- Je ne rentre pas avec toi ! Je prenais un maximum de distances avec Aaron, je ne voulais pas qu'il me touche, pas qu'il me parle, je ne voulais rien avoir à faire avec un meurtrier.
- Ana, tu viens avec moi et c'est tout. On rentre. Il chuchotait de façon à ce que les autres ne l'entendent pas. Sa voix était autoritaire, mais je refusais de l'écouter.
- Non. J'ai du sang partout sur moi, je dois l'enlever. Et si j'ai du sang sur les mains, c'est de ta faute. Tu as tué cet homme sans m'en parler, tu m'as dit que tout se passerait bien, et je me suis retrouvée à devoir tenir un homme pour que tu l'abatte sans me prévenir. Les larmes montaient mais je ne voulais pas montrer le moindre signe de faiblesse face à lui, j'étais furieuse et je le sentais trahie.
- Ana, s'il te plaît, on en parlera à la maison. Je savais qu'il voulait que j'arrête mon cinéma, mais je n'y arrivais pas. Je n'avais plus confiance en lui.
- Non. Tu en parlera avec toi-même. Moi je veux rester ici, loin de toi. Après tout, nous étions dans cette grande villa plus que sécurisée, il ne pouvais rien m'arriver et je voulais vraiment éviter d'être seule avec lui pour le moment. Il pourrait facilement trouver un moyen de me faire changer d'avis et oublier ce qu'il avait fait. Mais je ne voulais pas passer à autre chose si vite. A cause de lui, je me rendais coupable de la mort d'un homme.
- Très bien. Dans ce cas, je reste aussi. Je ne te laisserais pas toute seule ici. J'allais répliquer lorsque Candy entrait dans la pièce, l'air furieuse contre Aaron.
- Je resterai avec elle. Toi, tu rentre chez toi. Candy me prenait dans ses bras délicatement et m'emmenait en direction de la salle de bain. Je ne lançais même pas un regard à Aaron avant de partir.
- Je sais que c'est dur, tu ne t'attendais pas à cela, mais Aaron a de bonnes raisons de s'en prendre aux Blood. Je ne dis pas qu'il a eu raison de tuer Colm, mais tu dois comprendre qu'on a tous souffert à cause d'eux. Je relevais la tête vers elle, je ne comprenais pas. Quelles genres de bonnes raisons pourrait pousser quelqu'un à prendre une vie, même s'il s'agit de l'un de ses ennemis ?
- Quelles genre de bonnes raisons ? Je regardais Candy dans les yeux de façon à ce qu'elle comprenne que je devais savoir, il était question de la vie d'un homme.
- Je ne suis pas sensée t'en parler Silver. Stark me tuerait s'il apprend que je t'en ai parler. Je voyais qu'elle évitait de me regarder dans les yeux, il était donc possible que j'arrive à lui convaincre de m'en parler.
- S'il te plaît Candy, je ne lui dirai rien. J'ai besoin de savoir. Elle soufflait et acquiesçait.
- Sa sœur, Emeraude. Elle a disparu il y a cinq ans, Stark s'est rendue compte de qui étaient les responsables. Il s'agissait des Wolfs, sous l'aide et la complicité d'autres gangs, dont les Blood. Il cherche à la retrouver depuis des années, et quiconque se dresse contre lui, est destiné à connaître un triste destin. Je la regardais dans les yeux et comprenais, j'avais fait une erreur. Ce n'était pas lui le méchant. Je remerciais rapidement Candy et courais en direction de la sortie de la maison. Avant même d'avoir descendu le premier étage, j'entendais sa voiture démarrer et partir au loin.
Il pleuvait des sceaux dehors, mais je m'en fichais, je devais le retrouver. Je courais comme une dingue dans le noir en suivant la route jusqu'à chez moi, chez nous.
Lorsque j'arrivais devant notre propriété, je soufflais et me ruais sur la porte en essayant désespérément de l'ouvrir. Elle était fermée, j'étais dehors, sous l'orage, sans clefs ni rien pour m'abriter. Alors, je devais faire quelque chose de stupide et d'incroyablement gênant. Je me mettais à tambouriner sur la porte avec détermination.- Aaron ! Aaron, ouvre moi ! Je criais son nom mais les lumières à l'intérieur restaient désespérément éteintes. Je me retournais, prête à trouver un abri où passer la nuit lorsque la serrure de la porte s'ouvrait. Aaron l'ouvrait, il était torse nu, mais je n'en avais rien à faire. Je me ruais vers lui et encerclait mes bras autour de son cou.
- Je suis désolée, j'ai eu tord. Je reniflais son odeur, cette odeur qui me rendait complètement folle. Il encerclait ma taille de ses bras et me serait contre lui.
- Tu es au courant n'est-ce pas ? Je ne répondais rien, il comprendrait tout seul.
- Désolée. Il me forçait doucement à reculer pour le regarder dans les yeux, et posait sa main chaude contre ma joue.
- J'aurais du te dire la vérité. Je n'aime pas parler de sa disparition et mon père non plus. Prise d'une pulsion, je le coupais en posant mes lèvres contre les siennes. D'abord surprit, il ne répondait pas automatiquement. Ses mains se resserraient contre ma taille et le baiser s'intensifiait. Nos lèvres se mouvaient parfaitement entres elles, nos langues dansaient ensemble. Il me retournait et me plaquait contre la porte. Nos corps étaient collés le plus possible l'un contre l'autre, comme si nous voulions le moins d'espaces possible entre nous. Ses mains passèrent sous mon t-shirt et le contact de sa peau me faisait frissonner. Mes mains posées sur sa nuque l'attiraient encore plus vers moi. Sa bouche se décollait de la mienne pour descendre jusqu'à mon cou doucement. Je ne l'arrêtais pas, je n'étais plus maître de mon corps.
Il remontait et son regard croisait le mien, mon cœur ratait un battement, la réalité me rattrapait alors, tout ce que j'avais nié et refusé d'admettre me sautait au visage.
Je ressentais bien plus qu'une attirance, c'était plus profond, quelque chose que je ne pouvais pas contrôler.Un coup de tonnerre nous ramenait à la réalité et il se détachait doucement de moi. J'évitais de le regarder dans les yeux, embarrassée de ce que je venais de faire.
- Je..je devrais aller me coucher. Je me retournais rapidement et me précipitais sur la porte pour rentrer dans la salle de bain. Un frisson d'effroi me parcourait lorsque mon regard croisait mon reflet. Du sang séché décorait mes vêtements et se trouvait sur mon visage.
La porte de la salle de bain s'ouvrait doucement et j'apercevais la chevelure de la mère. Je me retournais rapidement, je me sentais honteuse.
- Retourne toi ma chérie. Sa voix était douce et je sentais sa main sur mon épaule.
- Je ne peux pas maman. Je ne veux pas que tu me vois comme ça. Sors s'il te plaît.
- Anastasia, retourne-toi. Je savais qu'il n'était pas bon de lui désobéir alors je me retournais sans la regarder. Elle posait ses doigts sous mon menton et me forçais à la regarder. Lorsque que je croisais son regard, les larmes me montèrent.
- Je suis désolée. J'aurai tant aimé te rendre fière mais au lieu de cela, je rentre couverte de sang dès ma première mission. Ma mère avait une façon bien à elle de sourire signifiant que je me trompais sur toute la ligne.
- Dis-moi, Anastasia, est-ce que tu réalise qui tu es ? Tu es mon enfant et tu fais parti d'un gang dorénavant. En faisant ce que tu fais, tu protège ta famille et des innocents de se faire assassiner la nuit. Mais tu pourrai apporter bien plus. Ta place n'est pas d'être seulement une combattante. Demande à faire parti du conseil. Tu en as les capacités. Je regardais ma mère avec incompréhension, je ne comprenais absolument rien.
- Le conseil ? En quoi est-ce que ça consiste ?
- C'est un groupe de personnes faisant parti du gang et de nos alliés. Ils discutent des stratégies à adopter, de nos gains, de nos pertes. Chacun donne son avis et son aide. Et nous avons besoin de toi, tu es intelligente et tu es toujours en train de réfléchir. Sers-toi de cette capacité. Nos ennemis gagnent du terrain, alors chaque aide est la bienvenue. Je ne savais pas quoi penser, je n'étais qu'une novice dans ce monde qui s'était ouvert à moi.
- Je ne sais pas faire ça maman. Je n'y connaît rien. Et en plus, je doute qu'Aaron accepte. Le connaissant, c'était sans aucune chance. Il ne me confierai jamais un rôle aussi important.
- Peut-être que cette décision là ne lui revient pas. Allez ma puce, fais moi confiance. Va prendre une douche et repose-toi. Nous verrons demain. Elle m'embrassais tendrement la joue et sortait de la salle de bain.
J'ôtais mes vêtements remplis de sang et me glissais sous la douche. L'eau coulait le long de mon corps. L'eau qui s'écoulait hors de celle-ci était tachée d'une teinte rosée à cause du sang. Mais j'essayais de ne pas y prêter une trop grande importance. Je me lavais les cheveux et le corps plusieurs fois pour être sûre d'enlever toute trace des événements de cette nuit.
Je me glissais sous mes draps, la tête remplie de mauvaises pensées. Je n'arrivais pas à faire autrement, je me sentais coupable du meurtre de cet homme. Mais le baiser partagé avec Aaron me permettait de m'endormir pour quelques heures.
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Bad. « Rule the world »
RomansAnastasia devait enfin rentrer chez elle après être restée trois ans dans un internat pour finir ses études de médecine dans une école huppée en essayant désespérément de fuir le fils de l'homme avec lequel sa mère s'était remarié. Depuis le début...