Garde Rapprochée : Le garde de ton corps.

Chapitre 2 : Retrouvailles ✔️🍀

Je reconnaîtrais cette voix n'importe où. Normal, c'est celle de mon grand frère :
Léo.

Léo n'a pas changé en 5 ans. Si ce n'est qu'il a dorénavant quelques cheveux grisonnants sur les tempes. Une coupe courte, propre, quasi-militaire. Mon frère a toujours été costaud, vouant un culte sans fin a son corps, il avait toujours pris soin de lui, et je vois qu'il n'a jamais arrêté. Grand, me dépassant de bien, trente centimètres et forcément toujours en bonne forme physique malgré qu'il ne soit plus, lui non plus, dans l'armée.

Je l'observe rapidement et remarque que malgré son look décontracté, il a pris le soin de bien se vêtir. Jean noir slim de marque épousant ses cuisses musclées, chemise blanche cintrée faisant saillir ses biceps et montre discrète d'une grande marque suisse connue au poignet.

À chaque fois que je le regarde je me dis, que non seulement que mes parents se sont pas foulés dans le choix des prénoms, mais que la nature a bien favorisé l'aîné des enfants Webb. Il a tout du beau gosse bientôt quadragénaire. Cette période chez les hommes qui les transforme en mecs canons, mais ni trop vieux, ni trop jeunes.

Je me retourne, le regard noir.
Je ne suis pas forcément ravie de le voir ce soir. Alors que cela fait des mois que je n'avais pas de nouvelles. Silence radio.

De plus, c'est clairement le bordel au bar ce soir, à croire qu'il en a presque fait exprès d'arriver maintenant. Même si la pression est retombée, il choisit bien son moment pour débarquer. Qu'est-ce qu'il peut bien me vouloir ?

"Ne bouge pas ! Je reviens et en attendant ne touche à rien et ne parle à personne !"

Je le plante près du bar, ne lui donnant même pas l'occasion d'en placer une, alors qu'il me regarde en haussant un sourcil interrogatif ou moqueur. Je ne suis pas sûre pour le coup.

Le temps de vérifier que les bagarreurs soient définitivement partis, je fais le tour de la salle rapidement pour m'assurer que tous les clients vont bien et offrir une tournée en dédommagement du désagrément occasionné par ce spectacle peu agréable et surtout non-habituel.

Je n'ai pas de chance, le bar d'habitude si calme et accueillant et devenu ce soir une vraie foire d'empoigne.

Je prends le temps d'échanger un petit mot avec tous les clients présents, je plaisante avec eux. L'humour permet de dédramatiser la situation.

Je repasse derrière le bar. Paul a une poche de glace sur la joue et Camillia, une cliente habituée est au petit soin pour lui. Une main posée sur son torse, elle prend grand soin à le soigner. S'il elle savait que ses efforts resteront vains, je pense qu'elle ne se donnerait pas autant de mal pour flirter avec lui. José quant à lui, impassible et égal à lui-même, finit tranquillement de ramasser la casse.

José travaille avec nous depuis trois ans, grand et élancé, brun, discret, il est victime de son succès. La clientèle féminine l'adore. Combien de fois, je l'ai vu ramener des numéros de téléphone au bar, voir même des propositions plus qu'indécentes. Généralement, il les lit et d'un regard morne, les jette à la poubelle. José est amoureux et aucune fille hormis sa fiancé ne l'intéresse.

Je me sers un shooter de tequila. L'avale rapidement. L'alcool me brûle aussitôt la gorge, mais fait baisser littéralement ma tension suite à l'incident. Je me tourne vers Léo.

"Qu'est-ce que tu fais là ?"

Mon ton est sec et froid. Je ne suis pas ravie de le revoir. Forcément, à chaque fois qu'on se voit, on s'engueule où il passe son temps à critiquer mes choix. Il a toujours pris son rôle de grand frère au sérieux. Moralisateur, bien-pensant, ayant la science infuse. Notre adolescence à été tumultueuse entre nous deux. Nos fortes têtes, ont bien souvent épuisé nos parents.

Les seules fois où j'ai eu le dessus sur lui étaient, en mission. Mais ça, c'était dans une autre vie.

Léo prend le temps de regarder autour de lui, juger la salle, la décoration, l'ambiance et dit d'un ton ironique, avec un œil narquois :

-"Sympa ton bistrot, jolie clientèle, on se marre bien chez toi dis donc".

-"Viens en fait Léo, je n'ai pas que ça à faire, je bosse et j'ai un commerce à faire tourner" dis-je en regardant mes collègues.

La vie nocturne a repris son cours dans le bar, tout le monde est servi et trinque dans l'euphorie alcoolisée de la soirée. La musique est festive et certains clients se lèvent de table pour aller danser.