Le transfert devait avoir lieu d'ici une heure pour le stade de Kaliningrad. La France joue son premier match contre l'Australie. Après le dernier meeting du matin, les joueurs s'étaient tous redirigé vers leurs chambres, l'allégresse et la légèreté avait fait place à une concentration ayant atteins un point culminant jamais atteins jusqu'à la.
Le match débutant à treize heures, l'équipe au complet doit être au stade deux heures avant. Le départ est donc programmé pour dix heures.
Après ma réunion privée plus qu'indécente avec Max, j'avais rejoint Lloris qui était à la salle de sport. Il était en train de faire du vélo, mais sans pour autant forcer.
À mon approche, il enlève son casque et me dit d'un ton d'excuses : "Je ne savais pas quoi faire, j'avais besoin de me changer les idées.".
"Où est Wess ?", Je lui demande, sans prendre de gants.
"Parti cherché de l'eau, je lui ai demandé. Il a tout vérifié avant de partir et m'a dit d'utiliser ce vélo qui est sous une caméra" Hugo tends le doigt vers le globe noir qui effectivement est pile au-dessus de lui.
"OK, je verrais ça avec lui", je suis furieuse qu'il soit parti, nous avons ordre de coller au train du capitaine quoiqu'il arrive et lui part se balader, l'air de rien. Il faut que je le coince avant que Max ne l'apprenne sinon il va vraiment passer un sale quart d'heure. Et ce même si je sais que nous sommes reliés en réseau aux caméras de l'hôtel.
"Je remonte dans ma chambre me préparer, ne soit pas surprise si je ne suis pas très bavard, j'ai besoin de me concentrer un maximum." Me dit-il sur un ton vague avec un sourire en coin en guise d'excuses. Je comprends qu'il est déjà ailleurs, dans son monde post match.
"Ne t'en fais pas pour moi, j'ai l'habitude", lui dis-je en marchant à ses côtés tout en lui souriant afin de le rassurer "Et ce n'est pas comme si tu étais un vrai moulin à paroles, et que je devais m'inquiéter de ton silence".
Ma pique aura eu au moins le don de le faire sourire franchement.
Une fois le "colis" déposé, je retourne dans ma piaule, me préparer et passer ma tenue officielle ainsi que pour prendre mon équipement. J'avais prévenu Lloris que je viendrais le récupérer devant sa chambre, et qu'il ne devait pas rejoindre le bus et son équipe sans moi. Je m'examine d'un œil critique devant la glace. Mon jean noir moulant des plus basiques, un polo de la même couleur au logo de la société de mon frère. Un kit complet de dernière technologie d'oreillette et ma matraque télescopique. J'ai un pincement quand je pense à mon glock laissé à Paris dans le coffre de la société de Léo. Toutefois, je sais qu'une arme, même minime soit elle est toujours mieux que rien. Et dissuasive en cas d'altercation légère.
J'attrape mes lunettes de soleil et ma casquette et sors de ma chambre afin d'aller chercher la "Mission".
Je me retrouve à frapper à la porte du Hugo sans pour autant avoir de réponse. Je cogne un peu plus fort, et c'est un capitaine complètement fermé qui me fait face. Un casque de musique sur la tête, il est changé et à enfilé un pantalon noir, une chemise blanche, une veste de costume assortie et une cravate, son sac de sport en bandoulière complète sa tenue. Il me jette à peine un coup d'œil et se dirige vers le bus, me devançant de peu. Je le suis comme son Ombre. Nous n'avons pas échangé un mot. Le professionnalisme et la concentration sont dorénavant de rigueur.
"Delta 1, nous sommes en route, nous nous dirigeons vers la sortie", je transmets discrètement à Max que nous sommes sortis de la chambre et que j'ai bien récupéré le colis. Les oreillettes nous permettent de communiquer sans se faire remarquer.
