Chapitre 3 : Retour dans le passé ✔️🍀

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" Il faut qu'on parle !" Il a ce sourire en coin qui annonce rien de bon et me toise de la tête au pied.

C'est sûr qu'en cinq ans, j'ai changé. De look, principalement. Des tatouages, nombreux sont venus compléter celui que j'avais fait à l'armée avec l'unité.

Cet aigle posé sur une ancre marine avec un trident et pistolet qui se croisent sur le dessus, représentatif des Marines. Un jour de permission nous avions tous fait le même. Léo avait le sien sur l'épaule gauche et moi sur l'intérieur du bras.

Divers tatouages tels qu'un shooter de tequila avec un citron, des serpents et des roses, ou encore divers encrages variés, souvenirs particuliers ou délires personnels, comme ce petit pique a fondue à l'intérieur du bras droit, venaient compléter le tout. Zéro couleur juste une manche complète en noir, gris et blanc le tout avec beaucoup d'ombrages.

J'avais les cheveux un peu plus long qu'à l'armée et plus coloré aussi. Je remarque le haussement de sourcil discret de Léo. Apparemment, mon brun, accompagné de mèches rouges, le choque ou du moins le surprend.

"Détends toi ! Rien de grave" ajoute t'il quand il me voit me crisper légèrement.

Je hausse les épaules :

"Viens, suis moi, on va dans le bureau" lui dis je en le faisant passer derrière le bar.

L'office du bar est rangé bien qu'encombré. Il nous sert de bureau pour la comptabilité, mais aussi de stockage avec trois étagères remplies de bouteilles d'alcool et il y a aussi un petit coin cuisine où on prend toujours nos repas sur le pouce et ou on prend une pause cigarette quand on a le temps.

Je m'assois sur une des chaises et lui fait signe de faire de même.

"Ça fait plaisir de te voir petite sœur, ça faisait un bail" commence t'il.

Je le coupe sur la défensive : "En même temps à qui la faute ?"

Il me coupe direct en levant le poing.

Je pense intérieurement en voyant son geste, que les vieux réflexes ont la peau dure. Son geste est typiquement militaire, m'ordonnant à la fois de m'arrêter, mais en l'occurrence à ce moment précis, de me taire.

"Oui, je sais, je suis parti à Paris, loin de toi, des parents, j'ai été très pris, tu sais, la société tourne bien..."

Je l'observe impassible, attendant qu'il crache sa valda.

"J'aurais pu appeler.. Tu m'as manqué... Après avoir servi cinq ans avec toi, dans la même unité, ça m'a fait bizarre de te savoir si loin, c'était plus pareil"...

Je commence à m'énerver. Décidément, ce n'est pas mon soir.

"Attends ! Je t'arrête tout de suite, j'ai quitté l'armée, pas toi, tête de nœud !"

Léo sourit à l'évocation du surnom dont j'aimais bien l'affabuler quand nous étions plus jeunes.

"Je sais Léa, calme toi. Le passé est le passé, de toute façon, l'unité Delta a été dissoute peu de temps après ton départ".

Je sursaute et le regarde droit en face : "Quoi ?"

- Oui, sans notre commandant en Chef, toi en l'occurrence, l'unité n'avait plus lieu d'être et puis toi, une fois partie, on était diminué. Le Président a préféré créer une nouvelle unité afin de repartir sur des bases saines avec une nouvelle équipe. Malléable à merci si tu vois ce que je veux dire".

Je serre les dents... Putain, l'unité Delta n'existe plus...

*Flash-back : 5 ans en arrière. Little Creek- État de Virginie. USA*

- "C'est fini Leo ! Je prends ma retraite. J'ai assez donné. Il est temps pour moi de quitter l'armée et l'unité Delta".

- "Tu ne peux pas arrêter. On n'arrête pas comme ça Léa ! On ne quitte pas l'armée des Etats Unis d'un claquement de doigts. Ton passé est ton futur. Tu es trop douée dans ce que tu fais pour fuir et retourner à la vie civile".

- "Il y a eu trop de mort Léo. Je n'en peux plus".

Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant