Voisins

Partie 5

Le lendemain matin, Kakashi se leva aux aurores. Peut-être qu'en se rendant sur le terrain d'entraînement, il y trouverait Aiko. Il en doutait fortement mais il préférait s'y rendre au cas où. Malgré le fait qu'il espérait la voir, il appréhendait quand même de la rencontrer après la façon dont elle avait réagit la veille.
En arrivant, le terrain était désert. Kakashi s'assit sur la base d'un arbre découpé. Il s'en était douté, elle n'était pas là. Peut-être qu'elle arriverait par la suite. Il commença à s'échauffer en attendant. Il plaça des cibles sur quelques arbres et s'entraîna au lancer de kunai. Bien sûr, pour le futur Hokage, cet exercice était d'une simplicité affligeante, mais si Aiko débarquait et le combattait, il fallait qu'il préserve son chakra. La dernière fois, ses tentatives de défense et d'offense avaient bien failli lui pomper toutes les ressources qu'il possédait. Il relança les kunai une centaine de fois mais Aiko n'était toujours pas là. Alors il se mit à boxer contre un arbre, à faire trois cents pompes sur une main, à courir cinq cent tour de terrain. Au final, il se rendit bien compte que sa voisine ne viendrait pas. Cela faisait plus d'une heure qu'il était là quand il décida de rebrousser chemin jusqu'à chez lui. Du moins, il pensait faire ça mais il entendit le bruit des feuilles d'un buisson non loin. Il eut l'espoir de voir en sortir Aiko, mais à la place ce fut Gaï.

-Kakashi, mon rival de toujours !, cria Gaï en direction du ninja.

« Je suis le rival de tout le monde quand on y songe bien » pensa Kakashi. Il sourit timidement à Gaï qui lui fonçait dessus avec son fauteuil roulant.

-Tu as l'air en forme, répondit Kakashi.
-J'ai peut-être dépassé le printemps de la jeunesse, dit-il sans le penser une seconde, mais je ne cesserai jamais de chercher mon rival pour lui lancer un défi ! Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu !
-Tant de temps que ça ? Ça ne m'a pas paru être une si mauvaise chose.
-Qu'est-ce que tu fais ici ?, demanda Gaï qui ignora totalement les paroles de son rival. Tu t'entraînes ?
-Non, je tricote, ironisa Kakashi. Oui, je m'entraîne, Gaï.
-Tout seul ? Enfin tu me diras, ça ne m'étonne pas de toi, tu aimes bien faire les choses en solitaire. Mais tout de même tu aurais pu me dire de venir !
-À vrai dire, ce n'est pas souvent que je m'entraîne ici. Et même si c'était le cas, je ne pense pas que ta présence me serait d'une quelconque utilité.

Kakashi ne tenait absolument pas à ce que Gaï revienne dans les parages si Aiko et lui décidaient de venir s'entraîner ici. Du moins, il espérait qu'elle remettrait les pieds sur le terrain. Il n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps.

-Toujours aussi cruel envers moi !, dit Gaï les yeux larmoyants. Je croyais que nos rapports s'étaient améliorés au fil des années et que tu accepterais...
-Gaï, coupa Kakashi, tu viens me réclamer un défi, n'est-ce pas ?

Le visage de l'ombrageuse panthère de jade de Konoha s'illumina d'un coup et il hocha la tête frénétiquement, ce qui fit lever les yeux au ciel à son interlocuteur.

-Des tours de terrain sur les mains, ça te dit ?, lança Gaï en faisant sa pose du chic type.
-Laisse-moi deviner, on fera mille tour et celui qui termine en premier remporte le défi ?
-Exactement ! Alors, tu acceptes ou tu te défiles  encore comme un faible ?

Il ne répondit pas et se mit directement en position du poirier. Kakashi n'avait jamais fait ça au court de sa vie. Chaque fois qu'il avait vu son ami faire ça, des frissons d'horreur l'avait parcouru mais aujourd'hui il n'avait plus rien à perdre. Gaï sauta de son fauteuil et se mit à côté de Kakashi.

-Ça m'étonne que tu aies accepté.
-Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, se contenta de dire le futur Hokage.

Ils partirent sur le champ. Kakashi regretta rapidement d'avoir accepté ce défis. Non seulement il avait l'air tout bonnement ridicule, mais en plus Gaï avait une longueur d'avance sur lui vu qu'il faisait ça à tout bout de champs. Il n'empêche que la concentration dont il avait besoin pour rester en équilibre sur ses deux mains, lui permettait de ne pas être focalisé sur le cas d'Aiko. Quant à Gaï, il riait à gorge déployée en voyant Kakashi qui buttait à certains moments.