Chapitre 29 ✅

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Vendredi 31 mai, 7h57

Un nouveau jour commence et j'ai mal partout. Sans doute qu'un peu de sport ne me ferait pas de mal mais j'ai la flemme et surtout j'ai ça en horreur !
Je suis dans notre lit. Alaric dort paisiblement dans mon dos, sa tête contre la mienne, ses bras m'enlaçant tendrement.

Les évènements de la veille me reviennent successivement en mémoire et s'arrêtent sur ma soirée avec Alaric. À la pensée de ma première sortie nocturne sous forme lupine, un sourire naît sur mon visage. C'était une soirée magique. Nos loups se sont enfin trouvés. Nous nous sommes retrouvés. Nous avons joué, couru à travers bois, discuté et ... enfin bref, c'était une soirée riche, spéciale et intense. Hier soir, Alaric a répondu à toutes mes interrogations. Ainsi, j'ai appris que les loups-garous grandissent aussi vite que les humains jusque l'âge de seize ans. Leur première transformation vers dix sept ans, a toujours lieu un soir de pleine lune. Les premières années, les suivantes en sont même dépendantes. Ensuite, elles deviennent de plus en plus facile à maîtriser. Seul un loup avec beaucoup d'expérience sait muter comme je l'ai fait par deux fois hier. Selon Alaric, je suis exceptionnelle. Selon moi, je suis anormale. J'aimerais en connaitre la raison. Est-ce ma partie gardienne qui est à l'origine de mes pouvoirs surdéveloppés ou alors ma mutation tardive ? Chacune de mes nouvelles facultés me heurtent de plein fouet et pourtant je ne souffre pas. Alaric m'a expliqué que les premières transformations étaient extrêmement douloureuses. Si elles n'étaient pas bien encadrées, la ville serait à feu et à sang les soirs de pleine lune. Personnellement, je n'ai rien ressenti de tel. Je n'ai éprouvé que puissance et délivrance. Ma louve attendait ce moment avec impatience. J'aimerais des réponses mais je crains que personne ne puisse m'en donner.

Le réveil d'Alaric se met à sonner me coupant dans mes réflexions. Son corps se presse contre le mien. Je ferme les yeux pour savourer au mieux cette sensation de bien être.

– Bonjour puce.

– Bonjour géant.

Il m'embrasse le cou et commence à se lever, je me tourne pour le regarder. Il sort du lit dans le plus simple appareil. Il est sublime, un véritable dieu grec.

– Où vas-tu ?

– Nous sommes vendredi, j'emmène Liam à l'école.

– Attends, je vais venir avec toi.

Il se gratte la nuque avant de passer sa main sur son visage. À tous les coups, il ne veut pas que je vienne, il cherche ses mots.

– Écoute Faustine...

Ho ça pue.

– Je préfère que tu restes ici aujourd'hui.

Je le regarde sans m'emporter, je fais des progrès. J'attends sagement le dénouement de ce dialogue pour l'instant un peu trop flou à mon goût.

Il souffle avant de me faire face.

– Avant que tu ne t'énerves, je ne veux pas t'évincer de la vie de Liam. Je veux simplement vous protéger.

– Oui mais encore.

– Tu endosses à peine ton nouveau statut d'Alpha. Tu vas devoir t'imposer auprès des ...

– de toutes tes maîtresses ?

Je boue, gestion de la colère ? On repassera !

– Pas toutes, non le problème est que nombreux vont être ceux à vouloir te défier. Femmes comme hommes. Ne montre pas ton intérêt pour Liam tout de suite. Impose ta loi avant.

Je commence à comprendre. C'est comme dans Kate Daniels quand Curran était au plus mal et Kate a dû s'imposer. Se battre encore et encore pour affirmer sa place. Vais-je devoir faire la même chose ? Bon, te monte pas le bourrichon ma fille. Tu aviseras !

Les Gardiennes, tome 1, FaustineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant