Les premiers rayons me caressent délicatement le visage, et me sortent doucement de mon lourd sommeil, qui n'a été très vivifiant d'ailleurs. Tikki sommeille toujours, dans un petit lit en carton peint en vert-pomme.
- Encore une nouvelle journée, soufflé-je.
Le quotidien des cours devient de plus en plus lassant. La seule motivation qui me donne le courage de quitter mon lit chaque matin, plus difficile les uns que les autres, c'est Adrien. Même si je bafouille souvent en sa présence, et que je rougis considérablement, cela ne m'empêche pas d'apprécier pleinement sa compagnie apaisante.
J'attache mes courts cheveux en une haute queue de cheval, afin qu'ils ne me dérangent pas durant cette journée qui s'annonce être chaude. Dehors, un rayonnant soleil demeure maître des cieux tandis qu'une étrange fumée s'échappe du goudron sous ses puissants vaisseaux de chaleur. Mes boucles d'oreille sont masquées par quelques mèches trop courtes pour être attachées.
Mon père n'est toujours pas levé lorsque je descends. Cela commence à m'inquiéter sérieusement.
- Coucou ma chérie, fait maman en m'embrassant. Ton père demande si tu as montré le mot à la directrice du lycée.
- Le... Le mot ?
Avec tout ce qu'il s'est passé hier, j'ai complétement oublié ça.
- Promis, je lui montre avant ce soir ! dis-je avant d'engloutir d'une traite mon bol de lait.
Maman m'adresse un dernier tendre sourire, avant que je ne quitte la maison. La plupart des Parisiens se sont badigeonnés de crème solaire, et marche avec leur parasol en main. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu une journée aussi ensoleillée.
A l'arrêt de bus, la plupart des adolescents prennent le soleil, leur mp3 en main, les écouteurs enfoncés dans les oreilles. Personne n'est assis sur le banc en métal. Pas besoin de se demander pourquoi.
Je n'aperçois aucun bus dans les horizons. Les minutes s'écoulent sans qu'aucun bus ne pointe le bout de son nez. Au loin, une longue voiture argentée s'approche de l'arrêt. Sans même voir qui se trouve à l'intérieur, je sais qui en est le passager : Adrien.
Mon cœur s'emballe au fur et à mesure que la voiture s'approche de l'arrêt. Adrien, assit à l'arrière, un coude posé sur le bord de la fenêtre, regarde la route d'un air ennuyé. Alors que la limousine grise passe juste devant moi, son regard se pose sur moi. Je m'empourpre aussitôt tandis qu'il s'éloigne de moi. Son visage disparaît de ma vue et la voiture s'arrête, tout comme mon cœur lorsque tous les clignotants s'allument pour avertir les autres véhicules qu'ils s'arrêtent pour un petit moment.
- Marinette ! crie Adrien, penché au-dessus de la portière, on t'emmène ?
Ma langue incapable de formuler le moindre mot, je me contente d'opiner et de le rejoindre d'une marche maladroite. Je fais le tour, en évitant de me faire écraser par les autres voitures. La portière s'ouvre sans que j'aie à tirer la poignée. Tout s'explique lorsque je découvre l'autre passager de la voiture. C'est un grand garçon, aux cheveux blonds long, qui lui arrivent au niveau de la nuque. Son visage est long et mince. Une aura mystérieuse émane de cet être en costume. Ses grands yeux gris se lèvent sur moi. Ce regard me fait un drôle d'effet. J'ai l'impression d'avoir déjà ressenti cet étrange sentiment.
L'homme se lève, une main sur le torse, comme pour maintenir fermer son veston taupe sans manche. Il me laisse entrer, et m'asseoir juste à côté d'Adrien.
- Merci, murmuré-je, intimidée par la présence de cet inconnu.
Hormis ses cheveux blonds et raides, il n'y a rien qui puisse confirmer qu'il s'agit d'un proche de mon ami. Il ne décroche pas un mot de tout le trajet. Seul le ronronnement de la voiture comble le silence qui tente tant bien que mal de s'imposer dans ce luxueux véhicule. Lorsqu'enfin nous arrivons devant l'imposant lycée de marbre, le silencieux passager ouvre la portière et se charge de sortir le fauteuil roulant du coffre et de l'apporter à Adrien.
Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi leste et d'une telle grâce. En voulant sortir de la voiture, je me prends les pieds dans le sac de mon ami, et tombe tête la première dehors. Je parviens à me rattraper sur l'étranger qui accompagne Adrien. Il m'aide à me relever et son regard change soudainement. Ses yeux gris se sont d'avantage ouverts, comme s'il était surpris. Mais c'est bien la seule chose qui ait changé sur son visage casi impassible. Il approche doucement sa main de mon visage. Je suis terriblement rouge, et totalement tétanisée par son geste quelque peu embarrassant. Mais lorsque ses doigts se déposent sur les mèches qui gardent cachées mes boucles d'oreille, je ne me laisse aucunement faire. Je me libère de son emprise en m'accroupissant, récupère mon sac ainsi que celui d'Adrien et rejoins les marches au pas de course.
Une fois sûre d'être assez loin de lui, je m'autorise à m'arrêter. Adrien rit tandis que l'homme mystérieux m'observe étrangement depuis la voiture. Les deux jeunes hommes se séparent en se saluant d'un geste de la main. Un des rayons de soleil vient se refléter sur la main de l'homme au costume gris.
- Il ne me dit rien qui vaille celui-là, marmonné-je.
- Quoi ?
Je sursaute tout en poussant un cri strident. Ce n'est qu'Alya.
- Pourquoi est-ce que tu as le sac d'Adrien, demande-t-elle, un air amusé plaqué sur son visage carré.
Ma main se met aussitôt à trembler lorsque je reprends conscience de la valeur de l'objet que je tiens. Je jette la chose en question, un sentiment de panique semant le chaos à l'intérieur de moi.
- Non, mais je rêve, soupire Alya en s'en allant récupérer le sac. Tiens, va le lui rendre.
Elle me pousse dans les marches, tout en m'obligeant à tenir le sac dans mes mains moites. Je dévale l'escalier à toute allure, et manque de justesse de finir dans les buissons qui bordent la trottoir et entoure le lycée. Un grincement pénible et irrégulier parvient péniblement à mes oreilles. Je soupire, soulagée d'avoir évité une catastrophe, et de ne pas m'être ridiculisée devant Adrien.
Un rire harmonieux me fait regretter cette dernière pensée.
- Tout va bien, Marinette ? glousse Adrien.
Je lui donne son sac et m'en vais avant qu'il ne remarque mes jouespourpres. Comment fais-je pour me mettre dans de telles situations ?Mais je m'arrête subitement, me souvenant que j'ai quelque chose àlui demander. Après réflexion, je décide de remettre cela à cetteaprès-midi. Après tout, je me suis assez mise dans l'embarras comme ça.
Hey ! Voici le douzième chapitre ! Bonne lecture !
VOUS LISEZ
Black - A Miraculous FanFiction [Réécriture]
Fanfiction/!\ risques de spoils /!\ Marinette Dupain-Cheng a seulement treize ans lorsqu'elle découvre Tikki, qui la fera devenir Ladybug, l'héroïne tant appréciée de Paris. Voilà que quatre ans sont passés depuis cette rencontre qui a donné un nouveau tourna...