Chapitre 23 : Ça va mal finir ✔️🍀

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La soirée bat son plein, nous avons passé notre temps entre boire des verres, jouer aux fléchettes et rigoler.

Cela fait du bien de retrouver cette ambiance de franche camaraderie. Loin des mots acerbes et joutes verbales, certes parfois stimulante mais aussi fatigante.

Relâcher un peu la pression et ne pas être en conflits permanents avec Max. Lui aussi, d'ailleurs, semble plus serein, plus détendu.

Je l'observe du coin de l'oeil et le voir sourire en discutant avec Hector, me rassure quand à son état d'esprit.

Sourire en coin, des plus charmant. Mon ventre papillone. J'interromps le fil de mes pensées. C'est la faim qui me fait cet effet, pas Max. C'est pas possible ! Il va falloir que je me calme sur la bière, l'alcool me fait divaguer.

La serveuse arrive en chaloupant un peu trop des hanches à mon goût et pose sur table des shoots ainsi que des gros cornichons verts.

Surprise je me retourne et lance : "Qui à commandé ça ??"

Les garçons n'ont pas le temps de répondre que la serveuse m'interromps et m'explique dans un anglais approximatif que c'est le barman qui nous les offre. Je me retourne et aperçoit un grand blond qui sourit de toutes ses dents en nous faisant un signe de la main. Le pouce en l'air et son sourire, ne me dise rien qui vaille. C'est de la vodka et la tradition veut qu'une fois le verre avalé nous croquions un bout du cornichon. Cela évite la gueule de bois d'après la coutume russe.

J'ai franchement des doutes mais j'attrape un verre et regarde mes collègues qui, hilares, ont déjà attrapé leurs verres. Max me regarde avec une pointe de défis dans l'œil on dirait. Moi qui voulait ne pas abuser ce soir. On est mal parti.

Charles hurle un magistral "Cheers !" et engloutis son verre avant de croquer vivement dans le condiment.

Sa grimace est éloquente. Cela n'a pas l'air très bon. Ni rassurant, mais hors de question de se dégonfler ! On l'imite donc et avalons le liquide translucide.

Une sensation de feu se déverse dans ma gorge, une larme vient rouler immédiatement sur ma joue. Et intérieurement je jure. C'est fort. Rien à voir avec la vodka européenne que l'on peut trouver dans des bars. ça brûle, me chauffe les joues et l'estomac. J'ai chaud.

Hector tousse. Wess à avalé de travers et seul Max reste impassible. Charles nous observant se tient le ventre et pouffe.

"Tu bluffes c'est pas possible !" je lui lance en essuyant mon oeil du coin de la main.

Il rigole franchement : "Non même pas ! J'en avais déjà bu. Pas d'effet de surprise pour moi" .

Scott qui s'est assit lâche un juron : "Traître ! T'aurais pu nous prévenir".

Je regarde Max, je sens que mes yeux brillent et que mes joues sont rouges, pourtant je sers les dent. Je ne lâcherais rien !.

Wess se rapproche de moi et pose une main nonchalante sur mon épaule : "viens Léa, on les prend tous, le patron, les vieux de la vieille.! Allez on les defonce tous".

J'ai un quart de seconde d'hésitation, en me demandant de quoi il peut bien parler. C'est un peu bizarre comme tournure de phrase mais je réalise très vite, qu'il propose ce qu'on appelait à l'époque un TC, un tequila challenge.

Son souffle au creux de mon oreille me fait faiblir. J'ai envie, non seulement de les battre mais de les écraser et d'ôter le sourire narquoi de la bouche de Max.

Wess est le diablotin sur mon épaule et sans réaliser que les mots sortent plus vite de ma bouche que mes pensée, je lance un Tequila magistral. La tequila est mon alcool de prédilection et je sais que je peux les faire plier.

Mon côté incontrôlable à pris le dessus et même si une infime portion de conscience me fait penser à une journée demain qui risque d'être difficile, j'ai le goût à la fête.

La deuxième tournée arrive. Wess est collé à moi. Je sens son parfum, ses mains se posent de chaque côté de mes hanches. Et nos corps sont projetés contre la table quand il se penche pour attraper un verre.

Je m'écarte légèrement le regarde de côté et lui souffle : "Dis donc super glue, t'as pas fini ? ".

Il a un sourire carnassier mais lève les mains en signe de reddition et s'écarte.

"Bon alors qu'est ce que vous attendez ? A moins que ca ne soit la peur qui vous retienne ? Je vous ai connu plus téméraire il a quelques années en arrière ! " Ma boutade les pique dans leur orgueil typiquement masculin.

Max fait le tour de la table, et se rapproche de moi. Il ne me quitte pas des yeux, et je lui sourit. Je me sens comme une adolescente face à son crush de l'été. Bête à manger du foin mais qui ferait n'importe quoi pour l'impressionner.

"Et si on rajoutais un petit challenge au challenge annonce t'il, le premier à déclarer forfait, s'occupe du service des petits déjeuners de l'équipe demain et assiste au premier briefing, les autres gagneront deux heures de sommeil en plus."

On est dans la merde, je songe intérieurement, je ne perdrais pas. Hors de question. Ma fierté me donne un coup d'énergie, comme lorsque j'ai du faire mes preuves, en entrant dans l'armée, étant une femme, j'ai du faire toujours plus que les hommes. Me surpasser et ne rien lâcher.

Le shooter de téquila avalé, un autre mètre arrive directement derrière. Quelques personnes au comptoir se sont retournés et nous observes en secouant légèrement la tête.

Je ne sais pas à quel moment nous avons lâché prise, mais la soirée s'arrête quand la barmaid vient nous faire signe que c'est l'heure de partir et que le bar ferme. Je jette un coup d'oeil à ma montre et il est déjà deux heures du matin. Je n'ai pas vu le temps passé, et j'ai arrêté de compter les verres. Charles est parti se coucher il y a un moment déjà. Wess est assis à la table, la tête dans ses bras, écroulé. Hector ne parle plus ni anglais, ni français, ni russe, ni même une langue courante, mais un langage sorti des méandres de son esprit. Il est complétement ivre et baragouine accoudé au bar en faisant des yeux de merlan frit à la serveuse qui essuis son dernier panier de verres.

Max me fait face et me fixe : "On dirait qu'il ne reste que nous deux".

Je m'avance vers lui et dit " Dommage que le bar ferme, je pense que tu aurais pas tardé à rejoindre Wess".

Il éclate de rire : 'C'est mort, j'aurais rien lâché ! Je sais que tu es une petite barrique de téquila à toi toute seule, mais je ne t'aurais pas laissé gagné, tu aurais été trop chiante après sinon"

"Ba..barrique à téquila ? Non mais c'est toi la barrique ! ". Bravo Léa pour la répartie digne d'une gamine de douze ans.

"Viens on ramène les gosses ! Va chercher notre céréale lover là " Max soulève Wess et me désigne Hector du menton.

Je pouffe "t'en fait un beau de céréale lover toi ! Et à part ça t'es pas pompette ... Allez tombeur on y va, je dis à Hector en lui attrapant le bras".

Le retour se fait rapidement, nous ne sommes vraiment pas loin de l'hôtel. Wess n'a pas dit un mot, se contentant de marcher à côté de Max et j'ai arrêté de répondre à Hector qui me parle de la serveuse future ex femme de sa vie. Je suis ivre, je le sais, mais je me concentre pour ne pas perdre la face.

Nous rentrons dans l'hôtel et collons les garçons dans le premier ascenseur.

"Bonne nuit les mecs, neuf heures demain." Max leur fait un léger signe de la main et se penche pour appeler le deuxième ascenseur.

Les portes s'ouvrent et il me fait une courbette ironique : "Madame la Barrique, pardon la Baronne". Je lui donne un coup dans l'épaule qui le fait tituber à moitié au milieu de l'ascenseur.

"Hé doucement Hulk !" me dit il en se frottant l'épaule en me regardant.

"Mais c'est qu'il a de l'humour ce soir on dirait ! Mon gros bougon il fait des petites blagues, il est content" je m'approche de lui en le taquinant et lève la main pour lui pincer gentiment la joue comme on le ferait à un enfant taquin.

Sa main va à la rencontre de la mienne. Et le pincement fini en paume posée contre sa joue. Il donne une impulsion et je me retrouve projetée contre lui. Le temps semble s'arreter.

"Putain Léa ! je t'aime autant que tu m'agaces, c'est fou"

Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant