Nous sommes arrivés au stade, le transfert était plus compliqué que pour les précédents matchs, en effet l'équipe de France est en demi-finale et les supporters sont arrivés en masse.
Les matchs se jouant à guichets fermés, je ne comprends pas pourquoi, ni comment les gens ont pu penser que se déplacer jusqu'en Russie, sans être sur de pouvoir avoir un billet, était une bonne idée. Cela dit, ils sont partout, et essayent d'approcher les joueurs à n'importe quel prix.
Hector et Wess sont auprès des joueurs attirant les groupies, en effet certains footballeurs ont plus de succès que certains. Du coup, grâce à leur charisme, ou leur performances, ils déclenchent des acclamations, des cris et même des bousculades.
Je ne lâche pas le capitaine d'une semelle, je suis littéralement collée à lui lorsque nous devons passer près des français hystériques venus les acclamer.
Je dois redoubler d'attention, car non seulement je suis toujours vaseuse mais je ne dois pas me laisser perturber par des pensées parasites, en l'occurrence ce tsunami émotionnel qui menace de me ravager à n'importe quel moment.
Nous arrivons au vestiaire et laissons les joueurs entrer, Max nous ordonne d'aller à nos postes dans les oreillettes et je me retrouve avec mon partenaire habituel. Wess. J'espère juste qu'il ne va pas me faire suer avec trop de questions.
Je le vois couper son oreillette et se tourner légèrement vers moi : " Tu ne m'a pas tenu au courant hier soir, tu aurais au moins pu me passer un message, je sais pas moi, un fax, un pigeon voyageur, quelque chose quoi mais je me suis inquiété".
Je continue de regarder autours de moi et tout en déconnectant mon oreillette à mon tour je lui dit d'un ton légèrement agacé : "Une gastro Wess, j'ai une gastro ! La bouffe russe, le climat, ne me conviennent pas ou je ne sais quoi ... J'allais pas te téléphoner pour te prévenir à chaque fois que j'ai dégobillé quand même ". Je reste le plus évasive possible, j'espère qu'il va vite lâcher l'affaire, car cela commence à me chauffer les oreilles tout ça. Il va falloir que je prenne une décision et rapidement à propos de "ça" songe-je en grinçant des dents.
Les joueurs poussent leur cris de guerre, le match ne va pas tarder à débuter. C'est parti pour quatre vingt dix minutes et des poussière d'ennuis profond.
Ils sortent à la file indienne, et nous passent devant. Ils ont la mine fermée pour la plupart, et regardent droit devant eux sans nous jeter un regard. Concentration maximum. C'est sur que l'enjeu est de taille.
Seul Lloris capte mon regard, cela dure une fraction de seconde, mais je sens qu'il a besoin de me savoir présente. J'esquisse un sourire en coin et je le vois faire de même. Il sait que je suis la pour lui et que je ne le lacherais pas.
"Delta 1 à toute les unités", la voix de Max retenti dans nos oreilles, "nous vous demandons d'être en vigilance maximale, le corbeau a encore livré ce matin. Il a posé un fromage au fermier qui vient seulement de m'en donner un bout".
Même si cela peut paraître confus de prime abord, le message est clair : l'entraîneur à encore reçu une lettre de menace ce matin et ce con nous en informe que maintenant alors que le match est déjà lancé. Autant je peux entendre pourquoi il a fait ça, autant je trouve que c'est un gros débile de ne pas nous en avoir parlé avant, à nous l'équipe de protection rapprochée. Putain !
Au regard que Wess me lance, je sais qu'il pense la même chose que moi, nous devons aller faire un tour et vérifier que rien de suspect ne se propage à l'horizon.
"Delta 3 à Delta 1, nous avons trouvé un autre point d'extraction pour le client, au fond du couloir qui accède au vestiaire. Un escalier donnant sur l'extérieur".
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Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.
RomanceLéa ancienne Navy Seals à la retraite est mandatée par son frère pour couvrir un événement sportif mondial. Réticente elle se décide lorsqu'elle apprends que ses anciens frères d'armes seront de la partie. Elle qui avait refait sa vie loin des États...