Chapitre 21: Confidences

618 69 10
                                    


-Tu n'as pas à t'en faire, Damon est déjà parti.

-Tu en es sûr ?

-Promis.

Je sors donc de la salle d'étude ou je me cachais auprès des autres pour marcher dans les couloirs en direction de mon arrêt de bus.

-Maya !

-Attends avant de partir, est-ce qu'on peut parler ?

-Pourquoi ?

-Parce que j'en ai envie.

-Oui et bien pas moi.

-S'il te plaît, tu pourras faire tes devoirs en même temps, je dirais rien.

-Ca te dit qu'on aille la où tu te caches à midi ? Me demande-t-il sans que ce soit réellement une question.

-Je ne me cache pas.

-Si tu le dis, allez, viens!

Il prend mon sac et le porte pendant qu'il m'entraîne par le bras vers mon endroit bien à moi. On s'installe et je veille bien évidemment à ce qu'il y ait une distance raisonnable entre nous.

-Tu peux me raconter ?

De quoi est-ce qu'il me parle encore ?!

-Te raconter quoi ?

-Ce qui t'es arrivé.

Ce qui m'est arrivé ?

-Est-ce que toi tu peux me raconter où tu as appris le français ? Parce que là c'est grave, je comprends rien à ce que tu dis !

-Est-ce que tu peux me raconter ton histoire depuis le début ?

-Mon histoire ?

-Oui, tout le monde sait que tu es dans une famille d'accueil, que tu as déjà plusieurs fois changé d'ailleurs, fin tu vois, qu'est ce qu'il t'est arrivé ?

-Tu crois vraiment que j'vais déballer toute ma vie jusqu'à présent juste pour le plaisir de tes oreilles? Je n'ai pas confiance en toi alors tu peux toujours rêver pour que je t'en parle.

-Je sais que tu n'as pas confiance en moi, justement je voudrais que ça change. Les paroles ne suffisent pas les actes par contre...

-Tout ça pour te dire que je vais te prouver que tu peux avoir confiance en moi. Je peux être l'ami de Damon et le tien.

-Non, tu ne peux pas être à la fois mon agresseur et mon ami.

Ça me paraît logique, pourquoi n'est-ce pas de même pour lui ?

-Je ne suis pas ton agresseur.

Ah oui excusez-moi, ce n'est pas du tout comme si ce jeune homme m'avait violentée devant et avec ses camarades depuis quelques temps déjà.

-Plus depuis une ou deux semaines, mais on ne sait jamais quand tu recommenceras parce que c'est ce que tes « amis » attendent de toi.

Un petit silence s'installe, je ne sais pas si lui ça le met mal à l'aise mais moi, ça me fait clairement du bien.
Deux minutes passent, puis cinq puis dix avant qu'il prenne enfin la parole.

-Mes parents ne sont jamais à la maison, j'ai l'impression que je me suis élevé tout seul, j'ai toujours dû me débrouiller.

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant