seules les larmes coules, à flot.

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant