9- A storm is coming

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Je me réveillais difficilement et maudissait mon réveil. J'allumais la petite lumière installée sur un guéridon et observais Wyatt, il dormait à poings fermés, même mon réveil ne l'avait pas sorti de son sommeil.

Je me levais doucement pour ne pas le réveiller et le bordais délicatement pour éviter tout risque de chute pendant le temps qu'il lui restait à dormir.

Je m'habillais d'un croc top à manche longe serré qui m'arrivait au dessus du nombril et d'un short en coton, je filais dans la salle de bain et attachait mes longs cheveux en une queue de cheval haute, je remettais en place ma frange et descendais les escaliers en bois.

Je me dirigeais vers la cuisine et commençait à farfouiller dans les placards à la recherche de quelque chose à me mettre dans le ventre avant de rejoindre Aaron sur la terrasse.

- Je te déconseille de manger quoique ce soit Owens, tu risquerai de tout vomir. Je me stoppais et reposais le paquet de gâteau que j'avais commencé à sortir. Je me retournais face à Aaron, il était torse nu, il ne portait qu'un jogging gris et malgré moi, mon regard détaillait chaque recoin de son corps, chaque parcelle de peau. Ses yeux bleus se perdaient dans les miens, je me sentais tellement attirée par lui.

- Bien. Un sourire en coin s'emparait de ses lèvres et il se retournait et partait en direction de la terrasse, j'étais partagée entre le suivre et rester plantée là comme une cruche. Je ne voulais pas ressembler à un petit chien qui suivait bien sagement son maître.

Il s'arrêtait à mi-chemin lorsqu'il s'était aperçu que je ne le suivait pas. Il soupirait et se retournait à nouveau vers moi.

- Tu viens ? On y va. Et bien voilà Evans, c'est pas si compliqué la politesse je gardais cette réflexion pour moi et le suivait sur la terrasse. J'enfilais une paire de baskets tout comme lui et nous descendions les escaliers menant au terrain.

- Viens en face de moi. Je m'arrêtais à un mètre de lui. Est-ce que tu sais te battre ? Il me posait la question naturellement, sans aucune animosité dans la voix.

- Mon père m'entraînait avant. Son regard me brûlais et je détournais les yeux. Je détestais parler de mon père, même pour ça.

- A quel âge et pendant combien de temps ? Il fronçait les sourcils.

- Il a commence lorsque j'avais dix ans et ça a duré jusqu'à ce que ma mère s'en aille, pendant donc trois ans.

- A qu'elle intensité ? Je ne savais plus s'il me posait ses questions pour l'entraînement ou pour lui même mais je tachais de lui répondre d'un ton neutre.

- Au point d'avoir des bleus, des plaies ouvertes et parfois des entorses. Tous les jours. Je daignais enfin poser les yeux sur lui, son regard plongé dans le mien comme s'il pouvait lire en moi.

- Ça ne devrait pas être trop compliqué alors. Prête ? Je hochais la tête et il tentais directement de me mettre un coup que j'esquivais. Et puis il m'attaquait encore et encore, uppercut, direct, crochet mais je n'avais pas vu arriver son overcut et son poing me percutait avec force, je perdais l'équilibre et tombait.

- On recommence, attaque moi cette fois. Je me remettais sur mes jambes et m'exécutais. Il évitait chacun de mes coups, c'était frustrant. Je retendais une énième attaque, j'avais presque réussie à le toucher mais il m'avait saisie le bras avec brutalité pour me retourner, j'essayais de me dégager mais il m'attirait contre lui et son bras droit se positionnait sur mon cou et me serrait contre son torse, l'élastique de mes cheveux craquait.

- C'est ça la vraie vie, Ana. T'es attaques sont moyennes, tes esquives pas assez fluides et tu es lente. Il me lâchait et je me dégageais immédiatement.

- On recommence ! J'étais essoufflée mais j'avais besoin de continuer, je voulais être assez forte.

- Non, on arrête. Un orage arrive. Il reculait mais je n'avais pas envie de l'écouter.

- J'ai dit on recommence ! Je ne savais pas à quoi je jouais mais je savais que si je continuais, j'allais déclencher un autre orage. Un coup de tonnerre retentissait, et la pluie tombait avec fougue.

- Tu va devoir apprendre à m'écouter. Tu es sous mes ordres maintenant ! Il s'approchait à nouveau, nous étions bientôt trempés de la tête au pied.

- Tu as beau diriger le gang, tu ne me dirigera jamais. Il passait sa langue sur ses lèvres trempées et même s'il m'énervait, j'avais une furieuse envie de sentir ses lèvres mouillées sur les miennes.

- Tu fera ce que je te dirai de faire, comme tout le monde. Sa voix était froide, mais plus il se rapprochait, moins elle se faisait forte.

- Jamais. Moins d'un centimètre nous séparait, nos souffles se mélangeait, la pluie dégoulinait de ses bouclettes et de ses lèvres.

- Ce que tu peux m'énerver Anastasia Owens. Sa voix était différente, je ne pouvais la décrire.

- Je te déteste Aaron Evans. Nous étions à bout de souffle à force de nous hurler dessus. Mes yeux passaient des siens à ses lèvres et son regard faisait de même.

Mon haut collait contre sa peau nue à cause de la pluie. La distance entre nous se réduisait puis stagnait, aucun de nous deux ne bougeait, nous étions partagés entre l'interdit et cette terrible attirance qui nous brûlait la peau.

Avant que je n'ai le temps de le repousser, il écrasait ses lèvres contres les miennes, il avait céder à la tentation et moi aussi lorsque je n'avais pas eu la volonté de le repousser. Nos lèvres se mouvaient les unes contre les autres dans un mouvement fluide. L'eau de pluie qui dégoulinait de nos visages se mélangeait. Il posait ses mains contre le tissu de mon haut, le soulevait légèrement pour y passer les mains. Sa peau froide qui entrait en contact avec la mienne me faisait frissonner, je passais l'une de mes mains sur sa nuque et l'autre dans ses cheveux. Je caressais et tirait ses bouclettes que j'aimais tant. Un grognement sortait de sa bouche mais il ne s'arrêtait pas, il passait sa langue sur ma lèvre supérieure pour que je lui donne l'accès. J'en avais envie mais je voulais continuer de jouer par dessus tout. Je souriais contre ses lèvres que je continuais d'embrasser mais il ne s'arrêtait pas là. Il mordait ma lèvre inférieure et ma bouche s'ouvrait automatiquement lorsqu'un gémissement étouffé s'en échappait. Sa langue s'immisçait dans ma bouche et venait titiller la mienne. Nos langues se caressaient, jouaient, se poussaient doucement, se battaient pour savoir qui aurait le dessus et dansaient. Il serrait ma peau dans sa main et je tirais un peu plus sur ses cheveux. Nos corps étaient aimantés, ils se collaient encore plus. Le danse endiablée que partageaient nos langues se faisait plus intenses. Pendant l'ombre d'un instant, je ne pensais plus à rien, plus rien n'existait, il n'y avait que nous deux. Sa langue avait un goût fruité mais une toute autre saveur se faisait sentir.

Une saveur d'interdit.

Mais je préférais ne pas y penser pour l'instant, je voulais me concentrer sur ce baiser qui était notre premier et sûrement le dernier. Nos souffles saccadés se mélangeaient et la pluie qui tombait sur mon corps me brûlait, comme si il s'agissait d'une goutte qui tombait sur un brasier. Des soupirs sortaient de ma bouche et des grognements de la sienne.

Les lumières provenant de l'intérieur de la maison nous parvenait, nous sortant de notre torpeur. Dès l'instant où les lumières avait brisées notre bulle, nous nous étions séparés. J'évitais a tout prix de le regarder et il faisait de même. Nous remontions dans la maison sans un mot, un secret avec nous.

Bad. « Rule the world »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant