Chapitre 32 : Révélations

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Je rentre en vitesse dans la chambre, je suis paniquée.

"Putain ! putain ! putaiiiiin" je hurle en claquant la porte. Je n'ai pas le temps d'en dire plus, mon corps est secoué de violents spasmes. Je vais vomir. C'est l'enfer. J'ai a peine le temps de me pencher au dessus des toilettes que je régurgite le peu que j'avais dans l'estomac. Une fois la crise de nerfs passée, je me relève, tremblante sur mes jambes. J'inspire et j'expire et m'exhorte intérieurement de me calmer.

Je ne peux pas être enceinte. On s'est protégé. On s'est protégé ? Je ne sais plus, je ne me souviens pas, je suis bien incapable de dire si Max a sorti une capote de sa poche, de son portefeuille ou même de son chapeau magique.

Personnellement, je n'y ai pas pensé et je me vois mal l'appeler en lui demandant, surtout après notre dernière dispute. En même temps, notre partie de jambes en l'air de l'autre soir, s'est déroulée aussi bien dans l'urgence que dans la hargne. Cet homme va me conduire à ma perte.

Je m'assois sur le lit, complètement perturbée et frissonnante. J'ai du choper une gastro, ce n'est pas possible. Je ne peux pas être enceinte. Ce n'est pas possible. Bon, la seule solution c'est de faire un rapide calcul de toute façon. J'attrape mon téléphone et ouvre mon calendrier. Je compte les semaines. J'en suis à sept. J'ai du retard. Fais chier !

J'entends qu'on frappe à ma porte. Je me redresse d'un bond et passe une main sur mon visage, histoire de retrouver un semblant de contenance.

C'est Wess qui se tient devant moi. Pu..il ne manquait plus que lui.

"Qu'est ce que tu veux Wess ?" je le tacle directement sans amabilité aucune.

"Salut Léa, oui ca va bien merci et toi ? " Ironise t'il en mettant un pied devant la porte et en s'enfilant dans la chambre me poussant au passage.

Quelle tête de noeud celui la , je peste intérieurement.

"Dis donc sort de la ! je t'ai rien demandé, et je ne t'ai pas invité à entrer" je dis en essayant de le repousser vers la sortie.

Il rigole et s'assoit sur mon lit, son sourire s'évanouit en me regardant. Il se relève directement comme monté sur un ressort et m'attrape par les épaules, me faisant pivoter pour que je me retrouve face au miroir.

Mon reflet est catastrophique, des mèches folles s'échappent de mon chignon, mes yeux sont rouges de mon dernier passage aux toilettes et effectivement je suis très pâle. Et très cernée. J'ai sans conteste, une tête horrible. Je ne peux plus le nier.

Charles n'avait pas tord, j'ai une tête digne d'une soirée d'Halloween. Ils m'ont tous saoulés, mais au final ils avaient raison. J'aurais dû penser à me maquiller un peu.

"Tu as envoyé promener tout le monde ce matin, mais regarde toi, t'as vu ta gueule. Arrête de faire l'autruche et dis moi ce qu'il y a, sinon j'appelle un médecin tout de suite".

Je dois réfléchir vite, trouver une excuse valable, sinon c'est petite baltringue de Wess va me balancer au reste de l'équipe et ils ne me lâcheront pas tant que je n'aurais pas consulté.

"Je suis juste fatiguée Wess, laisse tomber" dis-je en me détournant de mon reflet. Je passe une main lasse sur mon front et lui fait face. "Vous me fatiguez tous, entre les joueurs qui sont de vrais gamins et l'équipe qui me tape sur le système, je crois que je n'aurais pas dû accepter la mission".

Il doit partir vite, j'ai l'estomac dans les talons et je sens que je vais être de nouveau malade.

"Tu plaisantes ou quoi ? Il n'y a que toi et Max qui n'arrêtez pas de vous prendre la tête, c'est vous qui nous fatiguez avec vos comportements de débiles à vous engueuler tout le temps la ! Couchez une bonne fois pour toute ensemble, ça vous détendra tous les deux. Cette tension est insupportable. On a jamais eu de mission aussi pourrie que celle ci ! " me balance t il en pleine tête, en colère, cette fois.

Et c'est reparti pour un tour, mon estomac se révulse à nouveau, je ne cours pas, je vole littéralement à la salle de bain et me vide encore une fois.

Je sens une main qui caresse mon dos, et un bras qui passe sous ma poitrine pour me soutenir quand ma vue commence à se brouiller. Je n'ai pas le temps de prononcer un mot que je perds connaissance.

Quand j'ouvre les yeux, sans savoir combien de temps j'ai été inconsciente, je suis allongée et le médecin de l'équipe de France est en train de prendre ma tension. Wess regarde par la fenêtre. Ils ne se disent rien.

"Ha ! vous revoilà parmis nous !" s'exclame le Doc en me souriant. Wess se retourne d'un coup, je peux voir à ses sourcils froncés et à ses lèvres pincées qu'il est soucieux.

"Wess ? " ma voix est enrouée.

"J'ai pas eu le choix Léa, tu es tombée dans les pommes, si tu es fatiguée au point d'être malade et de perdre connaissance, tu devais voir un medecin, me dit il sur un ton d'excuse, je te laisse, tiens moi au courant tout à l'heure quand ca ira mieux" me murmure t il en se penchant sur moi et en embrassant mon front doucement.

Je détourne la tête, mes yeux se sont remplis de larmes au bruit de la porte qui se referme sur mon frère d'armes, aussi inquiet que quand j'avais pris une balle en Irak.

"Bon Mademoiselle Webb, combien de semaines de retard avez vous ?" Tranche le docteur, me prenant par surprise.

Et bien lui, on peut pas dire qu'il prenne de gants, je songe intérieurement.

"Trois semaines" dis-je d'un ton laconique. Je ne vais pas lui mentir, pas à un médecin, de toute manière il semblerait que Docteur Pas Mamour ait déjà compris.

"Je vais vous faire une prise de sang, et l'envoyer au laboratoire le plus proche. Vous aurez les résultats ce soir mais puisque vous le savez déjà, a vous de voir ce que vous voulez faire de cette nouvelle, le père semblait très inquiet".

Quoi ? Mais qu'est ce qu'il dit lui ? Je tourne la tête vivement vers lui "Wess n'est pas le père !" Dis-je d'un ton sec. "Il n'y a pas de père". Mon ton est ferme, catégorique et ne fait appel à aucune discussion.

"Très bien alors on attends les résultats et vous déciderez de ce que vous voulez faire, en attendant un peu de repos, et pensez à vous alimenter correctement".

Le médecin se lève, me laissant allongée sur mon lit en plein désarroi.

Je suis enceinte. De Max. Fait Chier.

Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant