Chapitre 15 : Terrorisme

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— Un... Attentat ? Répéta Aren.

Le silence gagna la cabane. Elena, l'émissaire de l'oracle Thomas, demandait aux aventuriers de se faire passer pour l'armée de Dafaorn, et d'attaquer Caromago.

— Nous ne vous aiderons pas à vous venger des gens qui vous ont rejeté, déclara Hugoi avec conviction. Nous sommes des aventuriers, pas de vulgaires bandits.

— Ne vous méprenez pas, répondit Elena. Ce n'est pas sans raison que je vous formule une telle demande. Mon but est toujours de convertir cette ville à l'usage de la magie.

— En laissant Aren leur balancer des sorts dans la tronche ? Je suis pas certains que ça aide bien, jugea Emil.

— Nous allons leur raconter une histoire, expliqua l'émissaire. La crainte des elfes est forte ici, et celle de la magie tout autant. Si vous courez à travers la ville en lançant quelques sortilèges destructeurs, vous créerez un mouvement de panique. Je pourrais alors intervenir, et vous mettre hors d'état de nuire à l'aide d'une des magies que l'oracle Thomas a mis à ma disposition. Les caromageais seront forcés de reconnaitre la nécessité de se former à la magie après une telle péripétie.

— Etre jetés dans des cachots ne nous intéresse pas, répondit Aren. Nous ne pouvons nous permettre de passer pour des criminels.

— Ne vous inquiétez pas, vous serez morts !

— Quoi ?

— Pardon ?

— Ah, elle est pas mal celle-là. Une mission suicide.

— Je gagne leur part si je disparais avant la fin ?

— Laissez-moi finir, continua Elena avant que les aventuriers ne s'emballent en protestation. Des sortilèges confiés par l'oracle Thomas, il ne me reste plus qu'un parchemin permettant de transporter instantanément des gens où des objets entre deux lieux. Je possède également un sac de gemmes explosant au contact du sol.

— Un parchemin ? S'interrogea Aren.

— Nous autres humains ne nous éveillons qu'à l'usage d'un seul type de magie, rappela Hugoi. Les parchemins sont un moyen d'apporter un peu de variété sur la ligne de front, sans avoir à transporter les mages aux sortilèges adéquats à travers tout le territoire. Ces documents conservent en eux un sortilège, et n'importe qui peut l'utiliser jusqu'à l'épuisement de la magie.

— Ca a l'air génial, fit Emil, intéressé.

— C'est surtout très rare, continua Hugoi. A ma connaissance, Vernor ne possède que deux mages capables de tels enchanter la magie d'un autre dans le papier. Ca vaut une petite fortune.

— Ah bon ? S'étonna Elena. J'avoue que je ne le savais pas... J'en ai peut-être bien utilisé un pour rien en vérifiant leur fonctionnement... Je ne voulais pas apparaître ridicule lors de la démonstration.

— Quel gâchis, commenta Lily.

—Il s'agit d'un signe de l'importance de ma mission, se reprit l'émissaire. Des moyens colossaux sont mis en œuvre.

— Si je résume, recentra Aren. Nous attaquons la ville, atteignons un point désigné, et vous nous transportez quelque part au moment de lancer vos gemmes pour maquiller nos morts ?

— Cela me semble correct. L'idéal serait de vous faire réapparaitre non loin des travaux du barrage, personne n'y travaille la nuit, et la population sera trop occupée à secourir les éventuels blessés, et inventorier vos dégâts.

L'aube d'une nouvelle èreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant