Bad. « Rule the world »

29- Monster

Aaron avait insisté pour venir avec nous jusqu'à la maison, pour passer nos derniers instants ensemble. Une fois arrivés, nous avions garés nos motos.

- Vous pouvez rester là si vous le souhaitez. Je n'en ai pas pour longtemps. L'ancêtre hochait la tête.

- Je vais rester devant la porte s'il y a un problème. Je sais bien, qu'on ne risque pas grand chose mais quand même. Je lui souriais et entrais après Aaron.

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? J'entrais à mon tour dans la maison. Des traces de sang étaient visibles à peu près partout. Une longue mèche blonde était à côté et une montre était disposée juste à côté. Candy et Owen. 

- Ils sont donc toujours avec moi, tu avais tord Boyd. Aaron se retournait un air d'incompréhension planté sur le visage mais il n'avait pas eu le temps de dire quoique ce soit avant que je lui plante ma dague au niveau de l'estomac, comme il leur avait fait. Aaron tombait au sol et se déplaçait jusqu'à ce qu'il soit contre le mur.

- Mais qu'est-ce qu'il te prend ? Pour une fois, je voyais une expression de peur sur son visage. Il ne comprenait vraiment rien.

- Avant toute chose, j'ai un petit cadeau pour toi. A cet instant, des pas se faisaient entendre dans les escaliers. Des pas lourds mais aussi des pas plus légers. Son visage se décomposait à sa vue, je lui avait ramené sa sœur, Émeraude.

- Em'? Sa voix tremblait. Émeraude elle, ne partageait pas les mêmes émotions, son visage froid signifiait à quel point son amertume envers lui n'avait fait qu'augmenter à la vue de son frère.

- Salut grand frère. Nora descendait à son tour, tout comme Snake et l'ancêtre ouvrait la porte avant de s'immiscer à l'intérieur de la maison.

- Alors je suppose que je n'ai pas besoin de te présenter Émeraude. Tu connais déjà Snake mais pas véritablement. Je te présente mon grand frère et Nora ma petite sœur. Et je crois avoir besoin de clarifier certaines choses à propos de moi. Je ne m'appelle par Anastasia. Je suis Ranya et tu as tué ma mère. Il me regardait avec incompréhension.

- Ta mère n'est pas morte, elle était encore là hier soir. Je riais, il était bête parfois.

- Non. Carole n'est pas ma mère mais ma tante. Ma mère elle, s'appelait Elizabeth Langford. Ça te dit quelque chose maintenant ? Il fermait les yeux et serrait ses lèvres entre elles, se rendant compte de qui je voulais parler. C'était une nuit de décembre, et tu t'es introduit chez moi il y'a cinq ans alors que j'étais seule avec ma mère. Je n'avais que treize ans et toi tu en avait quinze. Ma mère m'avait enfermé à clef dans le placard puis avait jeté la clef dans les toilettes. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter sa chambre pour t'attirer dans une autre pièce, tu ne lui en a pas laissé le temps. Tu lui a tiré dans le dos, j'ai vu dans son regard, l'étincelle de vie s'évaporer pour ne devenir que des yeux ternes. Elle est morte en me regardant. Mais tu ne t'es pas arrêté là, pendant la chute de son corps, tu l'as attirer vers toi et l'as poignardé encore et encore. Tu savais que j'étais là, tu me regardais dans les yeux pendant que tu meurtrissais son corps sans vie. Quand tu en as eu marre, tu t'es dirigé vers ce placard et tu as essayé de l'ouvrir désespérément mais tu n'as jamais pu. Tu as alors remarqué les fentes présentes dans le bois. Et avant que je ne m'en rendes compte, tu as glissé ton arme à travers celui-ci et tu l'as introduite avec violence à travers mon corps. J'ai toujours la cicatrice, mais elle est située sous mon sein, tu aurais du faire plus attention et tu l'aurai remarquée. Je m'accroupissais juste devant lui.

- Em', sors moi de là, viens m'aider putain! T'es ma sœur ou merde ? Un large sourire se glissait sur les lèvres de la jolie brune.

- Ah oui, je suis ta sœur maintenant ? Pourtant je l'étais moins quand tu me frappais encore et encore. Et je ne parles même pas de la fois où il a fallut m'emmener à l'hôpital parce que tu avais faillit me tuer. Papa n'osait même plus s'interposer parce que ça ne faisait qu'aggraver les choses. Il a donc pris une décision, il m'a envoyé chez le père de Ranya où j'ai pu apprendre à me défendre et enfin vivre sans craindre les coups de mon propre frère. Une colère était visible dans les yeux de la jeune femme mais elle semblait encore hésitante à pardonner son frère ou non. Mais elle n'était pas au courant de ce qu'il avait fait cette nuit.