Chapitre 22 : Za zdorobie ! ✔️

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Les entraînements se déroulent sans encombres. On sent clairement que l'équipe une fois sur le terrain est hyper concentrée. Répondant et agissant comme de bons soldats aux ordres de l'équipe et de l'entraîneur. L'organisation est quasi militaire. C'est impressionnant de voir cette équipe de gosses surexcitée lors du départ, rester concentrée plus de dix minutes.

Dès six heures du matin, ils se lèvent tous plus ou moins à l'heure pour aller déjeuner pour ensuite filer directement en salle de sports. Après une bonne heure d'entraînement, nous les transférons sur le stade pour s'entraîner à nouveau et ensuite ils passent plusieurs heures à faire le debrief en salle de réunion. Les journées sont longues. Les voir courir après la balle ne m'intéresse pas plus que ça. Cependant je ne lâche pas Lloris d'une semelle. Depuis la dernière fois, nos rapports sont cordiaux bien que froids. Je reste très professionnelle et mets un maximum de distance entre nous.

Max est absent, nous ne le croisons pas beaucoup ces derniers jours. Il a détaché Wess et ils passent leur journée sur la route, repérant les parcours, les stades ou l'équipe sera amenée à jouer incessamment sous peu son premier match.

Nous nous retrouvons tous les soirs pour faire le point et donner nos comptes rendus. Une personne étrange, un paparazzi un peu trop insistant, les fans français qui sont déjà sur place. Ayant économisé pendant cinq années pour suivre leurs héros. En mon fort intérieur je ne comprends pas cette ferveur mais j'admire cette ténacité. Ils sont présents quasiment H 24 devant l'hôtel, à l'entrée du stade, tentant d'apercevoir leurs idoles.

Max est distant, à l'écoute mais distant. Son rôle de chef il l'assume entièrement et cela lui va plutôt bien.

Le reconnaître me fait un peu mal mais je ne peux pas lui enlever que c'est un bon leader.

Quand aux joueurs, ils se sont enfin faits à l'idée d'avoir une équipe de sécurité et sont tous réceptifs à nos ordres quand nous devons leur en donner.

Charles et Hector quand à eux sont pris de plus en plus par la ferveur. Le football même européen, commence à leur plaire de plus en plus, et le premier match étant demain ils ne manquent aucune réunions de préparation afin de savoir qui va jouer et à quel poste.

Nous sommes mardi, cela fait déjà cinq jours que nous sommes en Russie. Ce soir Max nous a autorisé à sortir ou du moins profiter d'un peu de temps libre.

J'attrape les garçons un à un au self, leur proposant une soirée afin de décompresser un peu.

- "Ça vous dit un apéro ce soir ? J'ai repéré un bar à deux pas de l'hôtel. On pourrait sortir un peu, ça nous ferait du bien".

- "Oui bonne idée J'en peux plus de rester confiné à l'hôtel" lâche Wess avec un sourire. "

-Carrément mais on fait pas tard demain on a une grosse journée". Haa Hector le Jimminy Cricket de l'unité.

- "T'inquiètes gros ! On mange un bout, on boit un coup et on rentre tranquille" enchaîne Charles.

- "Tu viens avec nous Chef ?" C'est Scott. Il regarde derrière mon épaule et intérieurement je le maudis. Pourquoi ce gros boulet a invité Max.

Je me retourne et Max semble dans de bonnes dispositions car il lance un placide " Ouais, ça nous changera les idées ! ".

Merde. Je me lève et leur dit à la cantonade : "Dix huit heures devant l'entrée principale alors ! A tout' les vilains !".

Je ne leur laisse pas le temps de répondre que je file vers ma chambre.

Hugo m'interpelle : "Léa ! Attends moi je monte aussi !". Tiens, c'est la première fois depuis notre dernier échange qu'on se retrouve seuls.

Les portes de l'ascenseur se referment et il se tourne vers moi : "Écoute, je n'ai pas pu t'en parler encore, mais je suis désolé pour l'autre fois... Je n'aurais pas dû, je ne sais pas ce qui m'a pris.".

Je l'écoute débiter son speech sans broncher, je vais le laisser ramer un peu le ptit, autant qu'il comprenne vraiment. Je suis sadique je pense intérieurement. Exactement et j'aime ça, adieu remords !

Il me regarde attendant une réponse.

Je le regarde avec un sourire que je peine à retenir : "Ne t'en fais pas c'est oublié. On va devoir vraiment se faire confiance par contre. Il ne peut pas y avoir de malentendu ou de malaise entre nous. La communication est primordiale."

Il m'interrompt et me regarde avec les yeux qui pétillent : "Très bien, alors j'attendrais notre retour en France, pour te draguer comme un gros relou..".

De surprise mes yeux s'écarquillent. Je dois être belle à voir avec mes yeux ronds et ma bouche en cul de poule.

- "Quoi ? Comment ça ? Que..." Putain je bafouille maintenant.

- "Du calme Léa, je suis pas si lourd que ça mais je ne dirais pas non à un dîner".

Les portes s'ouvrent. Je bougonne en sortant rapidement "On en reparlera, ramène la coupe à la maison d'abord".

Les portes se referment sur son rire, et je réalise qu'il a pris l'ascenseur seulement pour avoir l'occasion de me parler en tête à tête.

Je rentre dans ma chambre et file sous la douche. Cela ne me fera pas de mal, et si je veux être à l'heure pour ce soir il faut que je me prépare.

Une fois propre, je me sens bien mieux et j'ai mis dans un coin de ma tête c'est échange on ne peut plus perturbant.

J'ai choisi un jean bleu pétrole aux genoux et cuisses trouées, ma paire de bottines noires plates, un débardeur blanc on ne peut plus classique et attrape ma veste en jean au passage. Simple. Basique. En même temps je ne vais pas au rencard de ma vie mais boire un verre avec mes potes.

Je suis dehors et la température est agréable, ni trop chaude, ni trop fraîche, je m'allume une clope en les attendant.

Wess est la le premier : "Alors poulette ! Tu mets toujours un point d'honneur à être prête avant nous à ce que je vois". Il me donne une bourrage affectueuse et attrape ma cigarette pour en aspirer une bouffée.

- "Putain Wess, tu me gaves quand tu fais ça ! Demande moi en une la prochaine fois, tu baves comme une fillette !"

Il s'esclaffe "C'est toi la fillette ! Fillette"

Une voix nous interrompt "Oh les gosses on se calme !" C'est Charles qui arrive un sourire aux lèvres.

Les trois autres arrivent à tour de rôle. Scott est le dernier.

- "Hé ben, on a failli t'appeler Désiré !" Soupire Max.

-"Allez on y va j'ai soif moi !" declaré-je en prenant la tête de la marche.

Nous arrivons dans un bar qui ressemble à un Pub Irlandais. Tout de bois et de moquette. Il y a peu de monde et nous n'avons pas de mal à trouver une table. Les serveurs abordent tous des maillots de foot à l'effigie de la coupe du monde, et sur trois écrans géants nous pouvons voir différents matchs, ou la chaîne de sport qui défilent sans sons. La musique se diffuse aux quatre coins de la pièce, en sourdine. Il est encore tôt.

Une jolie serveuse blonde arrive pour prendre les commandes. J'en repère deux qui direct on les yeux qui pétillent. De grand sourires niais traversent leurs visages.

- "Six pintes de Lager s'il vous plaît !" Je commande avant tout le monde. Coupant court à toute tentative de drague aussi bien gênante que lourde.

- "Hé ! T'aurais pu nous demander notre avis quand même !" râle Scott.

- "Genre ! C'est pas ce qu'on boit tous d'habitude ?" je lui réponds.

-"Mouais c'est vrai mais t'aurais pu demander quand même" Insiste t'il.

-"Oui comme ça tu aurais eu plus de temps pour la mater.. D'ailleurs arrête de faire le bébé, la voilà".

La serveuse arrive et pose les six verres sur la table. Au moment de partir elle nous jette un joyeux Za zdorobie !

On attrape tous nous verres et d'un Cheers commun nous trinquons. La soirée peut commencer.

Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant