Je vais vous demander pour ce chapitre de mettre la musique en média. Et surtout, laissez vous porter ;)
Je laisse glisser mon pied sur la piste, doucement, puis, vivement. La main de James vient se poser fermement sur le creux que forme mon dos. Il me serre contre lui et le rythme monte, accélère, tout en restant doux et sage. Mon jupon frotte sa jambe, un tour suffit à le faire virevolter autour de nous. L'atmosphère est palpable. Un seul son et un seul rythme nous tiens en haleine, tous ensemble. La cohésion est juste parfaite, tel un miroir.
Je lève ma jambe. Une centaine se lèvent. Ma main mime une arabesque. Elle est accompagnée d'une centaine fendant l'air dans la même douceur.Mon regard se fixe alors sur celui qui m'aide à évoluer dans cet air vibrant d'énergie. Un échange de sourire suffit à ce que ma bulle soit créée. Les visages étonnée d'homme en cravate s'effacent. Les rideaux du théâtre disparaissent. Le toit semble s'envoler. Seul reste des duos de danseurs aussi compétents les uns que les autres, virevoltant et sautant dans une pièce dénuée de réalité.
La seule respiration commune résonne dans la pièce. Comme un semblant d'oiseaux volant au milieu d'une âme passionnelle. Une âme qui en est en faite cent. Cent âmes dansant pour une cause. Pour que ce moment ne s'arrête jamais.
Je me sens soulevé en l'air. Étrangement je n'ai besoin de réfléchir pour savoir quoi faire, comme si j'avais fait ça toute ma vie. Car c'est le cas. La danse fait partie de ma vie. Elle est ma vie. Et c'est sous une détonation de musique que tout prend son sens. Nous ne respirons pas pour ce que l'on aime. Mais ce que l'on aime nous aide à respirer. L'air qui s'échappe de moi, celui qui m'est indispensable pour vivre, est à ce moment là non pas un filet d'air, mais un battement de jambe, une ondulation, un cercle dessinée par une pointe de pieds.
Nous avons fait le bon choix. Je le sais. Je l'ai toujours su. Tout ces danseurs le sourire au lèvres, s'appliquant dans leurs mouvements, conscient d'avoir des responsabilités mais plus conscient de rien. Ils ne pensent qu'à danser. Rien d'autre. Et c'est seulement grâce à cette vision que je le réalise complètement. Même si ça ne marchent pas, on aura fait le bon choix. Le choix d'exercer une dernière fois notre passion, pour nous.
Pendant quelques minutes, l'adrénaline s'empare de nous, nous sommes les maîtres du monde. Mais la quête du pouvoir n'est même plus présente. Quitte à donner notre dernier souffle, donnons le de tout cœur. Laissons exploser cette respiration. Jusqu'au bout de nos ongles, jusqu'au bout de nos cheveux. Explosons la sur le parquet. Embrassons la avec passion.
Car si tout s'arrête maintenant, nous l'aurons vécu. La passion de faire ce que nous sommes. Nous l'aurons rencontré. La danse. Celle qui nous touche en plein cœur, celle qui nous empêche de respirer, qui nous coupe du monde, qui nous transporte, qui nous fait vivre.
Enchanté. Je suis Sunny Jones, j'ai dix neufs ans, et je suis amoureuse de vous, madame.
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- Vous faites explosez l'audience Sun ! me cria ce qu'il semble être une voix familière.
Samantha me serre fort contre elle alors que je viens de terminer ma première danse. Mes yeux se ferment contre ses épaules durant quelques secondes, le temps que l'adrénaline se détache de mon corps et que je puisse respirer correctement. Assimilant ce qu'elle vient de me dire, je me détache d'elle.
- Sam. Il faut que ça marche. Je ne pourrais pas sans. C'est si dur à expliquer, mais quand j'étais là bas, il c'est passé quelque chose d'extraordinaire...
- Eh, sunny, ne t'inquiète pas. Je l'ai vu. Et rien ne va s'arrêter.
- Oh que oui ma belle, intervient Mia, la journaliste. Le devant du théâtre commence à être envahis par des dizaines de spectateurs. Sunny ! Tu aurais vu la tête des dirigeants ! Cloués au siège !
- Oh mon dieu...Ma tête se tourne inconsciemment vers eux. Et une seule retient mon attention. C'est ma professeure de danse classique. La seule défendante de notre cause autour de cet table. Elle pleure. Elle pleure de joie. La fierté est palpable dans tout son corps. Elle se tourne doucement vers les rideaux où je me tiens et sans me voir, elle mime un «merci» presque imperceptible avec ses lèvres.
Et soudain je m'en rends compte. L'atmosphère s'empare de chacun de nous. Que ce soit danseurs ou spectateurs, notre corps vibre pour ça. Chaque courbe se déplaçant dans cet espace infini nous prend au cœur. Et c'est seulement au bout d'une minute à observer tout le monde, autant sur scène, que sur l'écran qui diffuse l'extérieur du théâtre, rempli de centaines de gens, que je me rend compte que nous ne sommes pas seuls.
- Sunny, va te préparer. Les autres ne vont pas tarder.
En effet, les neufs personnes qui vont m'accompagner pour la scène finale sont encore en piste.
Oh, Tessa, accroche toi bien, ça va décoiffer.
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Et on se sent vivre
Teen FictionImaginez vous une colocation de huit personnes, des couples, des amitiés formidables, une école en or, une passion et un avenir tracé. Maintenant imaginez vous un ou deux changements décisifs. Imaginez vous que vous vous battez pour une cause qui vo...