Je toquais à la grande porte en bois blanche de cette immense maison que je ne considérais pas comme la mienne. Ce n'était pas chez moi.
- Je vous ai déjà dit que je n'étais pas intéressé par vos aspirateurs à la con. Cette voix je la reconnaissais entre mille, rauque et grave, elle appartenait à cet abruti. Aaron Evans. La porte s'ouvrait brusquement devant moi, je sursautais, surprise. Il n'avait pas changé, peut-être qu'il s'était affirmé un peu plus. Il était un plus grand, il devait frôler le mètre quatre-vingt-cinq. Il était plus musclé, plus imposant. Ses yeux étaient d'un bleu azur, mélangé au gris, son regard froid détaillait mon corps, le scrutait, il cherchait quelque chose à me reprocher, une remarque à faire. Ses lèvres charnues étaient maintenant transpercées par un anneau sur la lèvre inférieure. Sa mâchoire carré, ces fossettes qui creusaient ses joues. Sa peau dorée, qui avait l'air si douce, plus douce que son caractère en tout cas. Ses cheveux noirs corbeaux formaient de légères bouclettes en bataille, l'une d'entre elles tombait sur son il est j'avais envie de la remettre à sa place mais j'étais incapable de parler, hypnotisée une longue cicatrice balafrée qui traversait son il. Cette marque n'était pas là la dernière fois, il avait donc dû se battre à nouveau, pour préserver sa place du roi du monde qu'il voulait tant préserver, chérir. Bon ok, la dernière fois que je l'ai croisé, j'avais seize ans, mais quand même. Il avait évolué en deux ans, que ce soit en bon ou en mauvais. Il était surtout aussi sexy que le diable.- Et bien non, ce n'est que moi. Je levais les bras et tentais une posture plus décontractée mais son regard me gênait, je me tortillais sur place. Un sourire amusé parvenait sur ses lèvres charnues qui semblaient si douces.
- Mouais. J'aurai encore préféré que ce soit cette espèce d'abruti et son aspirateur à la con.
- Moi aussi je suis contente de te revoir. Je lui tendais un faux sourire. Il passait sa langue sur l'anneau argenté, il jouait avec.
- Plaisir non partagé, Owens. Il me rendait le même sourire hypocrite et ouvrait la porte en grand, me laissant un passage pour rentrer.
- C'était ironique, Évans. Sans un mot de plus, je rentrais dans la maison et me dirigeais vers les escaliers en bois qui menaient à l'étage. Je montais les marches, doucement avec cette lourde valise qui traînait derrière moi. Je redoutais le moment où j'allais pénétrer cette chambre qui m'était attribué, mais que je ne considérais pas comme la mienne pour autant. Rien n'avait changé, les mêmes murs peints en blanc sans aucune décoration, le même parquet cendré, le même lit beige avec des tiroirs de rangement et un sommier en tissu. Les draps étaient blancs. Même la porte de petite pièce donnant sur le dressing était blanche, tout comme la pièce. Mon piano n'avait pas changé de place, il était collé à ma fenêtre, un peu en dessous du rebord, ce qui me permettait tout de même de découvrir ainsi que de fermer la fenêtre et les rideaux. Des rideaux blancs, bien sûr. Je me regardais dans le miroir juste en face de mon lit, moi non plus je n'avais pas changé. La même tignasse blonde. Mes cheveux étaient arrachés en un chignon parfait, je m'efforçais toujours de les lisser, empêchant des ondulations naturelles de se former. Cela me prenait du temps puisque j'avais une longueur importante qui m'arrivait en bas du dos. Mes yeux verts habituellement grands étaient plus petits à cause du voyage. Je m'étais maquillée uniquement de mascara et d'une ombre à paupières crème. Je ne tenais pas du teint pâle et des yeux noirs de ma mère. Non, je possédais une couleur de peau assez bronzée, comme si j'avais passé des heures au soleil. Mes yeux et ma couleur de peau venaient de mon père.
Cela dit, j'avais hérité des lèvres charnues, bien remplies et rosées de ma mère. Lorsque j'étais dans ce pensionnat pour riche, je m'efforçais de rendre mon image parfaite. Je ne portais que des vêtements clairs, joyeux, je gardais une certaine classe sur moi en toutes circonstances. Aujourd'hui je portais un chemiser bleu clair avec des zones transparentes au niveau de mon cou. J'avais opté pour un jean serré blanc. Les chaussures que je portais étaient une paire de baskets blanche avec des dessins bleu.
