Chapitre 20 : La rage

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Chapitre 20 : La rage

Les aventuriers s'installèrent à leur aise dans l'atelier des ruines de Lumiriel, la pièce étant assez meublée pour leur offrir un certain confort. Aren étudiait avec attention les nombreux miroirs présents sur place. Hugoi somnolait avachi sur une chaise, les pieds posés sur un tabouret branlant. Lily, quant à elle, étudiait la possibilité de récupérer les outils des anciens artisans pour en faire un nécessaire de crochetage de fortune. La fillette elfe avait fini par lâcher le crâne animé pour le remettre à Emil. Ce dernier s'était lancé dans un long récit, expliquant à Okar les détails de leurs aventures.

— En fait, vous avez débarqué ici par hasard, jugea finalement l'orc. Si vous n'étiez pas passé si près du temple, la gamine ne vous aurait pas guidé jusqu'ici et j'étais bon pour pourrir encore deux siècles.

— Tu nous es redevable, appuya alors Aren.

— Ha ! Il faut voir pour combien de temps ! C'est loin d'être con de chercher l'aide des oracles pour affronter ces "démons". Mais si vous vous plantez, vous allez me rejoindre vite fait.

— On y arrivera. Une oracle nous assiste déjà.

— Ouais, et vous avez libéré Olivie. Une femme complètement barge.

— Elle répondra aux ordres de la commandante des chevaliers magiques, et elle ne donne pas envie de lui désobéir, rappela Emil.

— Elles vont s'entretuer, annonça Lily.

— Mais non... Tempéra l'ingénieur, qui dans un coin de son esprit ne pouvait rejeter l'idée.

— Tuer Olivie, quelle bonne blague.

— Passons, recentra Aren. Okar, au vu des informations d'Emil, as-tu quelque chose de neuf à nous apprendre ?

— Déjà, je veux te voir nager ! Répondit l'orc, ricanant.

— Tu couleras avec moi, répliqua le mage elfe, alors que le groupe se rassemblait autour d'Emil, porteur du crâne.

— Mais encore ? Insista l'humain.

— J'ai jamais entendu parler de démons au cours de ma vie. Comptez pas sur moi pour vous guider là-dessus. En ce qui concerne les géants, c'est autre chose.

— Tu as participé à la guerre, n'est-ce pas ? Demanda Hugoi.

— Ouais, on avait pas trop le choix de toute façon, ils attaquaient l'ensemble de nos territoires en même temps. Ils étaient partout. J'en ai tué un paquet avec mes camarades.

— Dafaorn a-t-elle changé de dirigeant au cours du conflit ? Interrogea Aren, hésitant.

— T'es pas un peu abruti ? T'as pas regardé les fresques en venant ?

— Je te demande une confirmation, pas ce que tu penses de mes questions.

— Bah ouais ! Bien sûr que ça a changé ! Un salopard a pris le pouvoir pendant trois bonnes années. On a arrêté de collaborer avec Dafaorn, mis à part Altera Chel qui restait sur le front.

— Tu as connu mon papa ?

— Pas qu'un peu gamine. Ton paternel nous a sorti de la merde une paire de fois. C'est dommage qu'on a pas pu remettre le grappin dessus après la guerre.

— Qu'est-il devenu ?

— Aucune idée. Je sais pas si t'as remarqué, mais je suis mort ici.

— Comment t'as fait ton compte ? Demanda Emil. J'imagine que c'est pas simplement un piège qui est venu à bout de toi ?

— On a été très con avec mon frangin, expliqua Okar. Pour être franc, on a beaucoup perdu pendant la guerre, et on souhaitait revenir à nos aventures d'origines. Explorer sans se poser de questions, tuer sans remords. On est tombé sur ce temple, alors on a décidé de le piller.

L'aube d'une nouvelle èreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant