Chapitre 16 : Les ruines de Lumiriel

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La fin de l'été approchait chaque jour un peu plus. Pourtant, dans le sud de Lonesam, le Soleil continuait de cuire les voyageurs sous ses implacables rayons. L'ancienne fraicheur des forêts ancestrales de Dafaorn avaient disparus au profit de restes de troncs calcinés. L'eau se raréfiait dans ces terres devenues infertiles, et c'est au cœur de ce milieu hostile que le groupe progressait. Lentement, prudemment.

— On devrait pas être ici, répéta Emil pour la quatrième fois en dix minutes, tendu.

— Nous n'avons pas fait ce détour pour rien, rejeta Aren, le dos couvert de sueur. Nous devons trouver l'entrée.

— C'est quelque part sous nous, précisa Lily.

— J'entends des bruits, à environ cinquante mètres droit devant, informa Hugoi.

Les aventuriers avaient découvert les ruines d'un ancien temple elfique, suivant Lily, attirée par une mystérieuse force qui l'y appelait. Les décombres des bâtiments avaient surpris Aren, le natif de la région n'ayant aucun souvenir d'un tel lieu de culte dans les environs. Cependant, l'architecture que l'on devinait encore sur les quelques constructions encore debout ne laissaient aucun doute quant à leur origine. Les elfes bâtissaient leurs habitats à l'aide de bois, dans des styles très variées. Les temples, taillés dans la pierre, pouvaient parfois se confondre par leurs ressemblances.

— Ca doit être un pilleur stupide, jugea Emil. Il faut être attardé pour trainer dans des ruines elfiques.

— Tu sembles bien inquiet, remarqua Aren. D'habitude, ce n'est pas la prudence qui t'étouffe.

— A Lonesam, on apprend dès l'enfance à ne pas foutre les pieds dans vos vieux temples.

— Puis-je savoir pourquoi ?

— C'est trop dangereux. Vos sortilèges infâmes restent actifs pendant des siècles, et de toute façon, on ne touche pas aux hérésies.

— Tu ne nous feras pas croire que tu crains la magie, intervint Hugoi. Tu ne t'entêterais pas chaque matin à me demander à ce que je recharge tes gemmes.

— C'est pas pareil, c'est pour la science ! Se justifia l'ingénieur.

— T'étonnes pas qu'il refuse tout le temps, lâcha Lily avant de changer de sujet. Est-ce que je pars en éclaireur pour voir qui est là ?

— Non, répondit le mage. Dans ton état, tu pourrais te faire repérer. Imagine qu'une crise te frappe au moment de t'infiltrer, ce serait catastrophique. Hugoi, s'agit-il d'une personne isolée ?

— J'entends assez peu de bruit, et je n'ai distingué qu'une seule voix. Il se parle à lui-même.

— Alors allons-y directement. S'il s'agit d'un ennemi, nous l'éliminerons grâce à notre surnombre. Si nous ne sommes pas face à un criminel, une arrivée franche apparaitra bien moins suspicieuse.

— Qui décide que c'est un ennemi ?

— Moi.

— Evidemment, fit Emil à Aren, soupirant.

Le groupe découvrit quelques instants plus tard l'homme qui explorait les mêmes ruines qu'eux. Malgré la maigre vingtaine de mètres qui les séparait, il ne les avait pas remarqué, et focalisait son attention sur une statue.

L'homme devait être là depuis de nombreux jours. Ses cheveux blanchis par les années s'entremêlaient, sa tenue de voyageur dégoulinait de sueur et de poussière, une barbe mal entretenue couvrait son visage, et même de loin, ses lourds cernes étaient visibles.

L'aube d'une nouvelle èreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant