Mon réveil sonne. Il est 6h30 du matin, il est encore tôt. Il faut que j'aille à la salle de sport de l'hôtel courir pour éliminer les toxines de la veille et le mal de tête lancinant qui me vrille le crâne.
Je m'étire et me frotte le visage pour effacer les restes de la nuit qui a été courte. La tequila a eu raison de moi. Comme quoi, tenir un bar ne garantit pas une immunité totale contre les dégâts de l'alcool.
Je me lève et file à la salle de bain. J'attrape un short un débardeur noir et me change, je prendrais ma douche après le sport. Je remplis ma bouteille d'eau, prends une serviette et mon mp3 et finit par nouer mes baskets.
Je ferme la porte doucement en vérifiant que j'ai bien ma clé magnétique et prend l'ascenseur.
Je suis perdue dans mes pensées, la fin de soirée ne s'est pas déroulée comme je l'aurais imaginé.
Je soupire, j'ai beau être un soldat du moins ancienne militaire, je me corrige intérieurement, et savoir masquer mes émotions voir complètement les occulter, je suis perdue.
Je me rend clairement compte que revoir Max me perturbe, me chamboule et m'agace en même temps. Je lève les yeux au ciel, la complexité féminine comme dirait certains.
J'entre dans la salle de sport de l'hôtel, elle est vide. Tant mieux, personne pour me casser les noix. Il est trop tôt. Je pose mes affaires à côté du tapis de course et le mets en marche.
J'attaque doucement, histoire de m'échauffer et finir de me réveiller complètement. Un pas, une pensée pour hier soir, un pas, le Karaoké, un pas, Wess, un pas, tequila, un pas, la main de Max sur ma joue...
J'accélère le rythme, je cours pour ne plus penser à rien. Qu'est ce qui m'a pris, pourquoi je me suis jetée dans ses bras ?
La musique dans les oreilles j'accélère encore et augmente le dénivelé du tapis. Et lui à quoi il joue. Ce vieil ours mal léché qui passe son temps à faire la gueule depuis qu'il est arrivé.
J'en chie mais la colère, la frustration et l'énervement me donne des ailes. Clairement la course à pieds et la fête ne font pas bon ménage. Cindy, ex femme. Putain ! Pensées à la noix ! Ça va trop loin. Je ralenti le rythme du tapis, cela ne sert à rien, moi qui pensais que ça me ferait du bien. Perdu ! Je suis non seulement fatiguée mais de mauvais poils, et je reconnais intérieurement que je suis un peu de mauvaise foi. La journée va être longue.
Je prend ma serviette et m'essuie le visage, le mal de crâne aura au moins disparu, c'est déjà pas mal. Je descends ma bouteille d'eau et remonte à ma chambre pour aller me doucher. Un petit déjeuner et je serais d'aplomb.
Il faut que je me secoue les puces, on a du pain sur la planche aujourd'hui. Je chasse mes ondes négatives parasites et m'admoneste de me ressaisir.
Après une bonne douche, je retrouve Scott et Hector dans la salle des petits déjeuners. Scott a bonne mine mais Hector c'est la bérézina. Il fait presque peine à voir. Je m'avance et leur souris :
"Alors les gars, bien dormi ?"
Scott se lève et me plante un baiser sur la joue.
"Yup, parfait et toi ?"
J'opinne et me tourne vers Hector et me penche vers lui.
"Bah alors ? On est dans le dur ?"
Je lui pince la joue comme à un gosse et rigole.
"Humpf dur ! Toi et tes idées de merde hein ! On ne m'y reprendra pas ! "
"Dis donc, je réponds, il me semble que je t'ai pas mis un couteau sous la gorge pour lever le coude".
On rigole, et je m'installe à table.
Wess arrive à son tour suivi de prêt par Max. Les deux ont l'air de mauvaise humeur. La journée va être longue on dirait bien.
Je fais semblant de rien : "Salut les gars, bien dormi ?".
Wess lève la tête de sa tasse à café. Il s'est jeté dessus comme si sa vie en dépendait.
Il grommelle un vague "Moui.. un peu mal à la tête, mais ça va et ses yeux croisent les miens et me transpercent, et toi Léa ?"
Je prends ma plus belle tête de poker et lui réponds "Comme un bébé !".
C'est faux. J'ai peu dormi mais personne n'a besoin de le savoir.
Hector enchaîne "Max ça va ? Tu ne dis rien depuis tout à l'heure".
Max souris et répond "Oui oui les gars, je suis juste dans le gaz, contrairement à certains, je n'ai pas super bien dormi". Il à un petit sourire en coin et ses yeux se posent sur moi avant de les détourner rapidement.
Je me sent nerveuse, il va falloir qu'on parle de hier soir et vite. Sinon je sens que ça va me soûler et accessoirement on est parti pour travailler ensemble deux mois si tout se passe bien pour nos sportifs.
Max regarde sa montre, se lève, j'en profite pour regarder son ventre moulé par son t-shirt noir qui se retrouve juste en face de mes yeux, je n'y peux clairement rien s'il s'est installé en face de moi aussi, je me dit. Mais je me ressaisie, hors de question de me faire surprendre en plein matage de notre chef de mission.
"Bon, rendez vous dans le hall de l'hôtel d'ici 20 minutes, soyez prêt, on part pour Clairefontaine directement, Léo nous rejoint là bas" dit Max en nous plantant la.
Hors de question que je sois la dernière prête à partir, je me lève d'un bond et dit aux garçons qui ne semble pas pressé : "A tout les nazes, je file récupérer mon barda !" et je les plante la.
Je me dirige vers l'ascenseur quand j'entends une voix.
"Léa attends moi !" c'est Max qui est au comptoir de la réception.
Zut moi qui voulait l'éviter encore un peu c'est raté.
Je retiens l'ascenseur pendant qu'il se dirige vers moi d'un pas tranquille.
J'observe sa démarche et ses cuisses qui saillent sous son jean dès qu'il fait un pas.
Il faut vraiment que je me calme. Je sens mes joues qui chauffent, et détourne le regard. Mes hormones me jouent des tours. Depuis quand on matte son frère d'armes comme ça ?
Max entre dans l'ascenseur et laisse les portes se fermer avant de me dire : "Léa, il faut qu'on parle".
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Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.
Storie d'amoreLéa ancienne Navy Seals à la retraite est mandatée par son frère pour couvrir un événement sportif mondial. Réticente elle se décide lorsqu'elle apprends que ses anciens frères d'armes seront de la partie. Elle qui avait refait sa vie loin des États...