Devant l'entrée, je découvre tous les joueurs dans la même tenue. La plupart ont, eux aussi des casques sur la tête, s'isolant complètement du monde qui les entourent.Max est à l'entrée du bus à côté de l'entraîneur et ils discutent à voix basses. Charles et Hector sont déjà en position dans le SUV noir mis à notre disposition pour la mission, prêts à suivre le bus dès son départ. Scott et Wess sont dans une seconde voiture et sont quant à eux positionnés à l'avant et ouvriront le chemin. J'en déduis donc que je monte avec toute l'équipe ainsi qu'avec Max.
Le transfert est relativement rapide. L'ambiance est plutôt calme et ils sont silencieux. Certains parlent à voix basses entre eux, d'autres sont sur leurs téléphones ou écoutent de la musique. Max est à l'avant avec Deschamps, mais tourne régulièrement la tête afin de contrôler la route. Il est relation constante avec nos deux voitures.
Je suis quant à moi au fond du bus, à un siège d' Hugo qui s'est installé seul. À croire que comme au collège, il y a une hiérarchie des places. Les élèves modèle devant près du "prof", les turbulents et comiques au fond et le chef de clan non loin d'eux, mais seul comme s'il avait délimité une zone de respect à ne pas franchir.
Nous arrivons au stade, le bus des Australiens est déjà là, nous pouvons voir que les derniers joueurs entrent à l'intérieur. Pendant que le chauffeur manœuvre pour s'approcher au plus près, les deux SUV se positionnent devant le bus, servant de boucliers. Elles sont coffre à coffre, permettant un démarrage rapide si besoin que ca soit dans une direction ou une autre.
Les joueurs se lèvent tranquillement pour descendre et rejoindre leur vestiaire. Le silence est quasi-total, seul deux trois discutent encore, mais on sent clairement que le ton est moins léger.
Une fois que les derniers joueurs sont dehors, je me lève et m'approche du Capitaine qui n'a pas bougé et garde la tête baissée. Je pose une main doucement sur son épaule et lui murmure "On y va". Il lève la tête et me regarde, je vois une lueur de panique traverser son regard et je comprends que si je ne réagis pas très vite, nous allons avoir droit à une crise de panique, et il est hors de question que la France se fasse éliminer au premier match.
"Je .. Je ne veux pas, enfin, je ne peux pas..." Hugo hésite, il en perd ses mots.
Je m'accroupis face à lui et pose une main sur son genou : "Alors tu vas arrêter ça tout de suite ! Hors de question que tu paniques ou remette tout en question pour une putain de lettre", je suis un peu sèche, mais j'espère que mon ton un peu directif, le fera réagir. Positivement.
À ce moment là, j'entends dans mon oreillette : "Delta 2, qu'est ce que tu branles, on attend plus que vous !". Max me fait remarquer que nous sommes les derniers. Je me retiens de lever les yeux au ciel, de toute manière, il ne peut pas me voir.
"Delta 1, ici Delta 3, les journalistes vont arriver d'ici deux minutes, il faut que la cible soit sécurisée à l'intérieur du bâtiment d'ici la.
Il me faut agir vite, je me relève vivement et lui tends la main : " Allez en route ! Et arrête de réfléchir, fait ce que tu sais faire de mieux, soit un mur, ne laisse passer aucun ballon et gagner moi ce match".
Lloris attrape ma main et se lève, il va pour me dire quelque chose, mais je l'interromps, ne lui laissant pas le temps de parler : " Ne dis rien, magne toi, ton équipe, tes joueurs t'attendent !"
J'ouvre la marche et il me suit, la tête relevée. Je ne sais pas s'il s'est ressaisi de lui-même ou si mon discours l'a rassuré mais je sais d'instinct que le moment critique est passé et que le compétiteur est de retour.
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Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.
RomanceLéa ancienne Navy Seals à la retraite est mandatée par son frère pour couvrir un événement sportif mondial. Réticente elle se décide lorsqu'elle apprends que ses anciens frères d'armes seront de la partie. Elle qui avait refait sa vie loin des États...