Chapitre 7 : Course folle ✔️🍀

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Aéroport de Genève. Deux jours plus tard.

Je suis en retard bordel. C'est tout moi ça. Quand je peux dormir, je ne ferme pas l'œil et le jour ou je ne dois pas me louper, je dors comme un gros bébé. Les habitudes de l'armée ne sont plus ce qu'elles étaient. Moi qui étais toujours au taquet. Qu'est-ce que je m'agace quand je fais ça !

Je dévale les couloirs de l'aéroport de Cointrin en trimballant mon sac et ma valise. Que c'est pénible Genève, c'est tout le temps en travaux et j'ai perdu l'habitude de circuler en voiture moi qui généralement ne roule qu'à moto.

Le taxi était en avance pourtant mais il a fallu qu'un imbécile de scooter, et je mâche mes mots, double par la droite pour qu'un accident se produise et que le pont du mont-blanc soit complètement bouché. On est resté bloqué 25 minutes. Et impossible de sauter de la voiture pour finir à pieds, j'ai beau être en forme, c'est trop loin.

J'ai horreur d'être en retard. Je déteste les gens en retard. Je ne supporte pas ça. Et je le suis. Je n'aurais plus qu'à prendre le prochain vol. Ca ferait bien tiens, de débarquer quatre heures après la réunion. Taux de crédibilité auprès de l'équipe : zéro.

J'arrive au comptoir d'embarquement après avoir couru comme une folle dans l'aéroport et dans la précipitation jette à moitié mon passeport et mon billet sur le comptoir.

L'hôtesse me regarde étrangement en attrapant mes papiers. Quoi ? Elle a jamais vu de personnes en retard, stressée à l'idée de louper leur vol ?

Elle enregistre mes bagages. Heureusement que j'avais fait la déclaration pour le port d'arme auparavant. Et me tends mon billet ainsi que mon passeport, toujours avec ce regard de travers. Je ne cherche pas à comprendre, je n'ai pas le temps.

Je passe le portique magnétique, récupère ma ceinture et me demande si je ne suis pas parano ma parole, on dirait même que les douaniers se moquent de moi maintenant.

J'arrive enfin, un peu perturbée, dans le sas d'embarquement. Quand je vois Max au loin qui lève le bras discrètement pour me faire signe.

Plus je m'approche et plus je vois sa tête se décomposer pour finir hilare.

Ça y est lui aussi s'y mets.

À mon approche il lève la main et décroche de mes cheveux en bataille, mon dodie, mon masque que je me colle sur les yeux pour dormir la nuit.

"Putain, je n'y crois pas ! J'ai traversé tout Genève avec ça sur la tête ?" Je m'écris.


J'attrape vivement le masque des mains de Max et le jette rageusement dans une poubelle non loin. J'allais ajouter quelque chose afin de rabrouer Max qui pleure littéralement de rire, mais l'embarquement pour Paris est annoncé. Je lui file un coup de coude dans les côtes et passe devant lui.

"Business Class ? Léo ne s'est pas moqué de nous" dis-je en me vautrant dans le fauteuil.

"Ton frère a toujours eu la folie des grandeurs en même temps... Ou alors ARP Société tourne vraiment bien ?" Me demande Max.

"À vrai dire j'en sais rien, j'avais plus tellement de contact avec Léo depuis qu'il était sur Paris. Je suis super surprise d'ailleurs qu'il ait fait appel à moi. Si je ne le connaissais pas aussi bien je trouverais ça louche même".


Une hôtesse s'approche de nous avec son chariot de boissons.

Madame, Monsieur, souhaitez-vous boire quelque chose ?


Max répond par la négative et moi, je commande un perrier tranche. Ma course folle dans l'aéroport m'a donné soif.

"Léo t'a dit quoi à propos du job ? " Je demande à Max d'un ton le plus neutre possible.

"Garde Rapprochée pendant 2 mois d'une équipe sportive. France, Russie, déplacements, logements, encadrement, je n'en sais pas plus".


Rapports toujours aussi concis, je me dis intérieurement. Je l'observe du coin de l'œil. Qu'est-ce qu'il est austère quand il s'y met. Il fronce les sourcils, et son air est renfrogné. Qu'est-ce qu'il est austère quand il s'y met. Je ne le comprends pas. C'est pourtant lui qui m'a dit qu'il voulait changer d'air, la retraite, bosser, tout ça, tout ça. Ce mec est un mystère ambulant à lui tout seul. Et toujours aussi lunatique à ce que je vois.

Pendant qu'il visse sa casquette sur sa tête encore plus profondément et prends position pour dormir. Je bascule mon siège en arrière et repense à notre premier échange. 

*Flash-back : 5 ans en arrière. Little Creek- État de Virginie. USA*

"Comment ça se fait qu'une nana soit dans les Seals bordel ! Et qu'en plus, elle soit notre chef d'unité".


Je surprends cette phrase alors que j'allais rentrer dans la salle de debrief.

Max discute avec le reste de l'unité. Les garçons sont dans la salle, en attendant le commandant en chef ainsi que le Général Jonas Haybert pour une réunion d'équipes. Je n'ose même pas imaginer la tête que va faire Wherters quand il va voir qui est le commandant en chef. En l'occurrence : Moi.

Je rentre dans la salle sans un mot, et m'assois à une table sans les regarder.

Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant