Colère

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Tuer des gens, même s'ils font partis d'Eden's Gate me procurait toujours un sentiment d'inconfort, de culpabilité. Après tout, ils n'étaient que des pauvres gens qui ont été embobinés pour suivre les Seed.

Pourtant, actuellement, tuer les illuminés de la secte ne me procurait aucune sensation. J'étais devenue une machine à tuer, n'étais-ce pas ce qu'on attendait de moi?

La voix de John résonnait dans les froids couloirs, remplis de cadavres. J'arrivai finalement devant une porte blindée, derrière laquelle John parlait à Hudson, qui était toujours en larmes. Cette vision ne fit que renforcer la haine que je portais envers cet homme.

Il se retourna vers moi et vint gracieusement s'approcher de la petite fenêtre.

« Tu as échoué le test. » il secoua négativement. Son sourire s'accentua devant ma mine haineuse. S'il n'y avait pas eu de porte pour le protéger, je lui aurais sauté dessus. « Ton pêché est... la colère. Vas. Enfuis-toi, mais je te retrouverais. Pendant ce temps je vais pouvoir m'acharner sur l'officier Hudson. » finit-il avec un clin d'oeil. Il pivota vers Hudson et quitta la pièce, sous ses hurlements.

Les portes s'ouvrirent, me laissant la voie libre. Je courais, le plus vite possible, même s'il n'y avait personne. Je voulais quitter cet endroit le plus vite possible.

« Laissez la pécheresse fuir. Dieu me guidera de nouveau vers elle. »

Les larmes éclatèrent, mais pas des larmes de tristesse, des larmes de haine. Sa manière de parler, la manière dont il traitait Hudson, me faisait mal au cœur. Après tout, ce devait être la première fois que j'étais exposée à de la vrai violence. Il est normal que ça me marque autant.

J'arrivai rapidement sur un petit pont. Au loin, le bunker était toujours là, attendant mon retour.

« Putain petite, ça va? Ça fait un baille qu'on a pas eu de nouvelle de toi... Content de savoir que tu vas bien. »

Il coupa la ligne et je souris, Dutch était avec moi depuis le début. J'essuyai mes larmes et attendis, encore et encore, mais rien. Uniquement le silence.

Seul Dutch se préoccupais de moi? Personne autre m'appela pour savoir si j'allais bien. Mais bon, après tout, il faut dire que nous n'étions pas tous meilleurs amis, mais j'aurais au moins voulu recevoir un appel de Mary May...

Tous ces évènements si frais ne me donnèrent guère envie de retourner à Fall's End, auprès de la résistance. Du moins, pour l'instant. J'avais envie d'être seule. De toute manière, la colère était toujours en moi, j'avais besoin de décompresser dans mon coin.

Jamais mais au grand jamais je n'avais ressentis une aussi grande haine envers quelqu'un, et pour être franchement ça m'effrayait quelque peu.

La colère est ton pêché...

La nuit tombait peu à peu, j'avais marché toute la journée et je m'étais retrouvée au milieu de la forêt.
Mes pieds me faisaient extrêmement souffrir. Je m'adossai à un arbre, puis soupirai. Les forêts d'Hope Country étaient magnifiques. Au loin, un reflet lumineux attira mon attention. Je me levai avec difficulté et allai voir. C'était la porte d'un bunker dissimulée sous quelques feuilles. Étrangement, je réussis à l'ouvrir.

« Bonsoir, il y a quelqu'un? » demandai-je. Aucune réponse.

Je rentrai alors, décidant que ça sera mon lieu de repos. Le bunker était immense. Il y avait des cellules et une chambre. Étrange...

Je laissai mon inquiétude et allai me trouver de nouveaux vêtements...

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Je passai une semaine entière dans ce bunker abandonné qui était désormais le miens. Sur une carte, je marquai sa position, pour ne pas l'oublier et je repris la route vers Fall's End.

Cette semaine de repos m'avait fait le plus grand bien, j'avais pu refouler ma colère sur les arbres avoisinants et je me sentais désormais libre.

Heureusement, les membres de la résistance avaient été compréhensifs au niveau de mon burn out.
Je dois avouer qu'ils m'avaient manqué.

J'avais pu faire de merveilleuses rencontres et ma vie sociale reprenait vie.

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Un mois. Un mois s'était écoulé depuis ma dernière visite chez John. On avait connecté entre-temps, mon talkie-walkie à la radio des tarés. Je pouvais donc savoir se qu'ils mijotaient. À chaque soir, John faisait un discours qui m'était complètement adressé dans lequel il disait combien j'étais dangereuse et que j'étais la plus grande pécheresse du compté.

Au début, ses discours réveillait en moi la haine, mais au fils du temps je m'y suis habituée.

J'avais finalement décidé d'aller voir le Pasteur Jérôme. Il m'avait envoyé à la ferme à cochons, pour sauver des otages. J'avais facilement remplis ma mission.

« Je crois que tu ne comprends pas, je t'avais laissé une dernière chance, une dernière chance pour te rattraper, pour rattraper ta misérable vie! hurla-t-il, visiblement fâché. « Mais il est temps pour toi de payer. Tes amis, ils sont avec moi, ils devront expier leurs pêchers, tout comme toi. Mais si tu viens, leur souffrance sera plus minime. À toi de choisir, officier. »

Ses mots auraient dû me mettre en rogne, me blesser, m'effrayer. Mais actuellement, je ne ressentais rien.

Il était temps d'en finir avec lui.

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J'arrivai assez rapidement à l'Église de Fall's End, John ne m'avait pas indiqué qu'il se trouvait là, mais dès que j'arrivai dans la ville, les clochers de l'Église sonnaient et un tapis rouge était posé devant le lieu sacré.

Je pris une grande inspiration et poussait la porte.

S'en suit de cris, de rire, d'un taré, d'un coup à la tête et puis plus rien.

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Chapitre cours, assez ennuyant, mais essentiel.

Wecolme at Eden's Gate - [1] [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant