La naissance de Posie (Tome 1)

On se voit plus tard alors ?

Les rayons du soleil qui transpercent la fenêtre viennent frapper mon visage. En ouvrant les yeux, je découvre Pénélope à mes côtés, encore endormie. Elle est vraiment trop chou.

Je me lève doucement pour veiller à ne pas la réveiller et file dans la salle de bain. Après quelques minutes sous l'eau bouillante, j'entends une présence dans la pièce.

- Josie ?

- Oui ? J'en ai pour une minute !

- Prends ton temps. Je voulais juste te demander si tu voulais que je passe en vitesse dans ta chambre te chercher des vêtements ?

Je sors la tête de la douche, l'eau dégoulinant sur mon visage et les cheveux trempés.

- Ou tu pourrais me prêter des vêtements à toi pour la journée.

C'était plus une question qu'une affirmation et je lis de la stupeur sur son visage. Elle ne devait surement pas s'attendre à ce que je lui demande ça. Mais le t-shirt qu'elle m'a prêté pour la nuit me manque déjà.

- Euh, oui avec plaisir. Je vais te chercher ça.

Elle sort de la pièce, le sourire aux lèvres. J'enfile ses vêtements et commence à me brosser les cheveux sur son lit. Pénélope sort de la douche à son tour, avec une serviette pour seul vêtement.

Je ne peux m'empêcher de la regarder de haut en bas et me mets à rougir lorsqu'elle remarque mes regards appuyés sur son corps.

- Un problème peut être ? dit elle sur un ton provocant, tout en sachant très bien pourquoi je la regarde.

- Non, aucun, dis-je en souriant, les joues toujours aussi rouges.

Elle s'habille devant moi, m'obligeant à détourner aussitôt le regard. Je sais qu'elle le fait exprès et comprends très bien son petit jeu.

- Oh je t'en prie, Josie. Il n'y a pas une parcelle de ma peau que tu n'as pas vue.

Je croise son regard et rougis de plus belle.

- T'es vraiment trop chou, dit-elle en murmurant.

Elle me prend la brosse des mains pour se coiffer à son tour. Après un long silence inconfortable, je me tourne vers elle.

- Tu fais quoi ce soir ?

- Euh ... je dois sortir avec les copines. Une stupide soirée dans la forêt. Je comptais pas y aller parce que j'ai récemment décidé de ne plus faire de bêtises et ce genre de soirée est interdit comme tu le sais. Mais les filles comptent beaucoup sur ma présence donc j'me suis dis que j'allais y faire un saut histoire de. Sauf si ... tu veux qu'on fasse un truc toutes les deux ?

- Non c'est bon, vas y. Elles comptent sur toi.

- Je peux annuler, Josie.

- Non je t'ai dit.  Tu t'amuseras beaucoup plus avec elles, je pense.

Après un certain temps à regarder dans le vide, elle écarquille les yeux et sourit pleine d'enthousiasme.

- J'ai une idée ! Tu n'as qu'à venir.

- Tu sais très bien que ce genre de soirée n'est pas mon truc. Et si je me fais prendre par mon père, je risque d'avoir de gros problèmes. Encore plus si il me trouve avec toi.

Elle vient poser sa main contre ma joue. Le contact de sa peau sur la mienne enflamme littéralement tout mon corps.

- Viens. Je te promets que ton père n'en saura rien, fais moi confiance.

- Non, merci. De toute façon j'ai des trucs à faire.

Je me lève brusquement légèrement déçue et me dirige vers la porte quand elle m'interpelle.

- Josie ?

Je me retourne et nos regards se croisent.

- On se voit plus tard alors ? demande t-elle timidement.

Je sens un peu d'inquiétude dans sa voix, comme ci elle avait peur qu'en franchissant cette porte, elle ne me reverra plus jamais. Je lui adresse un petit sourire sans vraiment lui répondre et sors de la pièce en refermant la porte derrière moi. 

Finalement, ce n'est peut être pas si mal qu'on se détache un peu. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble ces derniers jours et c'était super mais il ne faut pas abuser des bonnes choses.

Sur le chemin du réfectoire, je passe en revue encore et encore les images de notre sortie de la veille. Elle a été tellement gentille avec moi. Nous nous sommes vues qu'en tant qu'"amies" et pourtant j'ai très envie de classer ce rendez vous comme mon préféré. Elle fait des efforts et ça se ressent. Je pense que si elle continue comme ça, on peut reconstruire ce qui a été détruit. Enfin, sauf si ma soeur se décide encore à tout gâcher.

J'arrive à la porte du réfectoire et avant même que je n'ai pu pousser la porte, un bras m'agrippe et me tire violemment sur le côté.

- Josie, à quoi tu joues ?

Quand on parle du loup. Je secoue ma tête pour m'éclaircir les idées. Je ne peux pas me permettre d'avoir la tête dans les nuages quand je suis face à Lizzie.

- Bonjour à toi aussi, Lizzie. Tu es lumineuse ce matin.

- Arrête tes bêtises et dis moi ce qu'il se passe entre toi et Pénélope.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Inutile de nier. Ça fait deux nuits que tu passes en dehors de notre chambre. Je crois pouvoir affirmer que tu étais dans la sienne. Je me trompe ?

- Lâche moi un peu, Lizzie.

Je lui tourne le dos et me dirige de nouveau vers la porte du réfectoire pour clore la discussion mais elle vient se placer entre elle et moi et barricade les portes de ses bras.

- Laisse moi passer.

- Josie ...

Elle prend une profonde inspiration et pose ses mains sur mes épaules.

- Tu n'as pas les idées claires. Cette fille est toxique pour toi. Elle détruit notre relation et détruit celle que tu entretiens tant bien que mal avec Hope. En clair, elle détruit tout ce qu'elle touche. Sans compter les bêtises qu'elle te fait faire et que notre père remarque comme sécher les cours. Tu t'en souviens de ça ? Rassure moi. Elle t'a fait boire un filtre d'amour ou quoi ?

- On est juste amies, rien de plus.

- Deux simples amies ne se comportent pas comme ça.

Nous continuons à argumenter chacune notre tour pour savoir si oui ou non, Pénélope était bonne pour moi. Lizzie se charge d'être une dictatrice de la conscience et n'en démords pas concernant la mauvaise influence que la sorcière ténébreuse a sur moi. Au final, je laisse plus ma soeur parler que moi car je sais que je ne fais pas le poids. Elle ne m'écoute pas et c'est un dialogue qui ne va que dans un sens.

Pendant cette conversation, qui à mon sens, tourne en rond, nous apercevons notre père au loin qui arrive dans notre direction. Il discute avec une femme au corps élancé et à la chevelure blonde. Je reconnaitrais cette personne entre milles.

- Maman ?