39-une rencontre/suite

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Deuxième musique, pour cette
deuxième partie. Je ne m'imaginais pas finir par une autre chanson ;)

Nos corps s'avancent. Scintillant aux couleurs du néon paint. Cora, James, Ashley, Adam, deux danseurs de l'école Tomphson, une élève de la princess académie, deux de l'académie Williams sont là. Nous sommes à ce qu'il parait les meilleurs. C'est sur cette chorégraphie de couleurs que nous allons finir en beauté. Je l'espère.

- On compte sur vous. N'oubliez pas; des millions de personnes vous regardent.

Et c'est sur cette phrase que le rideau se lève. Nos corps semblent s'allumer, puis, des dizaines de projecteurs colorés nous illuminent. Un regard à droite et à gauche suffisent. C'est à nous.

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Notre enchaînement va extrêmement vite et pourtant, je ne suis même pas essoufflé. Les saltos, vrilles, figures, portés s'enchaînent. Une seule erreur, une seule petite inattention peuvent nous coûter un aller à l'hôpital.

Seul une chose me retient à en faire trop. J'ai deux vies en jeux. Lorsque je ne peux pas réaliser une figure, je danse seule d'un côté de la scène et j'observe. Je détaille toutes les têtes tournés vers nous, curieuse. Du ministre offusqué, à ma prof de classique émerveillé, en passant par ma directrice. Mon regard est dur, elle a se qu'elle mérite. Mais c'est en la dévisageant plus longuement que les autres d'un regard noir, elle qui a osé nous trahir ainsi, que je le remarque. Ce petit sourire naissant sur son visage, fier. Je me suis trompé. Elle est fière de nous.

Des larmes perlent soudain sur mes joues. On a gagné, j'en suis sûre. Notre travail a payé, en quelques minutes, on a réussi ! C'est avec un rapide tour que je rejoint mes amis pour leur dire, là, au milieu de la chorégraphie. Mon seul retour est un regard de défi, pas prêt à s'arrêter là. Je ris, d'un rire des plus vivant, et je cours. Je cours, traversant la pièce, vers les portes, retenues par deux gardes et poussé par des centaines de personnes nous soutenant.

Ma course se finit soudain là, devant cette ouverture magistrale. Devant mon arrêt soudain, les deux agents se décalent, surpris. Je prend mon souffle. Mes yeux se ferment délicatement, je me concentre sur le bruit que fait mon cœur essoufflé. Mon esprit se bloque et fait soudain défilé ces derniers mois aussi vite que la lumière, comme si c'était la dernière seconde de ma vie, que je m'apprêtais à faire une folie.

Mon entrée à l'académie, ma retrouvaille avec Brett, Chad et Luck, ma coloc, mes amis, les soirées insomnies, James, Nicolas, Claire, la loi, les répétitions, mon interview, les travaux, les bons moments comme les mauvais, Tessa, jusqu'à ce fameux jours où j'ai poussé les portes du hangar, tel une princesse, devant trois journalistes dubitatif face à mon idée.

Mes yeux s'ouvrent soudain et je me met dans la peau de celle que j'ai été il y a quelques mois. Mes mains se posent sur les deux battants de portes, j'inspire, et donne une grande impulsion pour ouvrir la porte, qui laisse place à une foule de milliers de personnes, criant à tue têtes.

Mon point gauche s'élève dans le ciel comme Judd Nelson dans breakfast club, sous une foule en délire. Les dizaines de danseurs me rejoignent, et nous entamons ce que l'on sait faire de mieux, danser.

Mon regard capte enfin celui de James, et je danse, ma peau collée contre la sienne, je ne peux plus respirer. C'est dans un énième sourire qu'un cri s'élève de ma bouche et une contraction s'empare de mon ventre.

Et on se sent vivre.

FIN

Et on se sent vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant