Mon cœur a fait un douloureux bond dans ma poitrine. Qu'est-ce que cela signifie ? J'ai l'impression que Wayzz a la réponse à cette question, mais cela ne servirait à rien de la lui poser : je connais moi-même ce que tout cela veut dire.
***
Je suis partie avant que l'un des deux n'ajoute quelque chose. Une bonne nouvelle. Ça aurait du être une bonne nouvelle. Au lieu de ça, j'apprends que Chat Noir a abandonné son rôle de super-héros pour donner son Miraculous à quelqu'un d'autre. Pourquoi avoir décidé cela ? Alors, c'est définitif. Je ne le reverrais plus jamais ? Un hurlement de colère s'échappe de mon être brûlant de tristesse et de dégoût. J'éclate en sanglots au milieu de la foule qui poursuit son chemin, comme si je n'existais pas.Personne ne me lance le moindre regard, pas même les jeunes enfants. C'est vrai. J'avais oublié que les passants ont pris l'habitude de voir des gens fondre en larmes en public, surtout après l'attaque d'un mutant. Comment ai-je pu oublier cela, alors que je suis responsable chaque jour d'au moins d'une mort. Et lorsque cela n'arrive pas, les journalistes trouvent tout de même quelque chose à me reprocher. Ils vont probablement dénoncer la "violence" dont j'use pour venir à bout des monstres sanguinaires en prenant une photo du bus que l'un d'eux a abîmé.
- Marinette, murmure Tikki depuis la petite poche de ma chemise, vois le bon côté des choses : Chat Noir n'est probablement pas mort !
- Cela ne m'avance à rien. Ce n'est pas une certitude. J'en suis toujours au même point. Ou presque. Au moins maintenant, je suis sûr que je ne reverrais plus mon véritable partenaire.
Je sèche mes larmes et m'assois en tailleur le temps de me calmer. Tikki a tout de même raison. Si Chat Noir s'est débarrassé de son Miraculous lui-même, cela veut forcément dire qu'il est encore vivant. Mais si... Mais si peu de temps après avoir abandonné l'idée d'être un super-héros, il est mort, et que la personne qui a la bague est peut-être celle qui est tombée dessus par hasard. Chat Noir n'a donc peut-être pas donné son Miraculous.
Mais il y a tellement d'aléas possibles... Soudain, me vient une idée. Je bondis sur mes jambes et cours jusqu'à ne plus avoir de souffle. Dans une ruelle déserte, je sors de mon sac mon yo-yo, le lance vers le balcon qui se trouve au-dessus de ma chambre, et commence à grimper la paroi.
- Marinette, arrête, c'est bien trop dangereux.
-Tu sais ce qui est véritablement dangereux, Tikki ? C'est que quelqu'un te voit.
Elle se cache aussitôt. Elle a tout de même raison : si je venais à tomber, ce n'est pas avec des bleus que je rentrerais chez moi, mais plutôt avec des os brisés. Mais je n'ai pas réellement le choix. C'est bien trop risqué de me transformer, même dans une rue déserte. Avec toute la lumière que génère ma transformation, quelqu'un se rendra forcément compte de quelque chose.
Alors, c'est avec la force d'une simple mortelle que je me hisse jusqu'au toit de mon immeuble, haut d'une dizaine de mètres, au minimum. J'arrive en haut à bout de souffle, sans plus aucune force dans les bras pour dérouler mon yo-yo.
- Mais qu'est-ce qui t'a pris ? s'inquiète Tikki. Je trouve que tu prends beaucoup trop de risque en ce moment.
- Probablement parce que je n'accorde plus à la vie la même importance qu'avant, marmonné-je.
- Tu as dit quoi ?
Je lui fais signe de laisser tomber puis tire d'un coup sec sur le yo-yo. Ce dernier s'enroule automatiquement et revient à moi. Cette ascension m'a épuisée. Je commence à regretter d'avoir insisté Alya à ne pas se rendre au Repère ce soir. Je n'aurais pas la force de faire de longs tours de garde après cette journée.
Une fois dans ma chambre, je jette un coup d'œil à l'horloge accrochée au-dessus de mon bureau. Je me suis absentée quatre heures. Le temps passe décidément trop vite. Cela m'étonnerait beaucoup si mes parents n'ont pas remarqué mon absence. Il n'y a qu'une façon de le savoir.
Je déverrouille ma porte et prends une bouffée de courage avant de descendre une à une les marches. Dès que ma mère m'entrevois entre les barreaux de la rambarde, elle bondis hors du canapé pour me prendre dans ses bras.
- Pourquoi est-ce que tu n'as pas répondu lorsque l'on t'a appelé ? s'inquiert-elle en dégageant mon front d'un geste délicat de la main.
- Désolé, je me suis endormie.
Nous rejoignons papa dans le petit salon. Il ne démontre aucune émotion. Son large poing est refermé sur la télécommande. Le journal qui passe à la télé est, comme toujours, présenté par Nadja Chamack. Comme chaque jour, elle présente les "horreurs" causées par Ladybug et ses coéquipières. Le tableau journalier des victimes vides, elle décide donc d'enchaîner directement sur une vidéo amatrice dans laquelle on voit le mutant se diriger tout droit vers le glacier inexistant, puis terminer sa course dans le bus.
"- Nous pouvons encore une fois remercier les installations imposées par le maire, car sans elles, des gens seraient probablement restés dans ce bus, et auraient été les nouvelles victimes de la Team de Ladybug. "
Entendre cela me fait l'effet d'un poignard dans le cœur. Comment en sommes-nous arrivés là ? Peut-être que la situation serait différente si mon Lucky Charm était encore utile. Seulement, ce n'est pas cas. À chaque fois que je l'utilise, une seringue apparaît, laquelle contient un poison pour tuer les mutants. J'en ai parlé à Maître Fu, car cela m'a paru improbable que m'ont pouvoir me donne pour seule solution l'assassinat. Il a affirmé que si mon Lucky Charm faisait apparaître cet objet, c'est qu'il n'y a pas d'autre moyen que celui-ci pour se débarrasser des créatures surnaturelles.
Mon père éteint la télévision puis se tourne vers moi.
- J'ai noté un mot dans ton carnet afin de prendre rendez-vous avec la directrice de ton lycée, m'annonce-t-il
-Mais pourquoi ?!
Il ne me répond pas, et se contente de retourner aux fours. Ce sera le dix-neuvième rendez-vous qu'il prend. Pourquoi s'acharne-t-il ? La directrice n'a aucune réponse à lui apporter sur ce dont il m'arrive.
***
Le dîner se déroule en silence. Je mange suffisamment pour ne pas éveiller une nouvelle fois l'anxiété de mes parents. Une fois le repas terminé, je monte dans ma chambre et m'enferme dans cette dernière.
- Tikki, chuchoté-je, il faut que je te parle.
Le Kwami aux motifs de coccinelle s'approche de moi en volant. Il se pose sur mon épaule, et ouvre grands ses yeux bleus.
-Tu es bien une amie proche de Plagg, n'est-ce pas ?
Elle opine du chef, perplexe.
- Je voudrais que tu récupères des informations sur comment son porteur s'est-il procuré le Miraculous de Chat Noir.
- Je ferais de mon mieux. Je l'ai vu, tu sais. Il ne va vraiment pas bien. Il... Non rien.
Je l'incite à continuer en la fixant droit dans les yeux.
-Il est un peu... dans le même état que toi.
Je me relève et m'en vais me blottir dans ma chaude couette, même si je ne suis pas encore en pyjama. Chat Noir, pensé-je, que t'est-il arrivé ?
Et voilà pour le cinquième chapitre ! J'espère qu'il vous aura plu !
~~~~~~~Notes~~~~~~~
C'est que quelqu'un te voit : Personne ne doit connaître la véritable identité de Ladybug. Par conséquent, personne ne doit savoir qu'elle possède un Kwami.
~~~~~~Et voilà~~~~~~~
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Black - A Miraculous FanFiction [Réécriture]
Fanfiction/!\ risques de spoils /!\ Marinette Dupain-Cheng a seulement treize ans lorsqu'elle découvre Tikki, qui la fera devenir Ladybug, l'héroïne tant appréciée de Paris. Voilà que quatre ans sont passés depuis cette rencontre qui a donné un nouveau tourna...