Après cette première victoire la confiance de l'équipe française va en croissant.
L'excitation se mêle à la concentration ultime que l'on acquiert lors de gros événements sportifs.
L'ambiance est électrique, les joueurs sont moins réservés face à nous. Ils discutent, plaisantent.
Rami a même tenté de faire une blague à Max. Je rigole toute seule rien que d'y repenser, alors que je suis allongée dans mon lit cherchant en vain le sommeil.
Hier soir après le dîner les joueurs avaient quartier libre. Le capitaine est remonté directement dans sa chambre nous assurant ne plus en ressortir. Étant dans un hôtel entièrement réservé à l'équipe, Max nous a accordé une soirée de relâche. Le seul d'astreinte, étant Wess. Il était de piquet et devait rester devant les ordinateurs reliés aux caméras de l'hôtel afin de surveiller tout mouvement suspect et de nous prévenir en cas d'urgence, le cas échéant.
Ayant quartier libre, je me suis accordé un footing de trente minutes. Rien de transcendant mais je voulais sortir de cette atmosphère cloîtrée qu'est l'hôtel. J'avais besoin de réfléchir à ce qui se passait dans ma vie. La nuit passée avec Max, ses paroles, notre flirt éhonté le lendemain dans le bureau et sa prise de distance subite et inexpliquée. De retour du premier match, monsieur m'avait tout simplement snobé. M'évitant et ne m'adressant la parole qu'en cas de nécessité absolue. J'étais décontenancée mais aussi furieuse. J'avais tout simplement l'impression d'être un plan cul minable. Tel un kleenex qu'on jette une fois utilisé.
Entrant dans l'hôtel, j'aperçois Rami débarquer en panique au bar de l'hôtel et dire à Max que Hugo n'est plus dans sa chambre.
Max qui était en train de jouer au billard avec Hector et Charles, lâche sa queue et suit le joueur. Ils se dirigent rapidement vers la piscine.
Je remarque immédiatement que plusieurs joueurs le suivent, un sourire en coin, en se donnant des coups de coude plus ou moins discrets.
Je les pousse et les devance en suivant mon chef et le joueur.
Je l'entends déclarer qu'il pense que Lloris est à la piscine mais il n'en est pas sur.
Arrivés sur place Max passe devant Rami et entre dans la salle de sport, poussant rapidement la porte d'accès donnant sur le bassin. Il s'arrête non loin de l'eau et regarde autours de lui, cherchant le capitaine des yeux quand subitement Adil prends son élan et pousse Max à l'eau.
C'est sans compter la vivacité de Max qui a juste le temps de l'attraper par le poignet et de l'entraîner dans sa chute.
Tout le monde éclate de rire, et je m'éclipse rapidement, ne voulant pas essuyer les foudres de mon chef d'équipe qui sera furieux de cette blague de potache. Il ne me parle plus, qu'il gère les gosses tout seul.
Je ne sais pas comment s'est terminé l'histoire, j'ai filé rapidement voir si Lloris était bel et bien dans sa chambre. Nous avions passé quelques heures à discuter. Sous ses airs discrets, Hugo est un homme intéressant et cultivé, loin du footballeur juste bon à taper dans une balle. Il s'est beaucoup confié sur ses doutes quand à cette coupe et surtout cette personne le harcelant sans arriver à trouver qui cela pourrait être.
Pendant une semaine les jours se suivent et se ressemblent. Nous accompagnons les bleus aux différents matchs assurant leur sécurité, contrôlant les différents stades, nous connectant aux système de surveillance quand cela est possible, assurant des rondes dans le cas contraire. Je suis postée toujours au plus prêt de Hugo. L'accompagnant jusqu'a l'entrée du stade et le récupérant à la fin de chaque match. Je ne suis pas autorisée à rentrer dans les vestiaires et cela m'arrange car je n'ai pas envie de me retrouver au milieu de mecs en folie, dégoulinants de transpiration et à moitié nus.
Max continue de jouer au roi du silence. Nous n'avons que très peu d'échanges et ses yeux refusent de croiser les miens. Ma colère monte doucement et sourdement au creu de mon estomac. Dès que je le peux je file à la salle de sport me défouler et évacuer cette rage qui risque de me submerger d'un moment à un autre. Et le reste du temps je le passe en compagnie d'Hugo. Notre discussion de lendemain de match nous a rapproché et j'ai entièrement gagné sa confiance. Nous passons tout notre temps ensemble. Ce qui est certes le but premier de la mission mais qui au final est très agréable malgré la charge de travail.
Wess semble avoir mis de l'eau à son moulin et à retrouvé sa concentration et son professionnalisme. Hector et Charles me connaissant parfaitement, sont curieux. Je le sens. J'ai croisé des regards interrogateurs. Une ou deux fois, Charles a tenté de lancer la conversation. Mais j'ai dévié la discussion avec le tact et la finesse d'un bulldozer.
Les nuits sont courtes. Je dors peu et mal. Des flash-back de la nuit passée avec Max me hantent. Sa peau, son odeur, tout est sujet à torture mentale. Ses souvenirs me réveillent souvent, me laissant en sueur et frustrée.
Il faut que je sache à tout prix ce qu'il se passe. Pourquoi il agit comme un sombre connard. Mais ma fierté sûrement mal placée m'empêche d'aller le voir et d'exiger une explication. Quitte à tirer définitivement un trait sur ce qui s'est passé entre nous.
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Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.
RomanceLéa ancienne Navy Seals à la retraite est mandatée par son frère pour couvrir un événement sportif mondial. Réticente elle se décide lorsqu'elle apprends que ses anciens frères d'armes seront de la partie. Elle qui avait refait sa vie loin des États...