Chapitre 1 ✅

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Vendredi 3 mai 22h00

Une fois de plus et à mon plus grand désarroi, je suis mon amie à travers les rues de la capitale.

– Allez, Faustine ! Motive-toi ! Tu te pleins tout le temps que tu as envie de quelqu'un dans ta vie ! 

Faux, de temps à autre peut-être mais pas plus.

– Allez,  je le sens bien ce soir. Tu ne rentreras pas seule. Et tu as le droit de t'amusez, tu es jeune !

Elle a raison. Ce soir je veux bien essayer de me trouver quelqu'un. Le problème, c'est moi ! Qu'est-ce que j'ai pour moi ?! Mon prénom ? Non. Mon âge ? Une nana comme les autres de 21 ans. Je suis petite, 1,60 m, une peau blanche avec d'affreuses tâches de rousseur qui sortent l'été ! J'ai mes cheveux en horreur, ils sont bruns avec des reflets roux partout ! Voilà ce qui résulte d'un croisement entre une belle Irlandaise et un gars robuste du Nord de la France. Bon, finalement, je devrais peut-être faire demi-tour.

– Tu es belle Faust. Arrête de te prendre la tête.

– Mais je n'ai rien dit.

Elle lève les yeux au ciel avant de me répondre :

– Pas besoin, ton visage est un livre ouvert pour moi. Écoute-moi. Tu es splendide.

Bon, OK, enfin, je ne sais pas. Mon corps est plutôt satisfaisant sauf que tout est à taille réduit ! Mais c'est harmonieux, enfin je pense. J'ai une poitrine convenable mais pas de quoi ameuter les foules. J'ai de beaux yeux ! Ils sont d'un vert incroyable. J'ai même parfois du mal à croire qu'ils sont à moi mais bon, toutes les femmes du côté de ma mère ont les mêmes. Pourquoi uniquement le sexe féminin ? Je n'en sais vraiment rien. 

– Arrête de faire la tête. Souris ! C'est moi qui paie ma chérie. 

Pour toute réponse, je lui tire la langue. Ha oui, il paraît aussi que j'ai un sale caractère. On m'a déjà raconté que ça pouvait faire fuir les hommes. Je ne vois pas pourquoi mais bon, c'est comme ça. 

Après quelques minutes de marche dans les rues de Paris, nous arrivons enfin devant la boîte favorite d'Eli, mon amie et colocataire. J'ai de la chance de l'avoir trouvée, elle est fantastique. Notre appartement, enfin celui de son père, est lui aussi fantastique et je crois que j'aimerais bien y retourner, là, tout de suite. La queue des pin-up et des beaux gosses attendant d'entrer, nous dévisage avec hargne quand nous passons devant tout le monde. Je veux rentrer chez moi et lire un de mes très nombreux bouquins ! Eli sent ma réticence et me tire à l'intérieur sans ménagement. C'est bondé, NOONN!!! 

– Allez ma chérie vient on va danser, qui sait ce soir sera peut-être le début d'une belle histoire !

Cette boîte de nuit, m'ennuie. Elle est pleine de gars bourrés aux as. C'est usant, mais Eli a raison, je me sens seule depuis un moment. J'ai besoin de compagnie. Voilà pourquoi j'ai laissé Eli me conduire ici.  Elle, elle adore danser et se faire draguer. Faut dire qu'elle est sublime avec son mètre soixante dix huit bien balancé, ses cheveux blonds, sa bouche pulpeuse et ses yeux noisettes. Elle ramène parfois des mecs à l'appartement mais ils ne restent jamais longtemps, c'est à usage unique chez elle. Eli m'emmène toujours dans des clubs sélects. Pas la jet-set non plus, mais il y a, la plupart du temps, plein de costard-cravates qui gagnent très bien leur vie et le montrent sans complexe. 

Malgré tout, elle avait raison. Un grand blond, certainement blindé de thunes ou qui fait tout comme, m'a finalement accosté. Il est plutôt sympa, pas trop pressant et posant des questions intéressantes. La discussion facile et la drague gentille, nous passons la soirée ensemble. Lorsqu'il propose de me ramener, j'accepte, peut-être un peu trop vite. Je n'ai pas l'habitude d'inviter des inconnus mais je le sens bien lui, ou alors ce sont mes deux verres de vodka qui faussent ma vision. J'ai l'appartement pour moi, Eli est partie passer la soirée chez un bel italien.

Les Gardiennes, tome 1, FaustineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant