Chapitre 25 ✅

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Jeudi 30 mai, 8h03

La lumière du soleil a pris possession des lieux. Je suis dans mon lit, j'ai chaud, très chaud ! Et pour cause ! Un énorme loup dort contre moi ! Et quand je dis loup, entendez-moi bien, l'animal avec la fourrure et la truffe humide ! Il est gigantesque ! Je comprends mieux la taille du lit ! Je passe doucement une main derrière son oreille. C'est doux, agréable. Ses yeux d'or s'ouvrent sur moi. Ils ressemblent tellement à ceux d'Alaric humain. C'est troublant. Je lui souris tendrement. Il se métamorphose sous ma main. Waouh ! Étrange, très étrange sensation. Mon cerveau a même du mal à imprimer ce qu'il vient de se passer.

Alaric est là devant moi. Ses belles prunelles détaillent mon visage.

– Alaric.

Ému, il se jette sur moi, m'embrasse à perdre haleine, m'étreint avec une telle force qu'une simple humaine aurait été démantibulée ! Mes mains trouvent rapidement le chemin de leur demeure. Son corps ! Un son rauque qui fait vibrer chaque cellule de mon être, sort de sa bouche et trouve écho dans la mienne.

– Maman Faustine ! Maman ! Tu es réveillée !!!

Une petite tornade brune saute sur le lit. Heureusement, nous n'avons pas été plus loin ! Bravo les parents !

– Mon bébé !

Mon mini-loup passe par dessus son père pour venir se mettre entre nous à genoux. Il dépose une multitude de petits baisers sur mon visage et me serre contre lui, je ris devant tant d'affection.

– Liam.

La voix d'Alaric tonne comme un avertissement.

– Doucement, elle vient de se réveiller, ne va pas la fatiguer avec tous tes bisous.

Liam se redresse et fait face à son père.

– Pourquoi toi t'as le droit de faire des bisous mâchés et moi je peux pas lui faire plein de petits bisous ?

Je ris. Alaric a du mal à se contenir.

– Des bisous mâchés ?

– Bah oui tu sais, quand tu lui fais un bisous on dirait que tu vas la manger.

Je ris de plus belle, Alaric rit aussi et frotte gentiment la tête de son fils.

– Tu as raison, ce n'est pas très juste. Bien, maintenant, vas m'attendre à la cuisine. Je te rejoins dans cinq minutes, nous allons faire un super petit déjeuner à maman.

Maman. Waouh. Dans la bouche de mon mari, ça me touche plus que de raison. J'en ai les larmes aux yeux. Mon cœur les aime si fort. J'attrape Liam d'une main et le serre contre moi. De l'autre, j'invite Alaric à venir nous rejoindre. Chose qu'il fait sans hésiter. Liam se niche dans mon cou à droite, Alaric à gauche. Je suis sur un petit nuage. Non, pas petit. Un énorme nuage tout doux. Tout ça est nouveau pour moi, pourtant, je ne me suis jamais autant sentie à ma place.

– Je vous aime.

Ils m'embrassent tous les deux sur la joue. Mon sourire monte jusque mes oreilles, seulement parce qu'il ne peut pas aller plus loin. Mon ventre décide de faire des siennes en se réveillant accompagné de sa clique de bruits peu ragoûtants, faisant rire au passage mes deux hommes.

– Je vais te faire à manger maman.

Liam part aussi vite qu'il est venu. Alaric me scrute anxieux et caresse doucement mon visage, à présent tourné vers lui.

– Comment te sens-tu ?

– Bien.

La réalité et mes souvenirs me rattrape, je lui demande :

– As-tu avancé dans ton enquête ?

Alaric fronce les sourcils, ne me répond pas.

– Mon loup que se passe t-il ?

Il souffle un bon coup avant de prendre la parole.

– Nous en discuterons tout à l'heure quand tu auras mangé.

Sa voix est froide, tranchante. Nullement impressionnée par sa saute d'humeur, mes yeux montent d'eux-même au ciel ! Je n'ai pas réussi à les retenir. Oups ! Alaric, en réponse, me grogne dessus.

– Je peux savoir pourquoi tu es en colère ?

– Tu ne peux pas rester en place deux minutes ? L'esprit au repos ?

Je le regarde ahurie.

– Bah pour quoi faire ?

Il se met sur le dos et passe une main sur son visage.

– Bon, repose-toi, je vais te chercher de quoi te sustenter.

Je pouffe.

– Plus personne ne parle comme ça !

– Si, moi. Dois-je te rappeler mon âge ?

Je ris.

– Non, non c'est bon pépé.

Il grogne, apparemment pas trop d'humeur à apprécier ma petite boutade. C'est un mot qu'il devrait apprécier tient ! Je commence à me lever.

– Reste allongée.

– C'est bon, je me sens bien. En plus, je n'ai plus envie de jouer à la belle au bois dormant !

Et bien sûr, à peine ai-je mis les deux pieds à terre que je manque de venir embrasser le sol. Alaric me rattrape et ramène sur le lit. Mince, la pièce tourne.

– Puce. Comment vas-tu ?

Même mal, j'ai envie de le faire devenir chèvre. Je ne suis pas sympa quand même !

– Pardon, je ne comprends pas le sens de ta question.

Il gronde avant de partir, énervé. Je ris à gorge déployée !

Qu'est-ce que tu es chiante !

C'est mon troisième prénom ! C'est fou quand même.

Mon ton ne reflète pas du tout mon état. Je suis au plus mal. Je distrais mon esprit pour ne pas tomber dans les pommes.

Et quel est le deuxième ?

La parfaite, voyons !

Je l'entends rire d'ici. Je souris.

Faustine la parfaite chiante.

C'est cela même.

Effectivement cela te va comme un gant. Je remercierai tes parents.

Au souvenir de mes parents, mon sourire s'efface rapidement. La tristesse me gagne. Sont-ils arrivés en Irlande ? Sont-ils bien installés ?

Pardon bébé.

Alaric a dû sentir mon état. Moins d'une minute après, il se tient là, devant moi, un plateau chargé de nourritures dans les mains. Un sourire contrit se dessine sur ses lèvres. Je hoche la tête, c'est bon, ça va aller. Il comprend s'installe près de moi et me dit :

– Bien. Mange maintenant, ensuite nous parlerons.

– Bien votre Seigneurie.

Les Gardiennes, tome 1, FaustineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant