Deux mois ont passés, tous les matins je m'entraînais avec Aaron pendant deux ou trois heures. J'avais fait des progrès, même s'il ne me le disait pas, Boyd l'avait remarqué.
L'après-midi, il n'était jamais là, sûrement à gérer son gang ou un truc du genre. Actuellement, je m'entraînais de mon côté en quelques sortes. Je me servais de l'une de ses machines de torture pour travailler les abdos, je m'arrêtais lorsque mes muscles me brûlaient de trop. Lorsque je ne sentais plus la douleur, je recommençais encore et encore.La porte s'ouvrait brusquement et claquait contre le mur mais je n'y faisais pas attention, j'avais envie de prouver que je n'étais pas une incapable, de prouver que je n'étais pas faible et que moi aussi, je pouvais repousser mes limites. Je sentais une présence à côté de moi mais ne m'arrêtais pas pour autant. La douleur réapparaissait mais je me contentais de souffler et continuais de m'entraîner.
- Arrête maintenant. La voix neutre d'Aaron me forçait à ouvrir les yeux mais je ne m'arrêtais pas. Parce que je n'avais pas envie de l'écouter et qu'en plus j'étais têtu, trop pour me résoudre à lui obéir. Il soufflait et bloquait le mécanisme de sa main, n'empêchant de continuer, je forçais pendant quelques secondes mais abandonnait, il avait beaucoup de force, trop pour moi. Je lâchais brusquement et me relevais face à lui, nos visages étaient proches.
- Qu'est-ce que tu veux bordel ? Ma voix était acide mais je n'avais pas haussé le ton.
- Habille toi, on sort. Il m'attrapait le poignet pour me faire sortir mais je me débattais, je voulais qu'il me lâche.
- Lâche-moi sombre cretin! Et où est-ce qu'on va ? Je n'arrivais pas à garder mon calme, ce type me rendait folle.
- On sort. Il me tirait encore plus, je n'avais pas la force de lui résister alors que je cessais de me débattre, il tirait d'un coup et je me cognais contre son torse. Je relevais la tête alors que lui me regardait, la sienne baissée. Les battements de mon cœur s'emballaient alors que nos regards se croisaient, la proximité de nos visages me calmait, je n'arrivais plus à penser clairement.
- Qu'est-ce que tu me fais Owens ? Sa voix n'était qu'un murmure. Je sentais le contact chaud de sa main qui serait posée sur ma joue, je fermais les yeux, appréciant la douceur de ce geste. Je n'arrivais pas à me défaire de lui, et je n'en avais pas envie. J'aimais sentir sa main contre ma joue, son bras autour de ma taille, la proximité de nos visages et plonger mon regard dans ses yeux d'un bleu hypnotisant. Je profitais de cet instant pour humer son odeur que j'appréciais plus que je ne voulais l'admettre.
- Aaron.. j'allais poursuivre mais il m'en empêchait en m'indiquant de me taire.
- Non, tais-toi. Laisse-moi arrêter de te détester et en profiter un instant, s'il te plaît Ana. Je le savais, nous n'avions pas le droit d'être comme ça, après tout, nos familles étaient liées, c'était interdit, et il était trop nocif pour moi. Nous devions nous détester puisque nous ne pouvions pas nous aimer.
- On ne devrait pas, on ne peut pas. Je relevais la tête vers lui et plongeais à nouveau mes yeux dans ce regard azur. Il plaquait ma tête contre son torse avec l'une de ses mains et sans que je ne m'en rende compte, la mienne se plaçait sur son ventre, je ne pouvais pas lui résister.
- On ne fait rien de mal. Je te veux juste auprès de moi. Il marquait une pause, sûrement pour me laisser le temps d'imprégner chacun de ces mots ou alors pour me préparer à la suite qui n'allait pas me plaire. Parce qu'une fois qu'on aura passé cette porte, je serai forcé de te détester encore, parce qu'on a pas le choix. Sa voix était douce comme elle ne l'avait jamais été.
- Je sais, je te déteste Aaron Evans. Ma voix n'était pas dure ni acide, mais je ne pouvais pas nier la réalité, nous étions obligés de nous détester, autant que nous détestions cette attirance pourtant si intense.
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Bad. « Rule the world »
RomanceAnastasia devait enfin rentrer chez elle après être restée trois ans dans un internat pour finir ses études de médecine dans une école huppée en essayant désespérément de fuir le fils de l'homme avec lequel sa mère s'était remarié. Depuis le début...