Chapitre 26 ✅

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Jeudi 30 mai, 8h57

La quantité de nourriture que j'ai ingurgité est impressionnante. Comment ai-je pu manger autant ?! Je m'étends sur notre lit, repue. Alaric sourit, vient s'étendre près de moi. Il entrelace nos doigts, fait danser nos mains. Ce serait presque hypnotisant.

– Tu es si petite pour une louve.

Il a l'air de trouver cela fascinant.

– Je suis une demi-louve.

Il hoche la tête et reste là à contempler nos mains, un air de bonheur sur le visage. Qu'il en profite car ça ne va pas durer. Notre conversation arrive à grand pas. HA, ha, ha... rire de dément !

– Où est Liam ?

– Dans sa chambre, il regarde les dessins animés.

Je reprends ma main et m'assieds en tailleur sur le lit.

– Bien parlons.

– Pourquoi ai-je l'impression que je vais me faire engueuler ?

Je tourne vivement ma tête vers lui, les lèvres remontées en un rictus cruels, les yeux exorbités.

– Parce que c'est le cas mon cher.

Il se redresse pour poser son dos sur la tête de lit. Il croise les bras et fait jouer ses muscles. C'est petit, très petit. Ma langue ne peut pas s'empêcher de venir chatouiller mes lèvres. Argh ! Il m'énerve.

– Tes méthodes de brouillage d'esprit ne fonctionneront pas sur moi, alors arrête tout de suite ce petit jeu et enfile un t-shirt s'il te plaît.

– J'ai chaud et je n'ai pas besoin de me couvrir si mes méthodes ne fonctionnent pas.

J'ouvre la bouche, une fois, deux fois et la referme pour de bon. Il m'agace ! Je souffle et reprends :

– Bien ! Reste comme ça.

Il me sourit, vainqueur et joue de ses muscles. Qu'est-ce qu'il est prétentieux !!! Non mais je vous jure.

– Bon, tu as fini de te pavaner ?

Il hausse les épaules et continue, le regard malicieux et sensuel. Un gosse. C'est un gosse de 96 ans ! Je ferme les yeux et me pince l'arrête du nez.

– Donc, à partir de maintenant, je t'interdis de partir où que ce soit sans que j'en sois au courant et si, pour je ne sais quelle raison, tu dois quand même partir, je dois avoir un moyen de te joindre.

Alaric a soudain perdu toute trace d'effronterie. Ses pupilles sont dilatées et les filaments dorés quittent peu à peu ses yeux. Ça pue la colère contenue.

– Les ordres me filent de l'urticaire. Je ne vais pas modifier ma façon de gouverner ma meute pour toi. Je n'ai à rendre de compte à personne. Je suis un Alpha et ce n'est pas une...

Je sens mes yeux devenir électriques, il me fout en rogne, je le coupe, tranchante.

– Stop, n'en dis pas plus. Tu le regretterais.

Sa respiration est lente mais forte, signe qu'il fait d'énormes efforts pour ne pas exploser. Moi, j'ai les yeux étrécis et un rapide coup d'œil dans le miroir près du lit me confirme qu'un bel orage y a élu domicile.

– Ne me donne pas d'ordre.

– Je n'aurais pas à t'en donner si tu n'agissais pas ainsi.

Nos voix sont basses mais vibrantes de rages.

– Ne me laisse plus jamais sans nouvelles.

– Je t'ai fait dire que j'allais bien.

Je ris nerveusement, excédée.

Les Gardiennes, tome 1, FaustineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant