Partie 1

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Aiko Hyuga venait de terminer son dernier carton. Depuis qu'elle avait trouvé cette super affaire, elle n'avait eu hâte que d'une chose: déménager. Si l'appartement qu'elle allait habiter était moins spacieux que le précédent, il était surtout beaucoup moins cher, ce qui avait séduit tout de suite la jeune femme. Son salaire était convenable mais elle préférait dépenser moins sur son logement parce qu'elle y passait peu de temps entre son travail et les visites qu'elle rendait à son père.
Elle n'avait pas beaucoup d'affaires à entreposer dans le prochain appartement. Il faut dire qu'elle vivait seule et qu'elle n'avait jamais eu des goûts luxueux, ni l'envie de posséder une quantité phénoménal d'objets dont elle estimait ne pas avoir vraiment besoin. Elle prit le dernier carton qu'elle venait de fermer, regarda une dernière fois son ancienne demeure et ferma la porte à clé.
Ses quelques collègues de travail l'avaient aidée à apporter les autres cartons, mais ils avaient déjà dû retourner au restaurant. Quand elle arriva devant son nouvel immeuble, elle se remémora le coup de foudre qu'elle avait eu en le voyant. Il était à l'écart sans pour autant être loin du centre ville. Son travail était à quelques rues de là et il y avait des terrains vagues propres aux entraînements de certains ninja. Le seul bémol était que désormais, elle habiterait beaucoup plus loin de chez son père.
Elle ouvrit la porte et jeta un coup d'œil à la pièce principale qui se tenait devant elle. Elle s'y sentait vraiment chez elle. Elle déposa son carton au dessus d'une pile et contempla les amas d'affaires autour d'elle.

-À l'attaque !, s'écria-t-elle.

Elle déplia chaque carton tant soigneusement qu'avec une énergie déconcertante, dont elle avait le secret. Cela fit qu'elle eut fini de tout déballer avant même le début de soirée. Aiko s'assit sur une chaise en face du comptoir, puis poussa un soupir. Elle avait fait du bon travail. Elle s'autorisa une sortie dans un restaurant pour fêter un de ses seuls jours de congés. Non pas qu'Aiko ne pouvait pas en prendre beaucoup, mais plutôt qu'elle n'en voyait pas l'utilité. Elle sortit de chez elle et en fermant la porte, se retourna et découvrit un homme visiblement bien plus grand qu'elle, en train d'ouvrir la porte d'à côté. Elle le détailla rapidement du regard: pas d'erreur possible, c'était bien lui. Aiko cligna rapidement des yeux pour être bien sûre. Elle n'avait pas un voisin comme les autres: un ninja très connu dans tout le monde shinobi...

-Vous êtes Kakashi Hatake ?
-Oui pourquoi ?

Aiko avait l'impression de voir un de ses vieux rêves se réaliser: elle ferait la rencontre de Kakashi Hatake, ils combattraient avec acharnement et elle finirait par le terrasser. Pour ne pas plonger dans ce rêve irréel plus longtemps, elle enchaîna.

-Enchantée, s'empressa-t-elle de dire avant de lui serrer la main avec la plus grande vigueur qu'elle puisse donner. Je m'appelle Aiko Hyuga et je viens d'emménager ici. Je n'arrive pas à croire que mon voisin soit Kakashi Hatake, l'homme au sharingan !, pensa-t-elle à voix haute.

Kakashi fut interloqué de cet enthousiasme. Il avait l'habitude de ce genre de comportement avec Gaï Maito, mais la femme en face de lui semblait vraisemblablement bien trop heureuse de le rencontrer. Ça lui semblait louche. En réalité, Aiko n'avait envie que d'une chose à ce précis moment: proposer un duel à Kakashi pour réaliser le but ultime de sa vie, autrement dit se confronter à lui pour voir si sa réputation était méritée.

-Je me demandais, ajouta Aiko, est-ce que vous accepteriez de dîner avec moi ce soir ?

C'était plutôt direct mais maintenant qu'elle avait découvert que dans l'appartement juste à côté du sien, se trouvait l'homme qu'elle avait toujours voulu abordé mais qu'elle n'avait jamais pu, manque de courage, elle allait à tout prix lui demander de la confronter.

-C'est-à-dire que..., commença Kakashi en se frottant la nuque, je comptais rentrer chez moi là.
-Oh oui, je comprends, répondit-elle déçue.

En même temps à quoi pouvait-elle bien s'attendre ? Il ne risquait pas d'accepter sur un coup de tête une demande aussi incongrue. Enfin, peu importe, elle aurait espéré qu'il le fasse malgré tout. Il n'empêche que son ambition de pouvoir demander, lors de son repas avec Kakashi, d'accepter de combattre contre elle était lamentablement tombé à l'eau. Mais comme Aiko n'était pas du genre à se laisser abattre facilement, en tout cas, pas dans ce cas précis, elle se dit qu'il fallait qu'elle persiste. Il fallait qu'elle trouve une solution pour le convaincre de venir et vite, avant qu'il n'ait le temps de rentrer se cloîtrer chez lui.

-C'est dommage, murmura-t-elle tandis que Kakashi rentrait à nouveau la clé dans sa porte, j'aurais vraiment aimé avoir le privilège de vous avoir avec moi, ce soir. C'est vrai qu'on a pas toujours la chance de pouvoir partager son dîner avec un des ninja les plus redoutables de Konoha, le futur Hokage d'ailleurs me semble-t-il.

Kakashi se figea. Déjà il n'aimait pas qu'on évoque qu'il allait devenir le prochain Hokage, Tsunade lui mettait assez la pression comme ça, sans parler des autres personnes du village. Et puis qu'essayait-elle de faire ? De lui intimer de la pitié ? Il arqua un sourcil. Qu'avait-il à perdre ? S'il n'acceptait pas, il risquait de passer pour un insociable qui n'a clairement pas envie de causer. Même si ça le qualifiait plutôt bien, il sentit l'envie de faire un effort parce que sûrement cette femme finirait par le laisser tranquille après ce dîner. Et au fond, il se disait que ça tombait bien parce qu'il était trop fatigué pour cuisiner, vu qu'il rentrait à peine de mission.

-C'est d'accord. Je veux bien venir...
-Parfait !, lança-t-elle plus qu'enjouée.

Elle attrapa Kakashi par le bras et le tira avec elle jusqu'aux escaliers. Il se laissa faire docilement même si ce n'était pas à son habitude pour ensuite reprendre le contrôle de son corps et marcher à une distance raisonnable de cette voisine qui n'avait pas l'air tout à fait saine d'esprit. Il valait mieux qu'il prenne des mesures de sécurité, au cas où. Aiko entra dans un des restaurants du village et s'assit au comptoir juste en face d'elle. Kakashi prit place lui aussi. Ils commencèrent à discuter tranquillement et finirent même par se tutoyer. Aiko parlait beaucoup et Kakashi ne l'interrompait pas parce qu'il voulait savoir ce qu'elle pouvait bien avoir à raconter. Cela lui permettrait de se faire une opinion personnelle de cette jeune femme. Et éventuellement établir si elle représentait une menace ou si elle avait juste le même grain que Gaï.

-Tu sais, ma mère adorait me raconter les histoires des grandes personnalités de Konoha et elle disait que Sakumo Hatake était un vrai héros.

Kakashi leva la tête, les yeux qui se voulaient neutre, mais pourtant légèrement teintés de tristesse à l'évocation du nom de son père.

-Je connais pas mal de choses sur toi et je comprends la douleur que tu peux ressentir. Tu as grandi sans mère, perdu ton père, tes camarades et ton sensei. Ça n'a pas dû être facile. Et d'ailleurs, moi-même, j'ai grandi sans maman...
-Tu en connais beaucoup sur moi à ce que je vois, dis Kakashi l'air faussement étonné.
-Il faut dire que ton histoire est incontournable et fantastique. Je veux dire, dit-elle en perdant un peu de son éclat, tout le monde te connaît, du moins surtout tes exploits. Comme je suis d'ici, j'ai aussi appris par quoi tu étais passé et comment tu t'en étais sorti. Ta vie est loin d'être un échec au moins.
-Comment ça ?
-Je ne suis pas aussi brillante que le ninja copieur, ni même aussi célèbre. Si tu veux je peux te raconter mon histoire mais ça serait long et fastidieux.
-Ça ne me dérange pas, répondît-il en haussant les épaules.

Kakashi voulait que cette soirée se passe vite et n'avait pas envie de contrarier cette jeune femme. Et apparemment elle brûlait d'envie de lui expliquer pourquoi elle pensait si bien le comprendre, même si au fond de lui il doutait que ce soit réellement le cas. De plus, il est vrai qu'elle avait peut-être éveillé son intérêt. Et il avait bien envie de savoir pourquoi elle avait tant l'air de le trouver si génial.

-De toute façon nous avons toute la soirée, enchaîna-t-elle plus joyeuse.

Kakashi releva la tête vers elle, comme pour lui donner son feu vert. Aiko lança un sourire franc à son interlocuteur et commença à lui raconter son histoire en essayant d'être le plus clair et le moins ennuyante possible...

VoisinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant