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La question n'a cessé de me tarauder l'esprit, me coupant des paroles d'Adrien au sujet de l'Histoire. C'est vrai ça, Que va-t-il se passer ? Il me parle comme si rien ne s'était jamais passé, alors que dans le fond, nous savons tous les deux que notre relation ne sera plus jamais la même. Dans les films, il y a toujours ce bond en avant qui ai fait, lorsque enfin, l'un des protagonistes déclare sa flamme à l'autre. Et après cela, on les voit ensemble, heureux, confiants, amoureux. Mais dans la réalité, nous ne pouvons nous permettre d'avancer les aiguilles d'une montre juste pour passer ce moment délicat à toute vitesse.

Mais est-ce réellement aussi compliqué que cela, au point de ne pas vouloir le montrer dans ces films à l'eau de rose ? Que devrais-je faire, dans ce cas ? Me jeter à son coup, et l'embrasser, comme aurais pu le faire Bella avec Richard, ce bel inconnu qu'elle ne connaissait même pas depuis un an ? Pour qui me ferais-je passer en faisant ça ? Probablement pas moi.

Un soupire m'échappe, interrompant Adrien dans son long monologue.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien. Je... Je pense que le mieux à faire, c'est que je t'envoie un modèle.

- D'accord, fait-il en se rapprochant de moi. Alors on fait quoi ?

La douleur qu'il inflige à ses doigts témoigne de sa nervosité. Mais bien que tout cela soit très excitant, d'une part, car c'est très nouveau pour moi, et d'autre part parce que c'est un rêve qui se réalise, je ne préfère pas rester. Cette question continuera à me tordre l'esprit jusqu'à tant que je ne lui trouverais pas une réponse. Sois, l'angoisse qui oppresse mon corps et bien trop importante pour que je puisse profiter pleinement de ce moment aux côtés d'Adrien. La meilleure chose à faire est de me retirer le temps que je mette un peu tout cela au clair. Et puis, j'ai une longue nuit qui m'attend.

- Désolé Adrien, mais je ne me sens pas très bien, je vais devoir rentrer, m'excusé-je en me dirigeant vers le salon, ma sacoche rose écrasée par ma main moite.

Mais alors que je me presse vers la sortie, Félix vient s'interposer entre la porte et moi, ma veste en main.

- Viens donc, je te raccompagne, dit-il en me tendant mon manteau.

Il accompagne son geste d'un large sourire hypocrite. Ses cheveux blond-platine virevoltent autours de son long visage émincé lorsque la porte s'ouvre en grand sur le jardin fleuris. Mais juste avant que je ne la passe, Adrien s'empresse de ma rattraper et m'oblige à me baisser afin qu'il puisse déposer un doux baiser sur ma joue. Je m'empourpre aussitôt, mais ne cherche même pas à le cacher. Je lui adresse un large sourire avant de rejoindre d'un pas hésitant son frère.

Il m'ouvre la portière côté passager d'une grâce atypique, puis s'installe au volant. Je suis aucunement rassurée de savoir que ce véhicule est sous le contrôle total de ce terrifiant personnage.

- Je ne veux plus que tu t'approches de mon frère, est-ce clair ?

J'ignore si je dois prendre au sérieux cet individu à l'air si fragile, ou plutôt me poser des questions sur les paroles qu'il a prononcé de sa voix puissante.

- Et pourquoi cela ? l'interrogé-je, un soupçon d'inquiétude dans ma voix.

Il demeure silencieux, dédaignant les explications qu'il me doit. Il préfère poursuivre la conversation avec ses questions :

- Où as-tu tes boucles d'oreille ?

- Pourquoi devrais-je te répondre alors que tu as ignoré ma question ?

Une nouvelle fois, il se tait. Étrangement, le silence est bien plus apprécié que la grosse voix du conducteur. S'il prononce encore une question, je serai au comble de l'exaspération. C'est bien la dernière fois que j'accepte quoi-que-ce-soit de sa part.

- On est arrivé.

Je jette un coup d'œil dehors, et c'est dans une stupéfaction glaçante que je découvre la boutique de mes parents. Comment sait-il où j'habite ? Je jette un regard inquiet dans sa direction, mais ne parviens pas à déchiffrer l'émotion qu'il tente de cacher derrière son masque d'impassibilité.

Je descends de la voiture, les jambes flageolantes, et il claque la porte derrière moi avant de repartir à toute vitesse. Je ne reste pas plus longtemps dehors, une voix apeurée me poussant à trouver refuge dans l'envoûtante boulangerie de mes parents.

- Marinette, enfin ! s'exclame ma mère. Où étais-tu passée ?

- Quoi ? Je...

Je ne l'ai pas prévenu. Comment puis-je être aussi tête en l'air ?

- J'étais chez Adrien. Je suis vraiment désolé, j'ai oublié de t'envoyer un message.

- J'ai essayé de t'appeler, pourquoi n'as-tu pas répondu ?

- J'ai laissé mon téléphone dans mon sac, et nous ne sommes pas restés dans sa chambre.

Elle jette un étrange coup d'œil derrière moi, puis croire les bras, un sourcil levé.

- Et ton sac, où est-il ?

Je tâtonne aussitôt mon dos avant de m'effondrer, épuisée par tous ces oublis. D'un geste délicat, ma mère me redresse la tête et m'assure que ce n'est rien. Cependant, elle m'ordonne de trouver une solution pour faire mes devoirs avant de me laisser rejoindre ma chambre, où Tikki m'attend sagement.

- Je suis vraiment désolé Marinette, s'excuse-t-elle, mais j'étais vraiment trop exténuée pour t'accompagner aujourd'hui.

- Ne t'en fais pas, j'ai passé une journée presque formidable.

Elle aurait pu l'être, si seulement Félix n'avait pas été là.

Je sens la colère s'emparer à nouveau de mon corps frémissantencore de ces minutes effrayantes qu'il m'a fait vivre.

La douce odeur d'une magnifique tarte aux pommes fait soudainement la température. Ma porte s'ouvre, laissant paraître le petit visage de ma mère attentionnée.

- Tiens, dit-elle en me tendant une part délicatement enveloppée dans du sopalin.

- C'est papa qui l'a faite ?

Elle secoue la tête, désolée.

- Comment il va ?

- Il a un peu de fièvre.

- Tu devrais appeler un médecin.

- C'est déjà fait, m'assuré-je, et il a assuré que ton père n'est pas porteur de mutagène quelconque. Tout va bien, il a juste une petite grippe passagère. Allez, dépêche-toi de faire tes devoirs, et essaie de te coucher tôt ce soir, s'il te plaît.

Elle m'embrasse tendrement la joue et me laisse déguster en silence la succuleuse tarte aux pommes. Je ne suis pas vraiment rassurée au sujet de mon père. Avec tous ces mutants qui traînent dans la ville, cela ne m'étonnerait pas que quelqu'un ait attrapé un de ces fichus mutagène.

Malgré tout, je me dois de mettre tout cela de côté, afin de rester concentrée sur mes devoirs. Grâce à l'aide précieuse d'Alya, je parviens à faire une partie des exercices demandés. Mais les minutes défilant bien plus rapidement lorsqu'on est occupé, je suis forcée de mettre un terme à mes devoirs pour m'envoler au-dessus des toits de Paris dans la sombre nuit de ce chaud mois de mai.

Et voilà pour vous le seizième chapitre des cette FanFiction ! Dites-moi ce que vous en avez pensé en commentaire ;)

~~~~~~~Notes~~~~~~~

Bella avec Richard, ce bel inconnu qu'elle ne connaissait même pas depuis un an : tiré de la Saga Twilight. Dans cette dernière, Bella, la protagoniste, tombe amoureuse d'un garçon de sa classe, alors qu'elle vient d'emménager en ville. Les choses se passent très vite entre eux deux.

~~~~~~Et voilà !~~~~~~

Black - A Miraculous FanFiction [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant