Chapitre 47 ✅

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Dimanche 2 juin, 1h51

Le trajet jusqu'à son appartement était très court, deux minutes tout au plus. Aucun de nous n'a parlé. La colère d'Alaric a du mal à tomber, pourtant, il faut qu'il se repose, nous n'avons presque pas dormi la nuit dernière. Un grondement sifflant accueille ce souvenir. Mes yeux se lèvent au ciel. Je le comprends mais cela me fatigue, c'est épuisant  de faire attention à nos pensées en permanence.

Je suis d'accord ma belle.

La voiture est garée dans un parking souterrain, sous son immeuble. À présent nous attendons l'ascenseur qui nous mènera à son appartement. Il prend ma main dans la sienne tiède, vivante, sans entrelacer nos doigts. Ce simple contact me fait un bien fou et me détend. Je souffle doucement, lui, sourit légèrement, les yeux rivés au sol. Je ne peux pourtant pas savourer ce moment, Alaric ressent mon apaisement soudain et s'énerve encore plus. Je lâche Oscar non sans ressentir une certaine frustration. Je le suis dans la cabine d'ascenseur. Son regard se promène sur mon corps, me mettant mal à l'aise et me donnant très chaud en même temps. Je détourne les yeux et me concentre sur le tableau de commande, mais rien n'y fait, je sens ses yeux sur moi.

Arrête s'il te plaît.

Pourquoi ?

Tu le sais très bien. Arrête.

Il s'exécute à contre cœur.

Nous arrivons au dernier étage. Il n'y a qu'une porte dans le couloir. Son appartement doit occuper tout le dernier étage.

En réalité seul la moitié de la surface est destinée à mon habitation, l'autre est mon jardin privé avec piscine. C'est Alaric qui me l'a offert il y a une cinquantaine d'année.

Pourquoi ?

Il tousse comme s'il avait faillit s'étrangler et ouvre la porte. Mouais.

– Viens, je vais te faire visiter.

Il entre dans l'appartement. Je lui attrape le bras et le force à me faire face.

– Tu crois vraiment que je vais laisser tomber. Tu m'as prise pour une décérébrée sans mémoire vive ?

Il rit et se gratte la nuque, gêné. Je plisse les yeux et réitère ma question.

– Pourquoi t-a t-il offert cet appartement ?

Il plante ses yeux dans les miens. Et ne dit rien. OK ! Énervée, je me lance à l'assaut de son esprit et j'y trouve un souvenir.

Une orgie, une putain d'orgie ! Mon cœur tambourine dans ma poitrine quand je reconnais Alaric nu entre les mains de deux poupées blondes. Alphonse, Louis, John et d'autres sont là. Ces images me font mal. Les yeux par lesquelles je regarde ce souvenir, se pose plus bas, une plantureuse rousse est en train de faire une magnifique ... Ho bordel ! NON ! Je sors en vitesse de son esprit et lui envoie une claque magistrale !

– Comment Oses-tu ?!

– Comme ça.

Il implante une vue dans mon esprit, l'enfoiré. Le même endroit, Alaric est toujours sur le canapé sauf qu'il n'y a que moi sur lui, nous sommes nus tous les deux ! Oscar s'avance rapidement vers moi, je tourne la tête et lui souris. Il est prêt à me...

Je renvoie sa vision avec force à son propriétaire et lui balance un crochet du droit cette fois-ci ! Il recule et atterrit sur le mur derrière lui. Bizarrement ce n'est pas tant l'image en elle même qui me dérange, c'est ce que tout cela sous-entend !

Les Gardiennes, tome 1, FaustineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant