29- puzzle

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- J'ai... J'ai... chaud... Il faut que ... je m'assoie.., dis-je en haletant.

- Oui, bien sûr. Assis-toi.

Je pose ma main sur mon front, comme pour atténuer la douleur qui m'a saisie. Pendant un court instant, je vois noir et les murs bleus du couloir de la LiAcadémie s'assombrissent. James et Adam m'aident délicatement à m'asseoir contre le mur du couloir, tandis que Cora fait partir l'attroupement qui c'était formé autour du kiosque à journaux.

Je suis moi aussi curieuse, c'est vrai. Mais franchement, je trouve ça complètement absurde que les gens restent attroupés à voir quelqu'un faire un mini-malaise sans rien faire. C'est génial ! Vous avez eu votre séance de cinéma gratuite ? Maintenant, on s'en va s'il vous plaît. Autant j'aime être au courant de ce qu'il ce passe, voir des gens recevoir un cadeau en surprise ou une rose à la saint Valentin. Mais j'ai horreur que les gens s'intéressent aux malheurs des autres en y prenant plaisir.

Se tenir au courant, d'accord. Se servir d'une information pour enfoncer quelqu'un, comme l'a fait Claire quelques secondes auparavant, j'ai horreur de ça. Je la déteste, certes. Mais là je ne peux qu'être déçu qu'il y est des humains pareil sur cette terre.

Les regards curieux et moqueurs, car les gens respectueux sont déjà allés en cours, restent fixés sur moi quelques instants puis se détournent devant les menaces de ma meilleure amie. Cette fille est géniale, je ne le répéterais jamais assez.

Seul reste le petit groupe de pestes, évidemment. La chef des garces enroule doucement sa mèche blonde autour de son doigt, mâchant son chewing-gum d'un air satisfait. Cette fille est si clichée. Dans une vie antérieure elle a dû faire partie d'un film américain, sans vouloir offenser ces derniers.

Je reste dans l'optique qu'elles ont gagné une bataille, mais pas la guerre. Je récupère le média qui m'avait échapper des mains et m'en sert d'éventail pour chasser la chaleur qui s'est emparée de moi, à cause de ma légère perte de contrôle.

Je prend appui sur James, échangeant avec lui un regard hésitant. Il a l'air inquiet, ses traits du visage sont tirés et c'est seulement maintenant que je me rend compte de ses cernes bien présents. Il est vraiment temps que j'ai une discussion avec lui. Malheureusement, je n'aime pas repousser les choses à demain, mais il faut d'abord que je m'occupe de cette petite peste qui vient, une fois encore, de chambouler un élément de ma vie.

Pourquoi un chamboulement ? Premièrement, je n'ai pas eu encore de discussion sérieuse avec James et officialiser le fait que je sois enceinte devant toute l'école avant n'est pas une bonne idée. Deuxièmement, ma professeur de danse ne voudra jamais que je conserve le rôle de Cendrillon dans le ballet de printemps. Et troisièmement... argh. Ai-je réellement besoin d'un troisième point ?

Bien décidée à ne pas me laisser abattre, je regarde Claire dans les yeux et me jette à l'eau.

- Comment ?

Ma question semble la déstabiliser, s'attendant peut être à un « mais comment as-tu pu me faire ça ?! », « tu es contente espèce de sale peste ? ».

-Pardon ? fait-elle en levant un sourcil.
- Comment as-tu su ? je répond calmement.
- Tu n'as pas vu chérie ? C'est marquée dans le journal, ouvre un peu les yeux enfin !
- Claire. Je ne crois pas vraiment à un hasard au fait que tu m'ai dit, à la deuxième assemblée que j'étais « en cloque » puis que, une semaine après, l'annonce soit fait dans les journaux et que ce soit toi qui me l'apprenne.
- Et alors ? crache t'elle en levant les yeux au ciel.
- Dit moi comment tu as su et comment c'est arrivée ici, je lui ordonne en lui lançant un journal en pleine figure.

Elle lève sa main et enlève doucement le journal de sa tête avec dégoût avant de le remettre à sa place, sur le kiosque. Plus personne ne parle après ma petite perte de contrôle et le silence de Claire, mais enfin, elle se retourne vers moi.

- Il te manque une pièce du puzzle, c'est évident chérie....
- Ne m'appelle pas comme ça, c'est puéril.
- Alors la vrai question est, qui était au courant de ton petit accident ? m'ignore t'elle.
- Ce n'était pas un accident Claire.
- Oui, oui, c'est ça. Réponds à ma question maintenant.
- Et pourquoi est ce que je ferais ça ?
- Ce serais beaucoup moins drôle que je t'explique tout, alors je préfère jouer un peu, chérie.

Je lui lance un regard noir avant de réfléchir malgré tout. Qui était au courant ?

- Je refuse de croire que mes amis t'ont donné une information.
- C'est exact.
- De même pour le médecin, qui est tenu au secret professionnel.
- Oui, oui.

Je relève soudain vivement la tête. Claire sourit alors, comprenant sûrement que je suis entrain de relier les dernières pièces du puzzle.

- Claire ?
- Oui Sunny ?
- Aurais-tu un lien avec les bureaux de la rédaction du magazine de la ville ?
- Enfin ! crie la nouvelle. Elle en a mit du temps, rit-elle en s'adressant à ses groupies.
- En revanche moi je ne comprends rien, nous interrompt Cora.

Je me tourne vers ma meilleure amie qui a pris une mine inquiète. Je soupire avant de me mordre la joue et de lui expliquer.

- J'ai eu une discussion avec la journaliste du magazine à propos de mon enfant, qui est tout sauf un accident. Claire a dû l'entendre. N'est ce pas? je demande à cette dernière.
- En vérité... non. Mais tu y es presque.

Claire se met à faire les cents pas, sûrement pour m'agacer.

- Je vais t'expliquer, ça nous prendrait trop de temps et mon rôle de Cendrillon n'attends pas.
- Tu ne l'auras pas, je l'interrompt sèchement.
- Je l'aurai, et tu le sais, enchaîne t'elle d'une voix hypocrite. Bref... la journaliste à qui tu as parlé, c'est comment te dire sans te faire souffrir... ma mère.
  - Ta... je souffle.

Je me suis bien fait avoir, ça c'est sûr. Et cette petite peste qui continue à rire...Dire que j'avais fait confiance à sa mère malgré le fait que ce soit une journaliste qui avait tout intérêt à en parler. Si j'avais su que c'était la mère de cette folle je n'aurais rien dit. Telle mère, telle fille.

  - Ne fais pas cette mine déçue, me chuchote Claire à l'oreille. Il y a des gens qui sont fait pour briller au devant de la scène et les autres, comme toi, qui sont occuper à détruire leur carrière car ils pensent qu'avoir un enfant à dix neuf ans et une bonne idée.

Je ferme les yeux et ne trouve rien à répondre. Parce que ça n'en vaut la peine ? Ou est ce que je sais qu'au font, elle a un peu raison ?

****

Eh oui après un mois d'absence un nouveau chapitre ! Je n'arrivais pas à l'écrire !
En vérité, dans toute mon histoire c'est le rôle de Claire le plus facile à écrire haha !
J'espère que vous avez aimé ce chapitre dites moi tout en commentaire ❤️

De plus je vous laisse aller voter pour mon histoire :
Le lien est sur mon profil je viens de le poster ;)

Et on se sent vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant