Chapitre 14

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L'heure avancée, je dois rejoindre Louis à qui j'avais promis de l'aider. Il a toujours cet air enjoué, que transmet son visage d'enfant.

Je ne regrette rien lorsqu'il m'annonce le titre de l'extrait en question à traduire.

Les Lettres à Lucilius ? Je les ai lues plusieurs fois, je pourrais vous être plus qu'utile ! me réjouis-je.

— Vous me ravissez ! Nous devons passer par la chambre du Roi.

Avant d'y entrer, je m'arrête un instant, considérant la chose. Puis doucement, j'y pénètre.

Je sens mon cœur s'alourdir dans ma poitrine, surtout lorsque je reconnais le tableau représentant David jouant de la harpe. Avoir les grâces du Roi est une faveur inestimable que je ne mérite pas.. Il use de trop d'amabilité à mon égard.

Nous nous devons de faire la révérence bien que Sa Majesté n'y soit pas. Je l'exécute avec sincérité.

Je le suis dans ce dédale de pièces. Nous arrivons alors dans une splendide bibliothèque, basse de plafond, où chaque livre possède des reliures admirables, et où l'on ressent l'immense poids de l'histoire et du savoir ; tout cela ne me suscite que de l'émerveillement.

— Oh Louis c'est superbe ! m'exclamé-je.

M'approchant des étagères, je me mords la lèvre devant des écrits officiels de la main d'anciens Rois, ou devant un ouvrage de Marco Polo datant d'au moins quatre siècles.

Il s'est déjà assis, devant le beau bureau en massif, et a sorti sa plume et son encre.

Je prends alors le livre dont nous avons besoin, et l'ouvre délicatement à la page suivant l'extrait qu'il m'a indiqué.

— Merci Elisabeth. Donc je lis, j'essaie, puis nous faisons ensemble et vous me reprenez sur mes fautes ?

— À vos ordres Monseigneur, réponds-je gaiement, me penchant sur ce texte de philosophe grec.

Je m'efforce de me concentrer, et de sourire afin de conserver mon air naturel, je ne peux empêcher les retours incessants dans mon esprit de certains mots de ma mère, et de la douleur qui les accompagne.

— Élisabeth ? me sort-il d'un moment d'absence.

— Oh, pardonnez-moi. Vous disiez ?

Soudainement, voilà la porte qui s'ouvre, et des voix qui s'en dégagent :

— Le voici, Votre Majesté.

Ayant à peine jeté les yeux sur lui, je tombe dans une révérence profonde.

— Grand-père, que me vaut l'honneur de votre visite ? J'étais à mes traductions, commence le jeune Louis.

Sa royale personne s'approche, je garde les yeux baissés.

— Je sais que vous étudiez bien.

Puis portant son attention sur moi :

— Mademoiselle ? Tu dominaberis in linguam latinam ? (Vous maîtrisez la langue latine ?)

— Ita, et Graeca, (Oui, et le grec) réponds-je en essayant de sourire.

Optime, je vois que vous êtes entre de bonnes mains. Vous avez reçu une éducation complète Mademoiselle.

Ses yeux bleus semblent essayer de me sonder, face à ce regard pénétrant, je tombe dans une autre révérence, pour balbutier :

— Sire, veuillez me pardonner si je ne choisis pas les bons mots, cependant.. Je vous suis immensément obligée.

La comtesse de Lisière [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant