Chapitre 39 : La Finale

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C'est le jour de la finale, le grand jour. L'effervescence est à son comble. Il m'avait fallu presque une journée pour me remettre de leur petite soirée privée. J'avais un peu abusé sur la bière et Wess m'avait joyeusement accompagné, je n'avais pas eu besoin de lui forcer la main. La fête avait été bonne d'ailleurs, l'ambiance était survoltée, nous avions dansé, rigolé, et j'avais vraiment relâché la pression.

Max quand à lui, avait juste fait une apparition rapide, il avait un peu discuté avec l'entraîneur, et quelques joueurs, mais ne s'était pas attardé. Et je ne lui avait pas adressé un mot. En même temps nous étions allé trop loin. Je ne reconnaissais plus en cet homme austère fermé et colérique, mon frère d'armes, pour qui à l'époque j'aurais donné ma vie et réciproquement. J'aurais même donné mon âme et mon corps pour lui, mais il ne l'avait jamais su, et il ne le saurait jamais. A quoi cela servait de toute manière de ressasser le passé.

En rejoignant Hugo ce matin au meeting, j'avais pu constater qu'il était vraiment plus détendu. Bon, il n'était pas non plus à cent pour cent relax, il avait de lourdes responsabilités face au match qui les attendait cet après midi, mais il était clairement plus concentré et disposé à tout donner.

Leur dernière réunion d'équipe étant confidentielle, j'en profitais pour remonter faire mon sac après le petit déjeuner. Cela allait être rapide vu que de colère j'avais déjà presque tout remballé deux jours auparavant.

Il avait été convenu que notre départ serait dans la soirée, directement après la finale. Qu'ils perdent ou qu'ils gagnent, nous devions prendre le dernier avion. Le président de la république, les attendait sans faute le lendemain quoiqu'il arrive.

Je suis dans la salle de bain en train de ranger mes dernières affaires, quand on frappe à ma porte de chambre. Je sais d'instinct que c'est un des membres de l'équipe, mais qui ? Sachant que Max ne m'adresse plus la parole, cela devait être soit Wess, Soit Charles ou Hector.

Faux. A la porte se trouve Max, raide comme un piquet. Il se racle légèrement la gorge et me demande si il peut entrer. Je ne le connaîtrais pas si bien, je penserais presque qu'il se méfie.

- Tu n'as pas peur de reprendre à nouveau une rouste ?

Mon ton est neutre, mais je le provoque clairement. Une pensée me traverse l'esprit en me demandant pourquoi je cherche constamment à le pousser dans ses retranchements. Cela mériterait presque une analyse professionnelle ça. Je songe intérieurement.

- Il faut vraiment que nous parlions, mais j'aimerais éviter qu'on en vienne aux mains cette fois çi.

Max amorce une tentative de paix, je ne vais pas la lui refuser. Je ne vais cependant pas lui faciliter la tâche. On est une tête de nœud ou on ne l'est pas ? Il faut que j'assume jusqu'au bout, je pense ironiquement au fond de moi.

- Je t'écoute qu'est ce qu'il y a ?

Max amorce la discussion :

- Léa, il faut que nous arrêtions de nous déchirer comme ça, je ne comprends pas ce qu'il se passe, nous étions unis avant.

Je l'interromps :

- Il se passe, que nous n'aurions jamais dû retravailler ensemble, tu n'as clairement pas digéré mon départ de l'unité, et le fait que nous couchions ensemble n'a pas arrangé les choses. Surtout à cause du ...

Je déglutis, mes mots sont au creux de ma gorge et refusent de sortir, je ne pensais pas que cela serait aussi difficile de parler de ça. Mais il faut que je le fasse. Pour moi, et pour lui.

- C'était un accident, je prends la pilule, je ne sais pas ce qui c'est passé, mais de toute façon, ce n'était pas possible ni pour toi ni pour moi.

Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant