Black - A Miraculous FanFiction [Réécriture]

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Un cri retentit, menace de scinder l'organe qui s'est arrêté dans ma cage thoracique tant il était puissant. Un grondement terrifiant, animal, que Black semble avoir réprimé durant de longues années. Son étroite carrure s'abat sur la tête de l'immonde créature, qui titube de quelques pas en arrière. Un déferlement de colère s'écoule des hurlements que pousse Black à chacun des coups qu'il porte au visage du mutant. Une pointe de chagrin semble persister dans ce grognement féroce, déchirant tant l'émotion vibre au travers de son écho.

La créature se débat, blessant l'air de ses larges mains boursouflées, terminées par des doigts sans ongle. Un étrange grommellement vibre dans sa gorge, se déchire sous des gémissements arrachés par Black. De son agilité féline, il esquive chaque doigt avec une facilité déconcertante. Il lui taille les paupières de ses griffes, lui assènent de violents coups de son bâton. Lorsqu'il regagne la terre ferme, il déploie l'objet argenté et frappe férocement l'épais talon du monstre, qui s'étale de tout son long dans l'étroite ruelle. Il arrache dans sa chute quelques vitrines, décharne des façades . L'onde de choc soulève des hurlements de terreur dans les habitations les plus proches. Tikki me permet même de percevoir des sanglots étourdissants. Je n'aperçois plus que les énormes pieds du mutant.

Dans ce silence soudain, je devine le bruit de la chaire qui se déchire, une lame qui pénètre ses couches, pour insuffler l'inertie dans le corps de la créature. Un soubresaut la traverse, avant qu'un vibrant soupir ne vienne troubler brièvement la quiétude morbide qui pèse dans la nuit. Le corps inerte du monstre est peu à peu submergé par d'énormes larmes, tandis que le silence est avalé par l'écho lointain du bruissement de la lame dans le cœur de la créature.

Mon corps ploie sous l'écœurement que soulève ce son terrible. Je régurgite le peu de chose que contenait mon estomac sur l'asphalte humide, sans pouvoir arrêter le flot de larmes qui déferlent sur mes joues. D'un seul geste, Black a réduit à néant toutes les chances de ce mutant de recouvrer son humanité. Sa famille. Sa vie. Et je ne peux m'empêcher de songer au vide qui s'est creusé lorsqu'ils ont emmené papa. À ces épines qui se sont enfoncés si profondément, cette prison de roses qui s'est resserrée sur moi. Retenue dans la douleur incommensurable du chagrin et cette affligeante déréliction. Il n'est pas parti pour toujours. Il subsiste toujours une part d'espoir qui laisse à croire que mon père repassera le seuil de l'entrée de la boulangerie, qu'il servira à nouveau du pain avec ce sourire si doux, imprégné de la chaleur des pâtisseries.

Mais ce cadavre est condamné à perdurer dans la mémoire de ceux qui ont aimé ce qu'il fut un jour : un humain.

Une fois encore, mon estomac se crispe, et dans un gémissement de douleur, je me débarrasse du dégoût que m'inspire cet acte.

— Et c'est à cet assassin que tu voulais accorder ta confiance ?

Je suis exténuée. Mes bras tremblent sous mon propre poids. Je ne crois même pas avoir la force suffisante pour me relever. Pour faire face au mépris qui résonne encore dans l'écho de ses paroles. Je me contente de renifler bruyamment, et de secouer la tête, afin de précipiter la chute de quelques larmes. D'autres, plus fines, glissent toujours sur mes lèvres trémulant.

— C'est le seul qui puisse nous aider, persisté-je d'une voix rauque.

Ma gorge me brûle et est saturée d'une nouvelle vague de sanglots que je parviens malgré tout à réprimer.

— Je ne te reconnais plus, avoue Alya dans un soupir de désespoir. Où est passée la jeune héroïne qui voulait préserver chaque forme de vie ? Celle qui était prête à risquer sa vie pour celle de ces monstres ? Celle qui n'a jamais cessé de croire qu'une famille n'attend que leur retour, le retour de ce qu'ils ont un jour pu être ? Où est passée la Ladybug qui...