La seule chose qui n'était pas assortie au reste de ma tenue était un collier à la chaîne en argent, un anneau soutenait la pierre de rubis qui y était attachée. Ma mère me l'avait offerte avant que je partes en pensionnat il y a deux ans.
***
Un bruit de voiture qui entrait dans l'allée me sortait de mes pensées, j'arrêtais de jouer du piano et me relevait. Des cris d'enfants me parvenaient. Il s'agissait de Wyatt, mon petit frère de trois ans, bientôt quatre.
Je sortais de ma chambre et descendais les escaliers presque en courant, je manquais de tomber deux fois.- Fais gaffe Owens, tu va finir par tomber à te ruer comme ça dans les escaliers. Aaron était allongé sur le canapé, les yeux fermés, un sourire niais scotché sur le visage.
- Ferme la un peu Evans. Il m'énervais déjà alors que j'étais à peine arrivée.
La porte s'ouvrait et mon petit frère, Wyatt, me sautait dessus. Je lui faisais un bisous avant de saluer ma mère et Boyd, le père de Aaron.
- Oh ma chérie, la maison était tellement vide sans toi. Ma mère me serrait dans ses bras.
- Tu m'as manquée aussi maman. Je me défaisais de son étreinte.
- J'espère qu'il t'as accueillie comme il se doit. Boyd pointait Aaron du menton, celui-ci se relevait et me lançais un sourire hypocrite.
- Oui bien sûr, à sa manière. Je me retenais de ne pas balancer ma chaussure à ce petit con et son sourire en coin lorsque le bruit de la porte détournait mon attention. Elle s'ouvrait laissant apparaître une tignasse noire et bouclée que je ne connaissais que trop bien.
- Enfin de retour blondie! Un sourire resplendissant étirait les lèvres foncées de ma meilleure amie.
- Bonnie ! Je lui courrais dans les bras et serrait mon amie contre moi. Son rire, sa voix, sa peau couleur chocolat m'avaient manqués.
***
Bonnie et moi étions sur mon lit en train de manger des chips au paprika.
- Tu va faire quoi maintenant que tu es sortie de cette école de gros riche ? Bonnie mâchait bruyamment une chips en me posant cette question. La vérité c'est que je n'en savais rien.
- Aucune idée, je ne sais même pas comment je vais m'occuper tout à un été, je n'ai rien de prévu. Je réfléchissais en même temps que je lui parlais et celle-ci se relevais brusquement en évitant de peu de renverser les chips sur mon lit.
- J'ai au moins un truc à te proposer pour demain ! A ce moment là, je craignais le pire, je ne savais pas ce que mon amie avait en tête.
- Quoi donc ? J'étais déjà réticente, les bonnes idées de Bonnie n'étaient en fait jamais bonnes.
- Demain soir, il y a une fête chez Chad et j'y suis invitée, tu n'as cas m'accompagner. Elle haussait les sourcils en me faisant son plus beau sourire. J'éclairais de rire. Moi, Anna Owens aller à une soirée ? Jamais.
- Hors de question. C'est pas mon truc et tu le sais. J'étais totalement contre cette idée, je n'avais aucune envie d'aller aux genre de soirée que Bonnie fréquentait.
- Sil te plaît Anna, je ne peux pas y aller toute seule. C'est une manière de fêter ton retour. Elle me faisait ses yeux de chiens battus mais je refusais.
- C'est ce qu'on fait, non ? Je souriais à mon tour, je savais que je devais être pathétique. J'avais dix-huit ans mais je refusais de participer à une fête.
- Oh, allez Anna, décoince toi un peu. Tu ressemble à une petite vielle de quatre-vingt-dix ans qui refuse de sortir de chez elle. Ça sera cool, tu verra. Je soufflais, elle avait raison. Il était temps pour moi de sortir de chez moi et de profiter de la vie.
- Bon, c'est d'accord. Je lui répondais sans aucune motivation mais elle me prenait dans ses bras comme si je venais de trouver un remède au cancer.
Après tout, ça ne pouvait pas être si terrible que ça. Rien n'allait m'arriver, si ?
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Bad. « Rule the world »
RomanceAnastasia devait enfin rentrer chez elle après être restée trois ans dans un internat pour finir ses études de médecine dans une école huppée en essayant désespérément de fuir le fils de l'homme avec lequel sa mère s'était remarié. Depuis le début...