7- Point of no return

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- Bonnie tu dois m'aider. J'étais au téléphone avec la principale concernée, si quelqu'un pouvait me donner des conseils en matière de mode, c'était bien elle.

- Ok blondie, bouge pas j'arrive. Je savais que ma meilleure amie allait rappliquer le plus vite que possible avec sa coccinelle rouge.

- Oh, et Bonnie ? Elle s'arrêtait de bouger dans tous les sens pour m'écouter.

- Oui ?

- C'est bien toi qui voulait me teindre les cheveux ? Je voyais déjà un sourire de hisser sur ses lèvres et des yeux s'écarquiller.

- T'es d'accord ? Le bonheur se descellait dans sa voix.

- Ouais, j'ai besoin de changer. Elle émettait un cri perçant avant de me répéter qu'elle allait se dépêcher et de raccrocher.

Besoin de tout changer.

***

Aaron était parti vers onze heures ce matin et m'avait fait remarquer de ne pas l'attendre pour manger, ce que je ne comptais pas faire de toute manière et je lui avait fait savoir. Après quelques insultes, il était parti.

Bonnie était arrivée une demie heure après, des sacs pleins les mains. Je savais déjà que j'allais regretter de lui avoir demandée son aide. En même temps qu'elle me faisait une teinture, je lui racontais tout, dans les moindres détails.

- C'est dingue la tournure que ta vie a prise en quelques jours mais ne t'inquiète pas, j'ai prit un petit remontant. Elle se dirigeait vers l'un de ses sacs et en sortait une bouteille de vodka.

- Bonnie, je ne pense pas que ça soit une bonne idée étant donné que tu va t'occuper de mes cheveux et que je vais devoir assumer cette coupe pendant un' moment. Ma meilleure amie me faisait des signes de main pour me faire taire.

- Tu préfère boire au goulot ou tu préfère que j'aille chercher des verres dans cette immense baraque ou je risque de me perdre. En guise de réponse, je prenais la bouteille, retirait le bouchon et amenait le goulot à mes lèvres pour en prendre une gorgée. Le liquide me brûlait la gorge, je le sentait descendre et me retenait de tousser.

- A mon tour. Je lui passait la bouteille et elle buvait en plus grande quantité que moi. L'alarme de son téléphone sonnait pour nous signaler que le temps de pose pour la teinture était terminé. Avant de nous diriger vers la salle de bain, elle saisissait un ciseaux caché dans l'un de ses sacs.

- Tu voudrai pas une frange ? Je souriais à la meilleure amie et elle comprenait immédiatement la réponse.

Oui et encore oui !

En même temps qu'elle me rinçait et me coupait les cheveux, je buvais. J'avais entendu dire que les effets étaient plutôt bénéfiques alors je voulais rester à mon tour.

- Je te lisse les cheveux ? Bonnie avait parfaitement réussie à me couper une frange droite même si en même temps, elle buvait elle aussi.

Non et encore non !

- Non, laisse les bouclés naturellement. Elle hochai la tête et me séchais les cheveux à l'aide d'un séchoir. Mes cheveux maintenant châtains et non blonds cendrés, ils formaient de belles ondulations qui tombaient jusqu'au milieu de mon dos, ma frange quant à elle, était parfaitement lisse.

Nous étions dans la chambre, je ne pourrais qu'un peignoir et Bonnie farfouillait dans ses sacs à la recherche de la tenue que je pourrais porter.

- J'ai trouvé ! Allez va me mettre ça et reviens quand c'est fait. Comme elle voyait que je restais figée la devant elle, elle secouait ses mains pour me forcer à rentrer dans mon dressing.

J'ouvrais le sac et enfilais les vêtements que ma meilleure amie m'avait donnée, j'avais du mal à me reconnaître dans le miroir. Je portais un jean noir serré qui épousait parfaitement mes formes, un pull léger gris qui remontait jusqu'en haut de mon nombril. Je mettais une paire de baskets noires et blanches. Pour la première fois, j'avais le sentiment d'être moi-même.

Voilà à quoi ressemblait Anastasia Owens.

Je revenais dans ma chambre et me mettais face à Bonnie qui fronçais les sourcils et qui se mettait à sourire.

- Tu es au courant qu'on a atteint un point de non retour là ? Je souriais et hochais la tête, j'aimais la tournure que prenait les événements et j'en voulais plus.

- Passe moi ta trousse de maquillage. Je savais qu'elle l'emportait partout où elle allait. Son sourire s'intensifiait lorsqu'elle me tendait l'objet. J'ouvrai la fermeture et commençait de me maquiller comme je le voulais et autant que je le désirais.

Je maquillais mes paupières d'une ombre noire que j'estompais, je traçais un léger trait noire à la limite de mes cils et appliquait trois couches de mascara noire, juste assez pour me faire des cils longs, épais et noirs sans former de paquets. Je ne mettais pas de gloss pour faire briller mes lèvres comme je le faisait avant.

Maintenant que Bonnie et moi avions terminés de me préparer, nous pouvions terminer la bouteille sans craindre le désastre. Au bout d'un moment, le goût fort et la brûlure dans ma gorge passaient inaperçus, je me contentais de boire, de lâcher prise. Bonnie avait arrêter de boire au bout de quelques gorgées puisqu'elle voulait rentrer chez elle sans prendre de trop gros risques.

- Pourquoi est-ce qu'on rigole déjà ? Je ne savais plus la raison de notre hilarité et elle non plus visiblement puisqu'elle s'arrêtait pour y réfléchir.

- Je sais plus. Et puis un autre éclat de rire sortait de nos bouches. Je buvais la dernière gorgée d'alcool que la bouteille contenait. Je n'arrivais plus à penser correctement, je m'étais laissée aller et j'aimais ça.

- Tout ça, c'est tout ce dont j'ai rêvée toute ma vie. Je me sens libre. Je parlais pour moi-même mais Bonnie m'écoutait attentivement.

- Et bien c'est ta vie à présent mais ne prend pas trop de risques quand même. Elle marquait une pause et son sourire s'effaçait instantanément. Je me sens coupable Ana, j'ai l'impression que tout est de ma faute. Je regrette de t'avoir emmenée à cette soirée alors que tu le voulais même pas au départ. Ses yeux brillaient, je ne savais pas si ma vison commençait à me jouer des tours. Je n'avais pas vu Bonnie pleurer ou même avoir les larmes aux yeux depuis longtemps.

- Rien est de ta faute Bonnie, ils me cherchaient depuis longtemps, ils me seraient tombés dessus à un moment où a un autre. Quelque part, tu m'as même sauvée la vie en m'envoyant dans la forêt. Je la serrait contre moi, j'avais eu du mal à parler, que ce soit à cause de l'alcool ou de mes émotions.

Bonnie regardait l'heure sur son téléphone et se relevait rapidement.

- Merde, il est dix-huit heures, il faut que je rentre. Je t'appelle une fois que je suis rentrée. Essaye de paraître normal et évite de tuer Aaron s'il te plaît. Je t'aime Ana. Je la suivait à travers les escaliers et manquait de tomber à plusieurs reprises, ce qui nous arrachait quelques rires. J'étais au milieu des escaliers quand Bonnie prenait la parole mais elle ne s'adressait pas à moi.

- Oh, salut Aaron. Mon corps se tendait a l'entente de son prénom, je craignais sa réaction, il allait sans doute me balancer une salle réflexion lorsqu'il allait m'apercevoir.

- Salut Bonnie. Je tentais encore de descendre l'une des marches sans tomber lorsque sa voix rauque prenais à nouveau la parole et me faisait frémir.
Anastasia n'est pas avec toi ? Bonnie se retenait de rire lorsqu'elle me regardait, je n'avais descendue qu'une seule marche.

- Si, elle se bat avec l'escalier. Aaron qui était certainement assis dans le canapé comme à son habitude se relevait et s'approchait de l'escalier. Je me redressais et le regardait droit dans les yeux quand il apparaissait devant moi.

- Ana ? Bonnie me faisait un signe de la main avant de partir et je lui rendais un sourire avant de me concentrer à nouveau sur Aaron qui n'avait pas détourné son regard de sur moi, il me détaillait, un sourire en coin.

Ce putain de sourire.

Bad. « Rule the world »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant